[8,4] Ὡς δὲ ἀπηλλάγη ποτέ, κἀγὼ ἐξελθὼν ἐκάθηρα τὸ πρόσωπον.
τοῦ δὲ δείπνου καιρὸς ἦν, καὶ ὑπεδέξατο ἡμᾶς ὁ ἱερεὺς μάλα φιλοφρόνως.
ἐγὼ δὲ εἰς τὸν Σώστρατον ὀρθοῖς τοῖς ὀφθαλμοῖς ἰδεῖν οὐκ
ἠδυνάμην, συνειδὼς οἷα αὐτὸν διατεθείκειν· καὶ ὁ Σώστρατος δὲ τὰς
τῶν ὀφθαλμῶν ὁρῶν ἀμύξεις τῶν ἐμῶν, ἃς ἔτυχον ὑπ´ αὐτοῦ παθών,
ἀντῃσχύνετό με βλέπειν· καὶ ἡ Λευκίππη δὲ τὰ πολλὰ εἰς γῆν
ἔβλεπε· καὶ ἦν ὅλον τὸ συμπόσιον αἰδώς. προϊόντος δὲ τοῦ πότου
καὶ τοῦ Διονύσου κατὰ μικρὸν ἐξιλασκομένου τὴν αἰδῶ (ἐλευθερίας
γὰρ οὗτος πατήρ) ἄρχει λόγου πρῶτος ὁ ἱερεὺς πρὸς τὸν Σώστρατον·
"Τί οὐ λέγεις, ὦ ξένε, τὸν περὶ ὑμᾶς μῦθον ὅστις ἐστί; δοκεῖ
γάρ μοι περιπλοκάς τινας ἔχειν οὐκ ἀηδεῖς· οἴνῳ δὲ μάλιστα πρέπουσιν
οἱ τοιοῦτοι λόγοι." καὶ ὁ Σώστρατος προφάσεως λαβόμενος
ἄσμενος, "Τὸ μὲν κατ´ ἐμὲ τοῦ λόγου μέρος ἁπλοῦν," εἶπεν,
"ὅτι Σώστρατος ὄνομα, Βυζάντιος τὸ γένος, τούτου θεῖος, πατὴρ
ταύτης· τὸ δὲ λοιπόν, ὅπερ ἐστὶ μῦθος, λέγε, τέκνον Κλειτοφῶν,
μηδὲν αἰδούμενος. καὶ γὰρ εἴ τί μοι συμβέβηκε λυπηρόν, μάλιστα
μὲν οὐ σόν ἐστιν, ἀλλὰ τοῦ δαίμονος· ἔπειτα τῶν ἔργων παρελθόντων
ἡ διήγησις τὸν οὐκέτι πάσχοντα ψυχαγωγεῖ μᾶλλον ἢ λυπεῖ."
| [8,4] Lorsqu'il fut enfin parti, je sortis moi aussi et me
lavai le visage. C'était le moment de dîner et le prêtre
nous invita à sa table, avec la plus grande courtoisie.
Je ne pouvais regarder Sostratos en face, conscient de
la façon dont je l'avais traité. Et Sostratos, lorsqu'il
voyait les égratignures qu'il m'avait faites autour des
yeux rougissait, lui aussi, de rencontrer mon regard.
Leucippé, elle aussi, le plus souvent, gardait les yeux
baissés; aussi le dîner tout entier fut-il sous le signe de
la gêne. Mais, quand nous eûmes bu, et que Dionysos,
peu à peu, eut dissipé notre gêne (car il est le père de la
Liberté), le prêtre prit l'initiative de demander à Sostratos :
« Pourquoi, mon hôte, ne nous racontes-tu pas
votre histoire ? Elle me paraît comporter des péripéties
qui ne sont pas sans intérêt, et de tels récits accompagnent
très bien le vin. » Alors, Sostratos, ravi d'avoir un
prétexte : « Ma part, dans cette histoire, dit-il, et fort
simple. Je m'appelle Sostratos, je suis de Byzance,
je suis l'oncle de celui-ci et le père de celle-ci. Quant
au reste, raconte, mon petit Clitophon, sans honte,
tout ce qu'il y a à raconter. Car, même s'il est vrai que
j'ai traversé des moments pénibles, le plus souvent ce
n'était pas ta faute, mais celle des dieux; et puis, le récit
des événements passés est plus propre à distraire celui
qui n'en est plus la victime qu'à lui causer du chagrin.
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