HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre IV

Chapitre 13

  Chapitre 13

[4,13] Ἐπεὶ τοίνυν ἑώρων τὸν στρατηγὸν προσπελάζοντα, τεχνάζονταί τι τοιοῦτον. συναγαγόντες πάντας τοὺς γέροντας καὶ ἐπιθέντες αὐτοῖς ἱκετηρίας ῥάβδους φοινικίνας ὄπισθεν ἐπιτάττουσι τῶν νέων τοὺς ἀκμαιοτάτους, ἀσπίσι καὶ λόγχαις ὡπλισμένους. ἔμελλον δὲ οἱ μὲν γέροντες ἀνίσχοντες τὰς ἱκετηρίας πετάλων κόμαις καλύψειν τοὺς ὄπισθεν, οἱ δὲ ἑπόμενοι τὰς λόγχας ἐπισύρειν ὑπτίας, ὡς ἂν ἥκιστα ὀφθεῖεν. κἂν μὲν στρατηγὸς πεισθῇ ταῖς τῶν γερόντων λιταῖς, μηδέν τι νεωτερίζειν τοὺς λογχοφόρους εἰς μάχην· εἰ δὲ μή, καλεῖν αὐτὸν ἐπὶ τὴν πόλιν, ὡς σφᾶς αὐτοὺς διδόντων εἰς θάνατον. ὅταν δὲ ἐν μέσῳ γένωνται τῷ στενωπῷ, τοὺς μὲν γέροντας ἀπὸ συνθήματος διαδιδράσκειν καὶ ῥίπτειν τὰς ἱκετηρίας, τοὺς δὲ ὡπλισμένους παραδραμόντας τι καὶ δύναιντο ποιεῖν. παρῆσαν οὖν ἐσκευασμένοι τοῦτον τὸν τρόπον καὶ ἐδέοντο τοῦ στρατηγοῦ αἰδεσθῆναι μὲν αὐτῶν τὸ γῆρας, αἰδεσθῆναι δὲ αὐτῶν τὰς ἱκετηρίας ἐλεῆσαί τε τὴν πόλιν· ἐδίδοσαν δὲ αὐτῷ ἰδίᾳ μὲν ἀργυρίου τάλαντα ἑκατόν, πρὸς δὲ τὰ σατραπεῖα ἄγειν ἄνδρας ἑκατόν, θέλοντας αὑτοὺς ὑπὲρ τῆς πόλεως διδόναι, ὡς ἂν ἔχοι καὶ πρὸς ἐκεῖνον λάφυρον φέρειν. καὶ λόγος αὐτοῖς οὐκ ἐψεύδετο, ἀλλ´ ἔδωκαν ἄν, εἰ λαβεῖν ἠθέλησεν. ὡς δὲ οὐ προσίετο τοὺς λόγους, "Οὐκοῦν," ἔφασαν οἱ γέροντες, "εἰ ταῦτά σοι δέδοκται, οἴσομεν τὴν εἱμαρμένην. ἐν κακοῖς σὺ πάρασχε τὴν χάριν· μὴ ἔξω φονεύσῃς πυλῶν μηδὲ τῆς πόλεως μακράν, ἀλλ´ ἐπὶ τὴν πατρῴαν γῆν, ἐπὶ τὴν τῆς γενέσεως ἑστίαν ἄγε· τάφον ἡμῖν ποίησον τὴν πόλιν. ἰδού σοι πρὸς τὸν θάνατον ἡγούμεθα." ταῦτα ἀκούσας στρατηγὸς τὴν μὲν παρασκευὴν τῆς μάχης μεθίησι, κελεύει δὲ ἔρχεσθαι καθ´ ἡσυχίαν τῷ στρατῷ. [4,13] Quand ils virent que le commandant les attaquait, ils imaginèrent le stratagème suivant : ils réunirent tous les vieillards, les munirent de branches de palmier, comme des suppliants et, derrière eux, disposèrent l'élite de leurs jeunes gens, armés de lances et de boucliers. Les vieillards devaient lever leurs rameaux de suppliants afin de dissimuler avec le feuillage les jeunes gens qui les suivaient, et ceux-ci devaient traîner leurs lances derrière eux pour ne pas être vus. Et si le commandant se laissait fléchir par les prières des vieillards, les soldats ne devaient pas tenter d'engager le combat; sinon, les vieillards devaient l'inviter à entrer dans la ville, comme s'ils se livraient volontairement à la mort. Mais, lorsque les soldats seraient parvenus au milieu de la langue de terre, alors les vieillards, à un signal donné, devraient s'enfuir dans toutes les directions et abandonner leurs rameaux, tandis que les hommes armés chargeraient et combattraient de toutes leurs forces. Ils étaient donc là, disposés comme je l'ai dit, et ils priaient le commandant d'avoir égard à leur vieillesse, d'avoir égard à leurs rameaux de suppliants, d'avoir pitié de leur ville, promettant de lui donner, pour lui-même, à titre privé, cent talents d'argent et d'envoyer au satrape cent hommes prêts à se livrer en otages pour la ville, afin qu'il eût aussi des prises de guerre à rapporter a son chef. Et ces propositions étaient sincères; ils les auraient tenues, si le commandant les avait acceptées. Mais comme il ne tint aucun compte de leurs discours : « Alors, dirent les vieillards, si telle est ta décision, nous subirons le sort qui nous attend. Mais, dans notre malheur, accorde-nous une grâce : ne nous tue pas en dehors des portes, ni loin de notre ville, mais conduis-nous sur la terre de nos ancêtres, à l'autel où nous sommes nés, et donne-nous notre ville comme tombeau. Tiens, nous allons te guider jusqu'au lieu de notre supplice. » A ces propos, le commandant fait quitter la formation de combat et ordonner à l'armée de le suivre tranquillement.


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Dernière mise à jour : 10/05/2006