[7,6] Μεταξὺ δέ μου θρηνοῦντος Κλεινίας εἰσέρχεται, καὶ καταλέγω
τὸ πᾶν αὐτῷ καὶ ὅτι μοι δέδοκται πάντως ἀποθανεῖν. ὁ δὲ
παρεμυθεῖτο· "Τίς γὰρ οἶδεν, εἰ ζῇ πάλιν; μὴ γὰρ οὐ πολλάκις
τέθνηκε; μὴ γὰρ οὐ πολλάκις ἀνεβίω; τί δὲ προπετῶς ἀποθνῄσκεις;
ὃ καὶ κατὰ σχολὴν ἔξεστιν, ὅταν μάθῃς σαφῶς τὸν θάνατον αὐτῆς."
"Ληρεῖς· τούτου γὰρ ἀσφαλέστερον πῶς ἂν μάθοις; δοκῶ δὲ
εὑρηκέναι τοῦ θανάτου καλλίστην ὁδόν, δι´ ἧς οὐδὲ ἡ θεοῖς ἐχθρὰ
Μελίτη παντάπασιν ἀθῷος ἀπαλλάξεται. ἄκουσον δὲ τὸν τρόπον.
παρεσκευασάμην, ὡς οἶσθα, πρὸς τὴν ἀπολογίαν τῆς μοιχείας, εἰ
κληρωθείη τὸ δικαστήριον. νῦν δέ μοι δέδοκται πᾶν τοὐναντίον, καὶ
τὴν μοιχείαν ὁμολογεῖν καὶ ὡς ἀλλήλων ἐρῶντες ἐγώ τε καὶ Μελίτη
κοινῇ τὴν Λευκίππην ἀνῃρήκαμεν. οὕτω γὰρ κἀκείνη δίκην δώσει,
κἀγὼ τὸν ἐπάρατον βίον καταλίποιμι." "Εὐφήμησον," ὁ Κλεινίας
ἔφη· "καὶ τολμήσεις οὕτως ἐπὶ τοῖς αἰσχίστοις ἀποθανεῖν, νομιζόμενος
φονεύς, καὶ ταῦτα Λευκίππης;" "Οὐδέν," εἶπον, "αἰσχρόν,
ὃ λυπεῖ τὸν ἐχθρόν." καὶ ἡμεῖς ἐν τούτοις ἦμεν, τὸν δὲ ἄνθρωπον
ἐκεῖνον, τὸν μηνυτὴν τοῦ ψευδοῦς φόνου, μετὰ μικρὸν ἀπολύει ὁ ἐπὶ
τῶν δεσμῶν, φάσκων τὸν ἄρχοντα κελεῦσαι κομίζειν αὐτὸν δώσοντα
λόγον ὧν αἰτίαν ἔσχεν. ἐμὲ δὲ παρηγόρει Κλεινίας καὶ ὁ Σάτυρος,
εἴ πως δύναιντο πεῖσαι μηδὲν ὧν διενοήθην εἰς τὴν δίκην εἰπεῖν·
ἀλλ´ ἐπέραινον οὐδέν. ἐκείνην μὲν οὖν τὴν ἡμέραν καταγωγήν τινα
μισθωσάμενοι κατῳκίσαντο, ὡς ἂν μηκέτι παρὰ τῷ τῆς Μελίτης
εἶεν συντρόφῳ.
| [7,6] J'étais en train de me lamenter de la sorte lorsque
survint Clinias, et je lui racontai tout, ajoutant que j'étais
résolu, de toute façon, à mourir. Il tâcha de me consoler :
« Qui sait si elle ne reviendra pas à la vie? Est-ce qu'elle
n'es`t pas morte souvent, et souvent ressuscitée? Pourquoi
vouloir si vite mourir? Tu auras tout le temps de le
faire, lorsque tu auras appris sa mort sans aucun doute
possible. — Tu ne dis rien qui vaille; que peut-on
apprendre qui laisse moins place au doute? Mais je
crois avoir trouvé le moyen le plus beau de me tuer, un
moyen grâce auquel Mélitté, haïe des dieux, ne restera
pas, elle non plus, impunie! Ecoute mon plan. J'étais prêt,
tu le sais, à me défendre de l'accusation d'adultère,
si l'on me traduisait devant un tribunal. Mais maintenant
je suis d'un avis exactement contraire : reconnaître
l'adultère et dire que Mélitté et moi, amoureux l'un de
l'autre, nous nous sommes associés pour supprimer
Leucippé. Ainsi elle sera, elle aussi, condamnée, et moi,
je quitterai cette vie que j'ai en horreur. — Ne parle
pas comme cela, dit Clinias; tu aurais le courage de
mourir ainsi sous les accusations les plus infâmantes,
considéré comme un meurtrier, et le meurtrier de Leucippé!
— Rien n'est infâmant, dis-je, de ce qui fait du mal
à un ennemi. » Nous étions encore en train de discuter
de la sorte lorsque au bout de quelques instants, le gardien
de la prison vient chercher l'individu qui m'avait raconté
la fausse histoire de meurtre et le libère, sous prétexte
que le magistrat l'envoyait chercher pour répondre de
l'accusation portée contre lui. Clinias et Satyros
m'exhortent, de leur mieux, à ne pas dire devant le
tribunal ce que j'avais l'intention de dire. Mais ce fut
sans résultat. Le même jour, donc, ils louèrent un logement
et s'y installèrent, car ils ne voulaient plus loger
chez le frère de lait de Mélitté.
|