HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eschyle, Agamemnon

Vers 800-899

  Vers 800-899

[800] Ἑλένης ἕνεκ´, οὐ γάρ ἐπικεύσω,
κάρτ´ ἀπομούσως ἦσθα γεγραμμένος,
οὐδ´ εὖ πραπίδων οἴακα νέμων,
θάρσος ἑκούσιον
ἀνδράσι θνῄσκουσι κομίζων.
νῦν δ´ οὐκ ἀπ´ ἄκρας φρενὸς οὐδ´ ἀφίλως
εὔφρων πόνος εὖ τελέσασιν.
γνώσῃ δὲ χρόνῳ διαπευθόμενος
τόν τε δικαίως καὶ τὸν ἀκαίρως
πόλιν οἰκουροῦντα πολιτῶν.
(ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ)
πρῶτον μὲν Ἄργος καὶ θεοὺς ἐγχωρίους
δίκη προσειπεῖν, τοὺς ἐμοὶ μεταιτίους
νόστου δικαίων θ´ ὧν ἐπραξάμην πόλιν
Πριάμου? δίκας γὰρ οὐκ ἀπὸ γλώσσης θεοὶ
κλυόντες ἀνδροθνῆτας Ἰλιοφθόρους
εἰς αἱματηρὸν τεῦχος οὐ διχορρόπως
ψήφους ἔθεντο? τῷ δ´ ἐναντίῳ κύτει
ἐλπὶς προσῄει χειρὸς οὐ πληρουμένῳ.
καπνῷ δ´ ἁλοῦσα νῦν ἔτ´ εὔσημος πόλις.
ἄτης θύελλαι ζῶσι? συνθνῄσκουσα δὲ
σποδὸς προπέμπει πίονας πλούτου πνοάς.
τούτων θεοῖσι χρὴ πολύμνηστον χάριν
τίνειν, ἐπείπερ χἀρπαγὰς ὑπερκόπους
ἐπραξάμεσθα καὶ γυναικὸς οὕνεκα
πόλιν διημάθυνεν Ἀργεῖον δάκος,
825 ἵππου νεοσσός, ἀσπιδηφόρος λεώς,
πήδημ´ ὀρούσας ἀμφὶ Πλειάδων δύσιν?
ὑπερθορὼν δὲ πύργον ὠμηστὴς λέων
ἄδην ἔλειξεν αἵματος τυραννικοῦ.
θεοῖς μὲν ἐξέτεινα φροίμιον τόδε?
τὰ δ´ ἐς τὸ σὸν φρόνημα, μέμνημαι κλυών,
καὶ φημὶ ταὐτὰ καὶ συνήγορόν μ´ ἔχεις.
παύροις γὰρ ἀνδρῶν ἐστι συγγενὲς τόδε,
φίλον τὸν εὐτυχοῦντ´ ἄνευ φθόνων σέβειν.
δύσφρων γὰρ ἰὸς καρδίαν προσήμενος
ἄχθος διπλοίζει τῷ πεπαμένῳ νόσον?
τοῖς τ´ αὐτὸς αὑτοῦ πήμασιν βαρύνεται
καὶ τὸν θυραῖον ὄλβον εἰσορῶν στένει.
εἰδὼς λέγοιμ´ ἄν? εὖ γὰρ ἐξεπίσταμαι
ὁμιλίας κάτοπτρον, εἴδωλον σκιᾶς,
δοκοῦντας εἶναι κάρτα πρευμενεῖς ἐμοί.
μόνος δ´ Ὀδυσσεύς, ὅσπερ οὐχ ἑκὼν ἔπλει,
ζευχθεὶς ἑτοῖμος ἦν ἐμοὶ σειραφόρος,
εἴτ´ οὖν θανόντος εἴτε καὶ ζῶντος πέρι
λέγω. τὰ δ´ ἄλλα πρὸς πόλιν τε καὶ θεοὺς
κοινοὺς ἀγῶνας θέντες ἐν πανηγύρει
βουλευσόμεσθα. καὶ τὸ μὲν καλῶς ἔχον
ὅπως χρονίζον εὖ μενεῖ βουλευτέον?
ὅτῳ δὲ καὶ δεῖ φαρμάκων παιωνίων,
ἤτοι κέαντες τεμόντες εὐφρόνως
850 πειρασόμεσθα πῆμ´ ἀποστρέψαι νόσου.
νῦν δ´ ἐς μέλαθρα καὶ δόμους ἐφεστίους
ἐλθὼν θεοῖσι πρῶτα δεξιώσομαι,
οἵπερ πρόσω πέμψαντες ἤγαγον πάλιν.
νίκη δ´ ἐπείπερ ἕσπετ´ ἐμπέδως μένοι.
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἄνδρες πολῖται, πρέσβος Ἀργείων τόδε,
οὐκ αἰσχυνοῦμαι τοὺς φιλάνορας τρόπους
λέξαι πρὸς ὑμᾶς? ἐν χρόνῳ δ´ ἀποφθίνει
τὸ τάρβος ἀνθρώποισιν. οὐκ ἄλλων πάρα
μαθοῦς´, ἐμαυτῆς δύσφορον λέξω βίον
τοσόνδ´ ὅσονπερ οὗτος ἦν ὑπ´ Ἰλίῳ.
τὸ μὲν γυναῖκα πρῶτον ἄρσενος δίχα
ἧσθαι δόμοις ἔρημον ἔκπαγλον κακόν,
πολλὰς κλύουσαν κληδόνας παλιγκότους?
καὶ τὸν μὲν ἥκειν, τὸν δ´ ἐπεσφέρειν κακοῦ
κάκιον ἄλλο, πῆμα λάσκοντας δόμοις.
καὶ τραυμάτων μὲν εἰ τόσων ἐτύγχανεν
ἀνὴρ ὅδ´, ὡς πρὸς οἶκον ὠχετεύετο
φάτις, τέτρηται δικτύου πλέω λέγειν.
εἰ δ´ ἦν τεθνηκώς, ὡς ἐπλήθυον λόγοι,
τρισώματός τἄν, Γηρυὼν δεύτερος,
πολλὴν ἄνωθεν, τὴν κάτω γὰρ οὐ λέγω,
χθονὸς τρίμοιρον χλαῖναν ἐξηύχει λαβεῖν,
ἅπαξ ἑκάστῳ κατθανὼν μορφώματι.
τοιῶνδ´ ἕκατι κληδόνων παλιγκότων
875 πολλὰς ἄνωθεν ἀρτάνας ἐμῆς δέρης
ἔλυσαν ἄλλοι πρὸς βίαν λελημμένης.
ἐκ τῶνδέ τοι παῖς ἐνθάδ´ οὐ παραστατεῖ,
ἐμῶν τε καὶ σῶν κύριος πιστωμάτων,
ὡς χρῆν, Ὀρέστης? μηδὲ θαυμάσῃς τόδε.
τρέφει γὰρ αὐτὸν εὐμενὴς δορύξενος
Στροφίος Φωκεύς, ἀμφίλεκτα πήματα
ἐμοὶ προφωνῶν, τόν θ´ ὑπ´ Ἰλίῳ σέθεν
κίνδυνον, εἴ τε δημόθρους ἀναρχία
βουλὴν καταρρίψειεν, ὥς τε σύγγονον
βροτοῖσι τὸν πεσόντα λακτίσαι πλέον.
τοιάδε μέντοι σκῆψις οὐ δόλον φέρει.
ἔμοιγε μὲν δὴ κλαυμάτων ἐπίσσυτοι
πηγαὶ κατεσβήκασιν, οὐδ´ ἔνι σταγών.
ἐν ὀψικοίτοις δ´ ὄμμασιν βλάβας ἔχω
τὰς ἀμφί σοι κλαίουσα λαμπτηρουχίας
ἀτημελήτους αἰέν. ἐν δ´ ὀνείρασιν
λεπταῖς ὑπαὶ κώνωπος ἐξηγειρόμην
ῥιπαῖσι θωύσσοντος, ἀμφί σοι πάθη
ὁρῶσα πλείω τοῦ ξυνεύδοντος χρόνου.
νῦν ταῦτα πάντα τλᾶς´, ἀπενθήτῳ φρενὶ
λέγοιμ´ ἂν ἄνδρα τόνδε τῶν σταθμῶν κύνα,
σωτῆρα ναὸς πρότονον, ὑψηλῆς στέγης
στῦλον ποδήρη, μονογενὲς τέκνον πατρί,
καὶ γῆν φανεῖσαν ναυτίλοις παρ´ ἐλπίδα,
[800] pour reprendre Hélène, tu fus dépeint dans ma pensée
bien désavantageusement, et comme un prince qui,
secouant le joug de la raison, entraînait forcément des
hommes à la mort. Aujourd'hui, c'est du fond de mon
coeur, c'est en ami, que je te félicite du succès. Bientôt,
tu connaitras qui d'entre les citoyens a respecté ou violé la justice.

(AGAMEMNON) Saluons d'abord Argos et les Divinités de ma patrie:
je leur dois, et mon retour, et la vengeance que j'ai
tirée de la ville de Priam. Les Dieux n'ont point laissé
plaider cette cause; tous, unanimement, ont jeté dans
l'urne du sang, le suffrage de mort et de destruction
pour Ilion, aucun n'a porté la main dans celle de la
clémence ; un vain espoir s'y est seul trouvé. Troie
fume encore ; les feux de la vengeance y vivent, et ses
richesses s'envolent avec. ses cendres en nuages épais.
Rendons d'éternelles actions de grâces aux Dieux. Par
eux j'ai su tendre le piège le plus funeste ; et, pour
une femme, le feu des Argiens a pulvérisé Pergame.
Au coucher des Pléiades, un peuple armé, enfanté par
un cheval, s'est élancé dans ses remparts, et, comme
un lion cruel, s'est désaltéré dans un sang injuste et coupable.

J'ai dû commencer par les Dieux; maintenant, je
vais répondre â tes discours. J'en conviens avec toi,
peu d'hommes applaudissent au bonheur d'un ami, sans
ressentir l'envie, ce mal dont le venin pernicieux s'attache
aux coeurs et les presse d'un double poids ; car
celui qui en est atteint souffre, et de ses propres
malheurs, et de la prospérité d'autrui. Je ne le sais que
trop, et je connais le miroir de la société ; la bienveillance
la plus apparente est moins qu'une ombre.
Ulysse seul, quoique entraîné aux champs de Troie
contre son gré, m'a toujours été fidèlement attaché ; je
me plais à le dire, soit qu'il soit mort, soit qu'il voie
encore le jour. Aussitôt que j'aurai célébré des jeux
solennels en l'honneur des Dieux, nous penserons au
reste. Ce que nous trouverons de bien, nous tâcherons
de l'affermir; et, partout où le mal aura besoin
de remèdes, employant avec sagesse, soit le fer, soit
le feu, nous essayerons d'en couper la racine. Entrons
dans mon palais et dans mes foyers, et faisons des
libations aux Dieux, qui m'ont ramené d'une expédition
si lointaine : ils m'ont donné la victoire, puissé-je
en jouir longtemps !

(CLYTEMNESTRE) Citoyens, sénat d'Argos, je ne rougirai pas de
vous montrer l'excès de mon amour : il est des temps où
s'enhardit la pudeur. Souffrez que je rappelle ici moi-même,
non par un organe étranger, ce que j'ai souffert
pendant que mon époux était devant Troie.
D'abord, quelle peine accablante pour une femme,
que de rester isolée, loin de son époux, sans cesse
alarmée par des discours sinistres, et par de tristes
nouvelles, auxquelles succèdent d'autres bruits encore
plus fâcheux ! Hélas ! s'il eût reçu autant de blessures
que la renommée nous le racontait, son corps ne serait
plus qu'une cicatrice. S'il fût mort aussi souvent qu'on
l'a publié, certes, il eût pu se vanter, nouveau Géryon
aux trois corps, d'avoir eu plus d'une triple cuirasse à
revêtir, avant de descendre aux Enfers. Combien de
fois, des mains étrangères n'ont-elles pas, malgré moi,
brisé les instruments de ma mort, que ces tristes avis
m'avaient fait préparer? C'est par une suite de ces avis,
que je ne te présente point ici, comme je le devrais,
Oreste, ce cher gage de notre foi. N'en sois point
surpris; je l'ai confié aux soins de ton hôte bienveillant,
Strophius de Phocide, qui m'a fait envisager
plus d'un danger, dans les hasards que tu courais
aux champs de Troie. Le peuple, révolté, pouvait secouer
le joug du Sénat; il n'est que trop ordinaire aux
hommes d'accabler les malheureux. Tes vues, à cet
égard, ont été sincères. Pour moi, mes larmes étaient
taries jusqu'à la dernière : et mes yeux portent les
marques de tant de veilles, employées à pleurer, dans
l'attente toujours trompée de nos signaux. M'endormais-je?
le bruit des ailes de l'insecte le plus léger
troublait un sommeil, dont les songes m'avaient présenté
plus de maux qu'il n'en pouvait arriver dans sa durée.
Mais, aujourd'hui, tant de peines sont oubliées.
Cet époux est pour moi ce qu'est, à un troupeau, le
chien fidèle ; à un vaisseau, le câble qui l'assure ; à un
palais élevé, la colonne qui l'affermit ; à un père, son
fils unique ; à des nautoniers, la vue inespérée de la terre;


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Dernière mise à jour : 2/03/2005