HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eschyle, Agamemnon

Vers 100-199

  Vers 100-199

[100] νῦν τοτὲ μὲν κακόφρων τελέθει,
τοτὲ δ´ ἐκ θυσιῶν ἀγάν´ ἀμφαίνους´
ἐλπὶς ἀμύνει φροντίδ´ ἄπληστον
τὴς θυμοβόροθ λύπης φρένα.
κύριός εἰμι θροεῖν ὅδιον κράτος αἴσιον ἀνδρῶν
ἐντελέων? ἔτι γὰρ θεόθεν καταπνεύει
πειθώ, μολπᾶν ἀλκάν, σύμφυτος αἰών?
ὅπως Ἀχαιῶν δίθρονον κράτος, Ἑλλάδος ἥβας
ξύμφρονα ταγάν,
πέμπει σὺν δορὶ καὶ χερὶ πράκτορι
θούριος ὄρνις Τευκρίδ´ ἐπ´ αἶαν,
οἰωνῶν βασιλεὺς βασιλεῦσι νεῶν κελαινός, τ´ ἐξόπιν
ἀργίας,
φανέντες ἴκταρ μελάθρων χερὸς ἐκ δοριπάλτου
παμπρέπτοις ἐν ἕδραισι,
βοσκόμενοι λαγίναν, ἐρικύμονα φέρματα, γένναν,
βλαβέντα λοισθίων δρόμων.
αἵλινον αἵλινον εἰπέ, τὸ δ´ εὖ νικάτω.
κεδνὸς δὲ στρατόμαντις ἰδὼν δύο λήμασι δισσοὺς
Ἀτρεΐδας μαχίμους ἐδάη λαγοδαίτας
125 πομπούς τ´ ἀρχάς? οὕτω δ´ εἶπε τερᾴζων?
χρόνῳ μὲν ἀγρεῖ Πριάμου πόλιν ἅδε κέλευθος,
πάντα δὲ πύργων
κτήνη πρόσθε τὰ δημιοπληθέα
Μοῖρα λαπάξει πρὸς τὸ βίαιον?
οἶον μή τις ἄγα θεόθεν κνεφάσῃ προτυπὲν στόμιον μέγα Τροίας
στρατωθέν. οἴκτῳ γὰρ ἐπίφθονος Ἄρτεμις ἀγνὰ
πτανοῖσιν κυσὶ πατρὸς
αὐτότοκον πρὸ λόχου μογερὰν πτάκα θυομένοισι?
στυγεῖ δὲ δεῖπνον αἰετῶν.’
αἵλινον αἵλινον εἰπέ, τὸ δ´ εὖ νικάτω.
τόσον περ εὔφρων καλά,
δρόσοις ἀέπτοις μαλερῶν λεόντων
πάντων τ´ ἀγρονόμων φιλομάστοις
θηρῶν ὀβρικάλοισι τερπνά,
τούτων αἰτεῖ ξύμβολα κρᾶναι,
δεξιὰ μὲν κατάμομφα δὲ φάσματα στρουθῶν.
ἰήιον δὲ καλέω Παιᾶνα,
150 μή τινας ἀντιπνόους Δαναοῖς χρονίας ἐχενῇδας ἀπλοίας
τεύξῃ, σπευδομένα θυσίαν ἑτέραν, ἄνομόν τιν´, ἄδαιτον,
νεικέων τέκτονα σύμφυτον,
οὐ δεισήνορα. μίμνει γὰρ φοβερὰ παλίνορτος
οἰκονόμος δολία μνάμων μῆνις τεκνόποινος.’
τοιάδε Κάλχας ξὺν μεγάλοις ἀγαθοῖς ἀπέκλαγξεν
μόρσιμ´ ἀπ´ ὀρνίθων ὁδίων οἴκοις βασιλείοις?
τοῖς δ´ ὁμόφωνον
αἵλινον αἵλινον εἰπέ, τὸ δ´ εὖ νικάτω.
Ζεύς, ὅστις ποτ´ ἐστίν, εἰ τόδ´ αὐτῷ φίλον κεκλημένῳ,
τοῦτό νιν προσεννέπω.
οὐκ ἔχω προσεικάσαι
πάντ´ ἐπισταθμώμενος
πλὴν Διός, εἰ τὸ μάταν ἀπὸ φροντίδος ἄχθος
χρὴ βαλεῖν ἐτητύμως.
οὐδ´ ὅστις πάροιθεν ἦν μέγας,
παμμάχῳ θράσει βρύων,
οὐδὲ λέξεται πρὶν ὤν?
ὃς δ´ ἔπειτ´ ἔφυ, τριακτῆρος οἴχεται τυχών.
Ζῆνα δέ τις προφρόνως ἐπινίκια κλάζων
175 τεύξεται φρενῶν τὸ πᾶν,
τὸν φρονεῖν βροτοὺς ὁδώσαντα, τὸν πάθει μάθος
θέντα κυρίως ἔχειν.
στάζει δ´ ἀνθ´ ὕπνου πρὸ καρδίας
μνησιπήμων πόνος? καὶ παρ´ ἄκοντας ἦλθε σωφρονεῖν.
δαιμόνων δέ που χάρις βίαιος
σέλμα σεμνὸν ἡμένων.
καὶ τόθ´ ἡγεμὼν πρέσβυς νεῶν Ἀχαιικῶν,
μάντιν οὔτινα ψέγων,
ἐμπαίοις τύχαισι συμπνέων,
εὖτ´ ἀπλοίᾳ κεναγγεῖ βαρύνοντ´ Ἀχαιικὸς λεώς,
Χαλκίδος πέραν ἔχων παλιρρόχθοις ἐν Αὐλίδος τόποις?
πνοαὶ δ´ ἀπὸ Στρυμόνος μολοῦσαι
κακόσχολοι, νήστιδες, δύσορμοι,
βροτῶν ἄλαι,
ναῶν <τε> καὶ πεισμάτων ἀφειδεῖς,
παλιμμήκη χρόνον τιθεῖσαι
τρίβῳ κατέξαινον ἄνθος Ἀργείων? ἐπεὶ δὲ καὶ πικροῦ
χείματος ἄλλο μῆχαρ
[100] qui, tantôt ne nous laisse envisager que
des maux, tantôt, à la vue de quelques auspices favorables,
nous permettant d'espérer, combat l'inquiétude
extrème, et le chagrin dont notre âme est dévorée.
Je puis rappeler ici le départ menaçant des chefs de
nos guerriers. Chantons (ma confiance au ciel m'y invite,
mon âge m'en laisse la force) chantons sous quel
auspice terrible, ce couple de rois, l'honneur de l'Hellénie,
ces deux princes de la Grèce, unis par le coeur,
armés du fer de la vengeance, ont marché contre Ilion.
Aux deux rois des vaisseaux, près de leur demeure,
apparurent deux rois des oiseaux, l'un blanc, l'autre
noir, qui, dans le palais même, déchirant de leurs
serres, gardiennes ordinaires de la foudre, une hase
fécondée, que sa fuite n'avait pu leur dérober, dévorèrent
la race nombreuse conçue dans son sein.
Chantons, chantons des vers lugubres; mais, que le
présage en soit démenti !

Dans ces oiseaux acharnés sur leur proie, le respectable
devin de l'armée reconnaît le couple ardent des
belliqueux Atrides ; il comprend le présage. Un transport
le saisit, il s'écrie : « Après un long siège, la ville
de Priam sera prise, et les richesses depuis longtemps
accumulées dans ses murs, seront livrées par
le destin au pillage. Seulement, puisse le ciel ne
point briser, dans sa colère, la verge de fer, forgée
pour frapper les Troyens ! La chaste Artémis s'indigne
contre cette maison. Les chiens ailés de son
père y ont déchiré une malheureuse mère, et ses
petits prêts à naître. Ce festin des aigles lui est odieux.»
Chantons, chantons des vers lugubres ; mais, que le
présage en soit démenti !

La belle Déesse protège et les tendres oiseaux
trop faibles pour voler, et les nourrissons encore à
la mamelle des habitants des forêts. Oui, le présage
de ces aigles est heureux, mais non sans danger.
Dieu des flèches, ô Péan ! Empêche que ta soeur ne soulève
contre les Grecs, ces vents contraires, qui
enchainent les vaisseaux, qui opposent de longs
obstacles à leur départ. Je la vois jalouse d'obtenir
un autre sacrifice, sacrifice barbare et sans festin,
source de débats, d'offenses à la nature, et d'outrages
à l'hymen. Au fond d'un palais, fermente une
haine redoutable, insidieuse, implacable. On s'y
souvient d'une fille à venger.»

Tel est le sort, et fatal, et prospère, que Calchas, à
l'apparition de ces aigles, prédit à nos rois. Remplis
de son esprit, chantons, chantons des vers lugubres ;
mais, que le présage en soit démenti !
Jupiter ! qui que tu sois, s'il te plaît d'être ainsi
nommé, c'est sous ce nom que je t'invoque ! En vain
j'ai cherché; je ne trouve que toi, qui puisses m'aider
à délivrer mon âme du poids de ses soucis.
Naguère, le superbe, plein d'audace, bravait tout.
De son premier néant à peine s'est-il élevé, qu'il
trouve un vainqueur, et s'éclipse. Mais, celui qui,
dans ses triomphes, de lui-même, rendra gloire à Jupiter,
verra tous ses voeux accomplis.
Jupiter ouvre aux hommes la voie de la prudence.
Ses châtiments sont pour nous des leçons. Même pendant
le sommeil, le remords se distille dans nos coeurs;
et, malgré nous, la sagesse arrive ; la sagesse, présent
des Dieux, qui s'asseyent inébranlablement au-
dessus de nos têtes.
Ainsi donc, le chef des vaisseaux, sans accuser le
prophète, cédait aux coups du sort ; tandis que, sur
les bords orageux d'Aulis, en face de Chalcis, une
inaction dévorante pesait aux peuples d'Achaïe.
Des bouches du Strymon, apportant le retard, la
disette, le naufrage, la dispersion, n'épargnant ni
agrès, ni vaisseaux, les vents flétrissaient la fleur de
la Grèce retenue dans un repos prolongé. Bientôt, le
devin propose aux chefs


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Dernière mise à jour : 2/03/2005