HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eschyle, Agamemnon

Vers 200-299

  Vers 200-299

[200] βριθύτερον πρόμοισιν
μάντις ἔκλαγξεν
προφέρων Ἄρτεμιν, ὥστε χθόνα βάκτροις
ἐπικρούσαντας Ἀτρείδας
δάκρυ μὴ κατασχεῖν?
ἄναξ δ´ πρέσβυς τόδ´ εἶπε φωνῶν?
βαρεῖα μὲν κὴρ τὸ μὴ πιθέσθαι,
βαρεῖα δ´, εἰ
τέκνον δαΐξω, δόμων ἄγαλμα,
μιαίνων παρθενοσφάγοισιν
ῥείθροις πατρῴους χέρας πέλας βωμοῦ. τί τῶνδ´ ἄνευ κακῶν;
πῶς λιπόναυς γένωμαι
ξυμμαχίας ἁμαρτών;
παυσανέμου γὰρ
θυσίας παρθενίου θ´ αἵματος ὀργᾷ
περιόργως ἐπιθυμεῖν
θέμις. εὖ γὰρ εἴη.’
ἐπεὶ δ´ ἀνάγκας ἔδυ λέπαδνον
φρενὸς πνέων δυσσεβῆ τροπαίαν
ἄναγνον, ἀνίερον, τόθεν
τὸ παντότολμον φρονεῖν μετέγνω.
βροτοὺς θρασύνει γὰρ αἰσχρόμητις
τάλαινα παρακοπὰ πρωτοπήμων.
ἔτλα δ´ οὖν θυτὴρ γενέσθαι
225 θυγατρός, γυναικοποίνων
πολέμων ἀρωγὰν
καὶ προτέλεια ναῶν.
λιτὰς δὲ καὶ κληδόνας πατρῴους
παρ´ οὐδὲν αἰῶ τε παρθένειον
ἔθεντο φιλόμαχοι βραβῆς.
φράσεν δ´ ἀόζοις πατὴρ μετ´ εὐχὰν
δίκαν χιμαίρας ὕπερθε βωμοῦ
πέπλοισι περιπετῆ παντὶ θυμῷ
προνωπῆ λαβεῖν ἀέρδην,
στόματός τε καλλιπρῴρου
φυλακᾷ κατασχεῖν
φθόγγον ἀραῖον οἴκοις.
βίᾳ χαλινῶν δ´, ἀναύδῳ μένει,
κρόκου βαφὰς δ´ ἐς πέδον χέουσα,
ἔβαλλ´ ἕκαστον θυτήρων ἀπ´ ὄμματος βέλει φιλοίκτῳ,
πρέπουσα τὼς ἐν γραφαῖς, προσεννέπειν
θέλους´, ἐπεὶ πολλάκις
πατρὸς κατ´ ἀνδρῶνας εὐτραπέζους
ἔμελψεν, ἁγνᾷ δ´ ἀταύρωτος αὐδᾷ πατρὸς
φίλου τριτόσπονδον εὔποτμον
παιῶνα φίλως ἐτίμα.
τὰ δ´ ἔνθεν οὔτ´ εἶδον οὔτ´ ἐννέπω?
τέχναι δὲ Κάλχαντος οὐκ ἄκραντοι.
250 Δίκα δὲ τοῖς μὲν παθοῦσιν μαθεῖν ἐπιρρέπει? τὸ μέλλον.
τὸ προκλύειν δ' ἤλυσιν, προχαιρέτω?
ἴσον δὲ τῷ προστένειν.
τορὸν γὰρ ἥξει σύνορθρον αὐγαῖς.
πέλοιτο δ´ οὖν ´πὶ τούτοισιν εὖ πρᾶξις, ὡς
θέλει τόδ´ ἄγχιστον Ἀπίας
γαίας μονόφρουρον ἕρκος.
ἥκω σεβίζων σόν, Κλυταιμήστρα, κράτος?
δίκη γάρ ἐστι φωτὸς ἀρχηγοῦ τίειν
γυναῖκ´ ἐρημωθέντος ἄρσενος θρόνου.
σὺ δ´ εἴ τι κεδνὸν εἴτε μὴ πεπυσμένη
εὐαγγέλοισιν ἐλπίσιν θυηπολεῖς,
κλύοιμ´ ἂν εὔφρων? οὐδὲ σιγώσῃ φθόνος.
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ)
εὐάγγελος μέν, ὥσπερ παροιμία,
ἕως γένοιτο μητρὸς εὐφρόνης πάρα.
πεύσῃ δὲ χάρμα μεῖζον ἐλπίδος κλύειν?
Πριάμου γὰρ ᾑρήκασιν Ἀργεῖοι πόλιν.
(ΧΟΡΟΣ) πῶς φῄς; πέφευγε τοὔπος ἐξ ἀπιστίας.
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) Τροίαν Ἀχαιῶν οὖσαν? τορῶς λέγω;
(ΧΟΡΟΣ) χαρά μ´ ὑφέρπει δάκρυον ἐκκαλουμένη.
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) εὖ γὰρ φρονοῦντος ὄμμα σοῦ κατηγορεῖ.
(ΧΟΡΟΣ) τί γὰρ τὸ πιστόν; ἔστι τῶνδέ σοι τέκμαρ;
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἔστιν? τί δ´ οὐχί; μὴ δολώσαντος θεοῦ.
(ΧΟΡΟΣ) πότερα δ´ ὀνείρων φάσματ´ εὐπειθῆ σέβεις;
275 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) οὐ δόξαν ἂν λάκοιμι βριζούσης φρενός.
(ΧΟΡΟΣ) ἀλλ´ ς´ ἐπίανέν τις ἄπτερος φάτις;
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) παιδὸς νέας ὣς κάρτ´ ἐμωμήσω φρένας.
(ΧΟΡΟΣ) ποίου χρόνου δὲ καὶ πεπόρθηται πόλις;
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) τῆς νῦν τεκούσης φῶς τόδ´ εὐφρόνης λέγω.
(ΧΟΡΟΣ) καὶ τίς τόδ´ ἐξίκοιτ´ ἂν ἀγγέλων τάχος;
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) Ἥφαιστος Ἴδης λαμπρὸν ἐκπέμπων σέλας.
φρυκτὸς δὲ φρυκτὸν δεῦρ´ ἀπ´ ἀγγάρου πυρὸς
ἔπεμπεν? Ἴδη μὲν πρὸς Ἑρμαῖον λέπας
Λήμνου? μέγαν δὲ πανὸν ἐκ νήσου τρίτον
Ἀθῷον αἶπος Ζηνὸς ἐξεδέξατο,
ὑπερτελής τε, πόντον ὥστε νωτίσαι
ἰχθῦς πορευτοῦ λαμπάδος πρὸς ἡδονήν,
πεύκη τὸ χρυσοφεγγές, ὥς τις ἥλιος,
σέλας παραγγείλασα Μακίστου σκοπαῖς?
δ´ οὔτι μέλλων οὐδ´ ἀφρασμόνως ὕπνῳ
νικώμενος παρῆκεν ἀγγέλου μέρος?
ἑκὰς δὲ φρυκτοῦ φῶς ἐπ´ Εὐρίπου ῥοὰς
Μεσσαπίου φύλαξι σημαίνει μολόν.
οἱ δ´ ἀντέλαμψαν καὶ παρήγγειλαν πρόσω
γραίας ἐρείκης θωμὸν ἅψαντες πυρί.
σθένουσα λαμπὰς δ´ οὐδέπω μαυρουμένη,
ὑπερθοροῦσα πεδίον Ἀσωποῦ, δίκην
φαιδρᾶς σελήνης, πρὸς Κιθαιρῶνος λέπας,
ἤγειρεν ἄλλην ἐκδοχὴν πομποῦ πυρός.
[200] un remède pire que la tempête. Il parle au nom d'Artémis.
Dans leur douleur, les Atrides frappèrent la terre de leurs sceptres.
Des larmes leur échappèrent. Destin cruel, s'écria l'ainé des deux rois ;
dois-je désobéir! Dois-je immoler ma fille, l'ornement de
ma maison, et souiller mes mains paternelles du sang filial répandu sur l'autel !...
Quel parti prendre ? Déserteur de ma flotte, quitterai-je
mes alliés ! Ils demandent à grands cris un sacrifice, un sang, qui apaiserait les vents...
Hélas ! ils le peuvent sans crime ; c'est demander la victoire.

Toutefois, il subit le joug de la nécessité. Un avis
barbare, impie, criminel, a changé son coeur. Ainsi,
les mortels enhardis courent au repentir. Ainsi, les
entraîne la conseillère de la honte, une malheureuse
et funeste démence. Pour voler aux combats, pour se
venger d'une femme enlevée, il ose devenir le bourreau
de sa fille. Ce sacrifice est l'auspice du départ de
la flotte ; et des chefs sanguinaires ne sont touchés, ni
des prières et des pleurs d'un père, ni de la jeunesse
d'une vierge.

Il invoque les Dieux ; il ordonne aux prêtres (lui,
son père!) de la porter, avec effort, sur l'autel, comme
une victime, la tète pendante, ornée de bandelettes.
Sa bouche charmante est fermée ; on en craint les imprécations ;
un indigne frein la rend muette. Mais,
tandis que son sang inonde la terre, ses regards percent
ses bourreaux du trait de la pitié. Elle est belle
comme l'art ; elle semble vouloir parler, et, faire entendre
sa voix, qui, jadis, était le charme des festins,
quand le chant de cette vierge pure faisait les délices
de la vie, alors trop heureuse, d'un père adoré.
Personne ne sait, personne ne peut dire ce qui doit
arriver. Mais, l'art de Calchas n'est pas vain ; et la
justice invite, par les coups déjà frappés, à juger de
ceux qu'elle prépare.
Prévoir ce qu'on ne peut éviter, c'est un soin surperflu ;
c'est s'affliger avant le temps. L'avenir ne se conformera
que trop clairement aux oracles. Puisse-t-il
être heureux pour celle qui s'approche !
(Clytemnestre parait.)
C'est la seule gardienne aujourd'hui de cet empire.
Je me rends, Clytemnestre, à tes ordres. Il est juste
d'obéir à l'épouse du monarque, quand son époux
absent laisse le trône désert. Pour quel succès, ou sur
quel espoir seulement, offres-tu des sacrifices? Je
voudrais le savoir, mais, sans surprendre ton secret.
(CLYTEMNESTRE)
Que, d'une heureuse nuit, comme on dit, naisse un
heureux jour! Ta joie va passer ton espérance : les
Grecs sont maitres de la ville de Priam.
(LE CHOEUR) Que dis-tu? je n'ose t'en croire.
(CLYTEMNESTRE) I,es Grecs sont maîtres de Troie;
m'expliqué-je clairement?
(LE CHOEUR) Ah ! la joie me transporte ; elle appelle mes larmes.
(CLYTEMNESTRE) Ces yeux mouillés annoncent ton zèle.
(LE CHOEUR) Mais, quelle preuve certaine en as-tu ?
(CLYTEMNESTRE) La plus sûre ; oui, si le ciel ne me trompe.
(LE CHOEUR) Est-ce à des songes que tu ajoutes foi?
(CLYTEMNESTRE) Pourrais-je me fier à mes sens assoupis ?
(LE CHOEUR) N'est-ce pas un bruit incertain qui te flatte?
(CLYTEMNESTRE) Tu me crois aussi crédule qu'un enfant?
(LE CHOEUR) Mais, quand Troie a-t-elle été prise ?
(CLYTEMNESTRE) La nuit même qui a devancé ce jour.
(LE CHOEUR) Quel messager assez prompt a pu te l'apprendre ?
(CLYTEMNESTRE)
Vulcain, par ses feux allumés sur l'Ida. De fanal en
fanal, la flamme messagère est venue jusqu'ici. De
l'Ida, elle s'est montrée au promontoire d'Hermès à
Lemnos. De cette île, le sommet du mont de Jupiter,
de l'Athos, a reçu, le troisième, ce grand signal d'un
flambeau résineux, de cette lumière, qui, pour m'annoncer
le bonheur, voyageant sur la surface des eaux
d'Hellé, semblable au soleil, a doré de ses rayons le
poste de Maciste. Celui-ci, qui jamais n'a été surpris ni
vaincu par le sommeil, n'a point tardé à remplir son devoir,
et son fanal a bientôt averti de loin les gardiens du
Messape, aux bords de l'Euripe. Ils y ont répondu, et
ont transmis le signal, en allumant un monceau de
bruyère sèche, dont la clarté, forte et soutenue, comme
celle de la lune, parvenant rapidement au delà des
plaines de l'Asope, jusqu'au mont Cithéron, a continué
la succession de ces feux voyageurs.


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Dernière mise à jour : 2/03/2005