HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eschyle, Agamemnon

Vers 500-599

  Vers 500-599

[500] εὖ γὰρ πρὸς εὖ φανεῖσι προσθήκη πέλοι.
ὅστις τάδ´ ἄλλως τῇδ´ ἐπεύχεται πόλει,
αὐτὸς φρενῶν καρποῖτο τὴν ἁμαρτίαν.
(ΚΗΡΥΞ)
ἰὼ πατρῷον οὖδας Ἀργείας χθονός,
δεκάτῳ σε φέγγει τῷδ´ ἀφικόμην ἔτους,
πολλῶν ῥαγεισῶν ἐλπίδων μιᾶς τυχών.
οὐ γάρ ποτ´ ηὔχουν τῇδ´ ἐν Ἀργείᾳ χθονὶ
θανὼν μεθέξειν φιλτάτου τάφου μέρος.
νῦν χαῖρε μὲν χθών, χαῖρε δ´ ἡλίου φάος,
ὕπατός τε χώρας Ζεύς, Πύθιός τ´ ἄναξ,
τόξοις ἰάπτων μηκέτ´ εἰς ἡμᾶς βέλη?
ἅλις παρὰ Σκάμανδρον ἦσθ´ ἀνάρσιος,
νῦν δ´ αὖτε σωτὴρ ἴσθι καὶ παιώνιος,
ἄναξ Ἄπολλον. τούς τ´ ἀγωνίους θεοὺς
πάντας προσαυδῶ, τόν τ´ ἐμὸν τιμάορον
Ἑρμῆν, φίλον κήρυκα, κηρύκων σέβας,
ἥρως τε τοὺς πέμψαντας, εὐμενεῖς πάλιν
στρατὸν δέχεσθαι τὸν λελειμμένον δορός.
ἰὼ μέλαθρα βασιλέων, φίλαι στέγαι,
σεμνοί τε θᾶκοι, δαίμονές τ´ ἀντήλιοι,
εἴ που πάλαι, φαιδροῖσι τοισίδ´ ὄμμασι
δέξασθε κόσμῳ βασιλέα πολλῷ χρόνῳ.
ἥκει γὰρ ὑμῖν φῶς ἐν εὐφρόνῃ φέρων
καὶ τοῖσδ´ ἅπασι κοινὸν Ἀγαμέμνων ἄναξ.
ἀλλ´ εὖ νιν ἀσπάσασθε, καὶ γὰρ οὖν πρέπει,
525 Τροίαν κατασκάψαντα τοῦ δικηφόρου
Διὸς μακέλλῃ, τῇ κατείργασται πέδον.
βωμοὶ δ´ ἄιστοι καὶ θεῶν ἱδρύματα,
καὶ σπέρμα πάσης ἐξαπόλλυται χθονός.
τοιόνδε Τροίᾳ περιβαλὼν ζευκτήριον
ἄναξ Ἀτρείδης πρέσβυς, εὐδαίμων ἀνήρ,
ἥκει, τίεσθαι δ´ ἀξιώτατος βροτῶν
τῶν νῦν? Πάρις γὰρ οὔτε συντελὴς πόλις
ἐξεύχεται τὸ δρᾶμα τοῦ πάθους πλέον.
ὀφλὼν γὰρ ἁρπαγῆς τε καὶ κλοπῆς δίκην
τοῦ ῥυσίου θ´ ἥμαρτε καὶ πανώλεθρον
αὐτόχθονον πατρῷον ἔθρισεν δόμον.
διπλᾶ δ´ ἔτεισαν Πριαμίδαι θἀμάρτια.
(ΧΟΡΟΣ) κῆρυξ Ἀχαιῶν χαῖρε τῶν ἀπὸ στρατοῦ.
(ΚΗΡΥΞ) χαίρω, τεθνᾶναι δ´ οὐκέτ´ ἀντερῶ θεοῖς.
(ΧΟΡΟΣ) ἔρως πατρῴας τῆσδε γῆς ς´ ἐγύμνασεν;
(ΚΗΡΥΞ) ὥστ´ ἐνδακρύειν γ´ ὄμμασιν χαρᾶς ὕπο.
(ΧΟΡΟΣ) τερπνῆς ἄρ´ ἦστε τῆσδ´ ἐπήβολοι νόσου,
(ΚΗΡΥΞ) πῶς δή; διδαχθεὶς τοῦδε δεσπόσω λόγου.
(ΧΟΡΟΣ) τῶν ἀντερώντων ἱμέρῳ πεπληγμένοι.
(ΚΗΡΥΞ) ποθεῖν ποθοῦντα τήνδε γῆν στρατὸν λέγεις;
(ΧΟΡΟΣ) ὡς πόλλ´ ἀμαυρᾶς ἐκ φρενός μ´ ἀναστένειν.
(ΚΗΡΥΞ) πόθεν τὸ δύσφρον; τοῦτ´ ἐπῆν στύγος στρατῷ;
(ΧΟΡΟΣ) πάλαι τὸ σιγᾶν φάρμακον βλάβης ἔχω.
(ΚΗΡΥΞ) καὶ πῶς; ἀπόντων κοιράνων ἔτρεις τινάς;
550 (ΧΟΡΟΣ) ὡς νῦν τὸ σὸν δή, καὶ θανεῖν πολλὴ χάρις.
(ΚΗΡΥΞ) εὖ γὰρ πέπρακται. ταῦτα δ´ ἐν πολλῷ χρόνῳ
τὰ μέν τις ἂν λέξειεν εὐπετῶς ἔχειν,
τὰ δ´ αὖτε κἀπίμομφα. τίς δὲ πλὴν θεῶν
ἅπαντ´ ἀπήμων τὸν δι´ αἰῶνος χρόνον;
μόχθους γὰρ εἰ λέγοιμι καὶ δυσαυλίας,
σπαρνὰς παρήξεις καὶ κακοστρώτουςτί δ´ οὐ
στένοντες, οὐ λαχόντες ἤματος μέρος;
τὰ δ´ αὖτε χέρσῳ? καὶ προσῆν πλέον στύγος?
εὐναὶ γὰρ ἦσαν δηΐων πρὸς τείχεσιν,
ἐξ οὐρανοῦ δὲ κἀπὸ γῆς λειμωνίας
δρόσοι κατεψέκαζον, ἔμπεδον σίνος
ἐσθημάτων, τιθέντες ἔνθηρον τρίχα.
χειμῶνα δ´ εἰ λέγοι τις οἰωνοκτόνον,
οἷον παρεῖχ´ ἄφερτον Ἰδαία χιών,
θάλπος, εὖτε πόντος ἐν μεσημβριναῖς
κοίταις ἀκύμων νηνέμοις εὕδοι πεσών
τί ταῦτα πενθεῖν δεῖ; παροίχεται πόνος?
παροίχεται δέ, τοῖσι μὲν τεθνηκόσιν
τὸ μήποτ´ αὖθις μηδ´ ἀναστῆναι μέλειν
τί τοὺς ἀναλωθέντας ἐν ψήφῳ λέγειν,
τὸν ζῶντα δ´ ἀλγεῖν χρὴ τύχης παλιγκότου;
καὶ πολλὰ χαίρειν ξυμφοραῖς καταξιῶ.
ἡμῖν δὲ τοῖς λοιποῖσιν Ἀργείων στρατοῦ
νικᾷ τὸ κέρδος, πῆμα δ´ οὐκ ἀντιρρέπει?
575 ὡς κομπάσαι τῷδ´ εἰκὸς ἡλίου φάει
ὑπὲρ θαλάσσης καὶ χθονὸς ποτωμένοις?
Τροίαν ἑλόντες δήποτ´ Ἀργείων στόλος
θεοῖς λάφυρα ταῦτα τοῖς καθ´ Ἑλλάδα
δόμοις ἐπασσάλευσαν ἀρχαῖον γάνος.’
τοιαῦτα χρὴ κλύοντας εὐλογεῖν πόλιν
καὶ τοὺς στρατηγούς? καὶ χάρις τιμήσεται
Διὸς τάδ´ ἐκπράξασα. πάντ´ ἔχεις λόγον.
(ΧΟΡΟΣ) νικώμενος λόγοισιν οὐκ ἀναίνομαι?
ἀεὶ γὰρ ἥβη τοῖς γέρουσιν εὐμαθεῖν.
δόμοις δὲ ταῦτα καὶ Κλυταιμήστρᾳ μέλειν
εἰκὸς μάλιστα, σὺν δὲ πλουτίζειν ἐμέ.
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἀνωλόλυξα μὲν πάλαι χαρᾶς ὕπο,
ὅτ´ ἦλθ´ πρῶτος νύχιος ἄγγελος πυρός,
φράζων ἅλωσιν Ἰλίου τ´ ἀνάστασιν.
καί τίς μ´ ἐνίπτων εἶπε, ‘φρυκτωρῶν διὰ
πεισθεῖσα Τροίαν νῦν πεπορθῆσθαι δοκεῖς;
κάρτα πρὸς γυναικὸς αἴρεσθαι κέαρ.’
λόγοις τοιούτοις πλαγκτὸς οὖς´ ἐφαινόμην.
ὅμως δ´ ἔθυον, καὶ γυναικείῳ νόμῳ
ὀλολυγμὸν ἄλλος ἄλλοθεν κατὰ πτόλιν
ἔλασκον εὐφημοῦντες ἐν θεῶν ἕδραις,
θυηφάγον κοιμῶντες εὐώδη φλόγα.
καὶ νῦν τὰ μάσσω μὲν τί δεῖ σέ μοι λέγειν;
ἄνακτος αὐτοῦ πάντα πεύσομαι λόγον.
[500] puisse la nouvelle surpasser encore notre attente !
(LE CHOEUR)
Que celui qui formerait d'autres voeux, en recueille
lui-même le fruit !
(LE HÉRAUT)
O terre d'Argos, ma patrie, enfin, après dix ans, je
te revois! Parmi tant de voeux inutiles, le mien seul
est exaucé ! Non, je ne me flattais plus de mourir dans
le sein de cette ville, et d'y jouir dans ma tombe. Salut,
ô terre natale ; salut, ô lumière du soleil, ô Jupiter,
souverain de cette contrée ! Dieu de Pythos, dont
les traits ne sont plus dirigés contre nous, puissant
Apollon, assez longtemps tu nous fus contraire
sur les rives du Scamandre; sois donc enfin notre sauveur,
et notre divinité tutélaire! Arbitres des combats,
et toi, vengeur des hérauts, mon auguste protecteur,
Mercure, dieu messager ; vous aussi, héros, qui nous
avez vus partir : je vous invoque tous. Recevez avec
bienveillance ce que le fer a épargné de notre armée.
Maison chérie, palais de nos maîtres, vénérables foyers,
Dieux exposés à l'Orient, qu'après une si longne absence
votre oeil soit favorable, si jamais il le fut, à mon
roi. Agamemnon revient ; il apporte la lumière dans la
nuit qui couvrait et vous et son peuple. Recevez avec
transport, en voici le jour, celui qui a brisé le sol de
Troie avec le soc dont Jupiter sillonne la terre dans sa
vengeance. Les temples, les autels, la race entière des
Troyens ont disparu; tant pèse le joug, sous lequel les
a courbés votre roi, l'aîné des Atrides, l'heureux Agamemnon.
Il revient, le plus grand, le plus auguste des
vivants. Pâris et la ville sa complice ne se vanteront
point que leur crime ait surpassé le châtiment. Coupable
de rapt et de fraude, le ravisseur a rendu son
vol, et vu ruiner à jamais le maison et le pays de ses
pères; les Priamides ont payé au double le prix de leurs fautes.
(LE CHOEUR) Héraut des Grecs, les Dieux bénissent ton retour!
(LE HÉRAUT) Ils l'ont béni ; désormais je mourrai content.
(LE CHOEUR) Le regret de ta patrie t'a bien tourmenté ?
(LE HÉRAUT) Le plaisir de la revoir m'arrache des larmes.
(LE CHOEUR) Ainsi donc, ce mal si doux nous était commun ?
(LE HÉRAUT) Quel ? je ne puis t'entendre.
(LE CHOEUR) De désirer ceux qui nous désirent.
(LE HÉRAUT) Tu regrettais l'armée qui regrettait sa patrie!
(LE CHOEUR) Au point d'en soupirer sans cesse en secret.
(LE HÉRAUT) Mais, en quoi son absence t'était-elle si funeste ?
(LE CHOEUR) Depuis longtemps le silence est mon salut.
(LE HÉRAUT) Qu'avais-tu donc à craindre en l'absence du roi ?
(LE CHOEUR) Quoi qu'il en soit, comme toi, je mourrai content.
(LE HÉRAUT)
Oublions le passé. Pendant un si long espace du
temps, on éprouve nécessairement et du bien et du
mal. Qui hormis les Dieux, peut vivre longtemps exempt
de peine? Dans le trajet, que de travaux, de veilles,
d'incommodités! est-il un jour, que nous ayons passé
en entier sans gémir ? Débarqués, mêmes fatigues, et
de plus odieuses encore. Couchés sous les remparts
des ennemis, nous voyions la rosée du ciel et l'humidité
de la terre pourrir nos vêtements et blanchir nos
cheveux. Comment peindre ces hivers, fléaux des oiseaux,
et que les frimats de l'Ida rendaient intolérables?
ces étés, où la mer, immobile sur sa couche non agitée
par les vents, dormait aux heures du midi. Mais à quoi
bon ce souvenir? nos maux sont finis ; ils sont finis,
surtout pour les morts qui ne songent point à revivre.
Pourquoi celui qui survit irait-il compter le nombré des
victimes, et retracer des calamités passées ? Ne parlons
plus de disgrâces. Pour ce qui reste de l'armée
des Argiens, l'avantage l'emporte sur la perte. Publions-le
à la face de l'astre qui nous éclaire; que le
bruit en vole et sur terre et sur mer ; que désormais
partout dans la Grèce on puisse lire : les Argiens vainqueurs
de Troie ont consacré ces dépouilles, ces antiques
trophées, à leurs Dieux ; et qu'on dise : Gloire à
la ville d' Argos, gloire à ses chefs, honneur à Jupiter,
dont la faveur a tout fait. Tu sais tout.
(LE CHOEUR)
A ce détail, je l'avoue, il faut se rendre ; on n'est
jamais trop vieux pour convenir d'une erreur, c'est à
Clytemnestre et aux siens de prendre les soins convenables,
à moi de les partager.
(CLYTEMNESTRE)
Ma joie avait éclaté, dès que le fanal m'avait, cette
nuit, annoncé le premier la prise et la ruine de Troie ;
mais, on me reprochait ma crédulité. Quoi, disait-on
sur le rapport d'un garde qui a vu des signaux, tu crois
qu'Ilion est renversé ! il est bien d'une femme de livrer
ainsi son coeur aux illusions. Chacun ici m'accusait
d'imprudence. Toutefois cette femme a sacrifié, et
à son exemple, on a répété dans Argos le cri du triomphe,
on a chanté dans les temples, et nourri de parfums
des feux odorants. Mais, que te servirait de m'en
dire davantage? bientôt j'apprendrai tout de mon roi lui-même.


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Dernière mise à jour : 2/03/2005