HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eschyle, Agamemnon

Vers 1300-1399

  Vers 1300-1399

[1300] (ΧΟΡΟΣ) δ´ ὕστατός γε τοῦ χρόνου πρεσβεύεται.
(ΚΑΣΣΑΝΔΡΑ) ἥκει τόδ´ ἦμαρ? σμικρὰ κερδανῶ φυγῇ.
(ΧΟΡΟΣ) ἀλλ´ ἴσθι τλήμων οὖς´ ἀπ´ εὐτόλμου φρενός.
(ΚΑΣΣΑΝΔΡΑ) οὐδεὶς ἀκούει ταῦτα τῶν εὐδαιμόνων.
(ΧΟΡΟΣ) ἀλλ´ εὐκλεῶς τοι κατθανεῖν χάρις βροτῷ.
(ΚΑΣΣΑΝΔΡΑ) ἰὼ πάτερ σοῦ σῶν τε γενναίων τέκνων.
(ΧΟΡΟΣ) τί δ´ ἐστὶ χρῆμα; τίς ς´ ἀποστρέφει φόβος;
(ΚΑΣΣΑΝΔΡΑ) φεῦ φεῦ.
(ΧΟΡΟΣ) τί τοῦτ´ ἔφευξας; εἴ τι μὴ φρενῶν στύγος.
(ΚΑΣΣΑΝΔΡΑ) φόνον δόμοι πνέουσιν αἱματοσταγῆ.
(ΧΟΡΟΣ) καὶ πῶς; τόδ´ ὄζει θυμάτων ἐφεστίων.
(ΚΑΣΣΑΝΔΡΑ) ὅμοιος ἀτμὸς ὥσπερ ἐκ τάφου πρέπει.
(ΧΟΡΟΣ) οὐ Σύριον ἀγλάισμα δώμασιν λέγεις;
(ΚΑΣΣΑΝΔΡΑ) ἀλλ´ εἶμι κἀν δόμοισι κωκύσους´ ἐμὴν
Ἀγαμέμνονός τε μοῖραν. ἀρκείτω βίος.
ἰὼ ξένοι.
οὔτοι δυσοίζω, θάμνον ὡς ὄρνις, φόβῳ
ἄλλως? θανούσῃ μαρτυρεῖτέ μοι τόδε,
ὅταν γυνὴ γυναικὸς ἀντ´ ἐμοῦ θάνῃ,
ἀνήρ τε δυσδάμαρτος ἀντ´ ἀνδρὸς πέσῃ.
ἐπιξενοῦμαι ταῦτα δ´ ὡς θανουμένη.
(ΧΟΡΟΣ) τλῆμον, οἰκτίρω σε θεσφάτου μόρου.
(ΚΑΣΣΑΝΔΡΑ) ἅπαξ ἔτ´ εἰπεῖν ῥῆσιν, θρῆνον θέλω
ἐμὸν τὸν αὐτῆς. ἡλίου δ´ ἐπεύχομαι
πρὸς ὕστατον φῶς τοῖς ἐμοῖς τιμαόροις
1325 ἐχθροὺς φόνευσιν τὴν ἐμὴν τίνειν ὁμοῦ,
δούλης θανούσης, εὐμαροῦς χειρώματος.
ἰὼ βρότεια πράγματ´? εὐτυχοῦντα μὲν
σκιᾷ τις ἂν πρέψειεν? εἰ δὲ δυστυχοῖ,
βολαῖς ὑγρώσσων σπόγγος ὤλεσεν γραφήν.
καὶ ταῦτ´ ἐκείνων μᾶλλον οἰκτίρω πολύ.
(ΧΟΡΟΣ) τὸ μὲν εὖ πράσσειν ἀκόρεστον ἔφυ
πᾶσι βροτοῖσιν? δακτυλοδείκτων δ´
οὔτις ἀπειπὼν εἴργει μελάθρων,
μηκέτ´ ἐσέλθῃς, τάδε φωνῶν.
καὶ τῷδε πόλιν μὲν ἑλεῖν ἔδοσαν
μάκαρες Πριάμου?
θεοτίμητος δ´ οἴκαδ´ ἱκάνει?
νῦν δ´ εἰ προτέρων αἷμ´ ἀποτείσει
καὶ τοῖσι θανοῦσι θανὼν ἄλλων
ποινὰς θανάτων ἐπικρανεῖ,
τίς τἂν εὔξαιτο βροτῶν ἀσινεῖ
δαίμονι φῦναι τάδ´ ἀκούων;
(ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) ὤμοι, πέπληγμαι καιρίαν πληγὴν ἔσω.
(ΧΟΡΟΣ) σῖγα? τίς πληγὴν ἀυτεῖ καιρίως οὐτασμένος;
(ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) ὤμοι μάλ´ αὖθις, δευτέραν πεπληγμένος.
(ΧΟΡΟΣ) τοὔργον εἰργάσθαι δοκεῖ μοι βασιλέως οἰμώγμασιν.
ἀλλὰ κοινωσώμεθ´, ἤν πως, ἀσφαλῆ βουλεύματα.
ἐγὼ μὲν ὑμῖν τὴν ἐμὴν γνώμην λέγω,
πρὸς δῶμα δεῦρ´ ἀστοῖσι κηρύσσειν βοήν.
1350 ἐμοὶ δ´ ὅπως τάχιστά γ´ ἐμπεσεῖν δοκεῖ
καὶ πρᾶγμ´ ἐλέγχειν σὺν νεορρύτῳ ξίφει.
κἀγὼ τοιούτου γνώματος κοινωνὸς ὢν
ψηφίζομαί τι δρᾶν? τὸ μὴ μέλλειν δ´ ἀκμή.
ὁρᾶν πάρεστι? φροιμιάζονται γὰρ ὥς,
τυραννίδος σημεῖα πράσσοντες πόλει.
χρονίζομεν γάρ. οἱ δὲ τῆς μελλοῦς κλέος
πέδοι πατοῦντες οὐ καθεύδουσιν χερί.
οὐκ οἶδα βουλῆς ἧστινος τυχὼν λέγω.
τοῦ δρῶντός ἐστι καὶ τὸ βουλεῦσαι πέρι.
κἀγὼ τοιοῦτός εἰμ´, ἐπεὶ δυσμηχανῶ
λόγοισι τὸν θανόντ´ ἀνιστάναι πάλιν.
καὶ βίον τείνοντες ὧδ´ ὑπείξομεν
δόμων καταισχυντῆρσι τοῖσδ´ ἡγουμένοις;
ἀλλ´ οὐκ ἀνεκτόν, ἀλλὰ κατθανεῖν κρατεῖ?
πεπαιτέρα γὰρ μοῖρα τῆς τυραννίδος.
γὰρ τεκμηρίοισιν ἐξ οἰμωγμάτων
μαντευσόμεσθα τἀνδρὸς ὡς ὀλωλότος;
σάφ´ εἰδότας χρὴ τῶνδε θυμοῦσθαι πέρι?
τὸ γὰρ τοπάζειν τοῦ σάφ´ εἰδέναι δίχα.
ταύτην ἐπαινεῖν πάντοθεν πληθύνομαι,
τρανῶς Ἀτρείδην εἰδέναι κυροῦνθ´ ὅπως.
(ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) πολλῶν πάροιθεν καιρίως εἰρημένων
τἀναντί´ εἰπεῖν οὐκ ἐπαισχυνθήσομαι.
πῶς γάρ τις ἐχθροῖς ἐχθρὰ πορσύνων, φίλοις
1375 δοκοῦσιν εἶναι, πημονῆς ἀρκύστατ´ ἂν
φράξειεν ὕψος κρεῖσσον ἐκπηδήματος;
ἐμοὶ δ´ ἀγὼν ὅδ´ οὐκ ἀφρόντιστος πάλαι?
νείκης παλαιᾶς ἦλθε, σὺν χρόνῳ γε μήν?
ἕστηκα δ´ ἔνθ´ ἔπαις´ ἐπ´ ἐξειργασμένοις.
οὕτω δ´ ἔπραξακαὶ τάδ´ οὐκ ἀρνήσομαι
ὡς μήτε φεύγειν μήτ´ ἀμύνεσθαι μόρον.
ἄπειρον ἀμφίβληστρον, ὥσπερ ἰχθύων,
περιστιχίζω, πλοῦτον εἵματος κακόν,
παίω δέ νιν δίς? κἀν δυοῖν οἰμωγμάτοιν
μεθῆκεν αὐτοῦ κῶλα? καὶ πεπτωκότι
τρίτην ἐπενδίδωμι, τοῦ κατὰ χθονός,
Ἅιδου, νεκρῶν σωτῆρος, εὐκταίαν χάριν.
οὕτω τὸν αὑτοῦ θυμὸν ὁρμαίνει πεσών,
κἀκφυσιῶν ὀξεῖαν αἵματος σφαγὴν
βάλλει μ´ ἐρεμνῇ ψακάδι φοινίας δρόσου,
χαίρουσαν οὐδὲν ἧσσον διοσδότῳ
γάνει σπορητὸς κάλυκος ἐν λοχεύμασιν.
ὡς ὧδ´ ἐχόντων, πρέσβος Ἀργείων τόδε,
χαίροιτ´ ἄν, εἰ χαίροιτ´, ἐγὼ δ´ ἐπεύχομαι.
εἰ δ´ ἦν πρεπόντων ὥστ´ ἐπισπένδειν νεκρῷ,
τῷδ´ ἂν δικαίως ἦν, ὑπερδίκως μὲν οὖν?
τοσόνδε κρατῆρ´ ἐν δόμοις κακῶν ὅδε
πλήσας ἀραίων αὐτὸς ἐκπίνει μολών.
(ΧΟΡΟΣ) θαυμάζομέν σου γλῶσσαν, ὡς θρασύστομος,
[1300] (LE CHOEUR) Le différer, est toujours un avantage.
(CASSANDRE) Le jour est venu, la fuite serait inutile.
(LE CHOEUR) Infortunée, que nous admirons ton courage!
(CASSANDRE) Mourir généreusement est une consolation.
(LE CHOEUR.) Que les malheureux seuls connaissent.
(CASSANDRE) O mon père! ô mes généreux frères !
(LE CHOEUR) Qu'est-ce donc? quel effroi te ramène?
(CASSANDRE) Hélas ! hélas !
(LE CHOEUR.) Pourquoi ces soupirs ? l'horreur te saisit.
(CASSANDRE) Ce palais respire la mort, le sang y dégoûte.
(LE CHOEUR) Oui, le sang des victimes brulées sur l'autel.
(CASSANDRE) La vapeur qui y règne, est celle des tombeaux.
(LE CHOEUR) Quel exécrable encens !
(CASSANDRE)
Entrons, et jusque dans ce palais déplorons mon
sort et celui d'Agamemnon. J'ai assez vécu. O mes
hôtes! Je n'hésite point, comme l'oiseau qui pressent
le piège. Vous, rendez-en témoignage, quand la mort
d'une femme expiera ma mort, et le sang d'un
homme, le sang d'un époux malheureux;
c'est le présent d'hospitalité que je demande en mourant.
(LE CHOEUR) Infortunée, que ton sort, ainsi prévu, m'attendrit?
(CASSANDRE)
Encore un mot, une dernière complainte. Soleil,
qui me luis pour la dernière fois, et vous, mes futurs
vengeurs, faites payer cher à mes barbares assassins,
la mort trop facile d'une esclave sans défense. Destin
des humains! Heureux, une ombre les renverse; malheureux,
ils sont oubliés, comme un trait effacé par
l'éponge humide. Toutefois, leur bonheur fait plus de
pitié que leur malheur.
(LE CHOEUR)
Les hommes, jamais, ne se rassasient du bonheur.
Nul, de ceux que distingue la fortune, ne lui ferme sa
porte et ne lui dit : N'entre plus ici. Voyez le fils
d'Atrée. Les Dieux lui ont livré la ville de Priam: il
revient honoré par le ciel. Mais, s'il faut qu'il expie
un sang versé depuis longtemps; que, sacrifié à des
mânes irrités, par sa mort il paie trop chèrement
d'autres morts; qui des humains, après un tel exemple,
se vantera d'être né sous un astre bienfaisant?
(AGAMEMNON) Ah ciel! je suis percé d'un coup mortel.
(PREMIER DEMI-CHŒUR) Écoutons : j'entends des cris; qui donc est blessé?
(AGAMEMNON) Ah Dieux! on me perce encore
(SECOND DEMI-CHOEUR)
C'en est fait: c'est le roi que j'entends, que faut-il
faire? concertons-nous prudemment.
(PREMIER DEMI-CHOEUR)
Si vous voulez m'en croire, appelons ici le peuple.
(SECOND DEMI-CHOEUR)
Il vaut mieux fondre dans le palais et surprendre
les assassins le poignard tout fumant.
(PREMIER DEMI-CHOEUR) J'approuve ce conseil : agissons, le temps presse.
(SECOND DEMI-CHOEUR) Consultons cependant : cet horrible prélude annonce des tyrans.
(PREMIER DEMI-CHOEUR) Nous balançons et ils frappent, sans s'occuper de l'avenir.
(SECOND DEMI-CHOEUR) Je ne sais quel parti prendre; il faut bien examiner avant d'agir.
(PREMIER DEMI-CHOEUR) Il est vrai; car enfin, si le roi est mort, nous ne
saurions le rappeler à la vie.
(SECOND DEMI-CHOEUR)
Mais, pour prolonger nos jours, céderons-nous à
des maîtres qui déshonorent ce palais?
(PREMIER DEMI-CHOEUR)
Non, sans doute; plutôt mourir : la mort est plus douce que les tyrans.
(SECOND DEMI-CHOEUR) Ces cris douloureux nous annoncent trop que le roi n'est plus.
(PREMIER DEMI-CHOEUR)
Il faut nous en assurer : conjecturer ou savoir, sont deux choses différentes.
(SECOND DEMI-CHOEUR)
Je me rends à cet avis; entrons, voyons par nous-mêmes quel est le sort du fils d'Atrée.
(CLYTEMNESTRE)
J'ai tenu, naguère, le langage du moment; je ne
rougirai pas d'en changer. De quelle autre manière,
voulant me venger d'un ennemi qui paraissait m'être
cher, l'eussé-je entraîné dans un piège de malheur,
dont il ne pût se dégager? Ce n'est pas d'aujourd'hui
que mon antique haine méditait ce combat : enfin, le
jour est venu; l'ennemi est arrivé où je l'attendais :
tout était prêt. Je ne le nie point ; il n'a pu, ni fuir, ni
se défendre : je l'ai enveloppé dans un superbe voile,
comme le poisson dans un filet sans issue. Deux fois
je l'ai frappé, deux fois il a gémi; ses genoux ont plié,
il est tombé; un troisième coup, offrande au dieu souterrain,
conservateur des morts, a précipité son âme
dans les Enfers. Son sang a jailli sur moi: douce
rosée de mort, dont les gouttes m'ont réjouie, comme
la pluie du ciel réjouit la terre, quand les germes de
son sein vont éclore. Voilà ce que j'ai fait : Vieillards
soyez-en satisfaits ou non, je m'en glorifie. Que
n'avais je, à l'instant, de quoi répandre des libations
sur son corps! j'en eusse répandu, et avec justice : la
coupe, que, dans ce palais, le cruel avait remplie de
tant d'horreurs exécrables, il l'a bue lui-même à son retour.
(LE CHOEUR.) Quels discours audacieux! tant de hardiesse m'étonne;


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Dernière mise à jour : 2/03/2005