HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Mémorables, livre III

Chapitre 7

  Chapitre 7

[3,7] Χαρμίδην δὲ τὸν Γλαύκωνος ὁρῶν ἀξιόλογον μὲν ἄνδρα ὄντα καὶ πολλῷ δυνατώτερον τῶν τὰ πολιτικὰ τότε πραττόντων, ὀκνοῦντα δὲ προσιέναι τῷ δήμῳ καὶ τῶν τῆς πόλεως πραγμάτων ἐπιμελεῖσθαι, Εἰπέ μοι, ἔφη, Χαρμίδη, εἴ τις ἱκανὸς ὢν τοὺς στεφανίτας ἀγῶνας νικᾶν καὶ διὰ τοῦτο αὐτός τε τιμᾶσθαι καὶ τὴν πατρίδα ἐν τῇ Ἑλλάδι εὐδοκιμωτέραν ποιεῖν μὴ θέλοι ἀγωνίζεσθαι, ποῖόν τινα τοῦτον νομίζοις ἂν τὸν ἄνδρα εἶναι; Δῆλον ὅτι, ἔφη, μαλακόν τε καὶ δειλόν. Εἰ δέ τις, ἔφη, δυνατὸς ὢν τῶν τῆς πόλεως πραγμάτων ἐπιμελόμενος τήν τε πόλιν αὔξειν καὶ αὐτὸς διὰ τοῦτο τιμᾶσθαι, ὀκνοίη δὴ τοῦτο πράττειν, οὐκ ἂν εἰκότως δειλὸς νομίζοιτο; Ἴσως, ἔφη· ἀτὰρ πρὸς τί με ταῦτ´ ἐρωτᾷς; Ὅτι, ἔφη, οἶμαί σε δυνατὸν ὄντα ὀκνεῖν ἐπιμελεῖσθαι, καὶ ταῦτα ὧν ἀνάγκη σοι μετέχειν πολίτῃ γε ὄντι. Τὴν δὲ ἐμὴν δύναμιν, ἔφη Χαρμίδης, ἐν ποίῳ ἔργῳ καταμαθὼν ταῦτά μου καταγιγνώσκεις; Ἐν ταῖς συνουσίαις, ἔφη, αἷς σύνει τοῖς τὰ τῆς πόλεως πράττουσι· καὶ γὰρ ὅταν τι ἀνακοινῶνταί σοι, ὁρῶ σε καλῶς συμβουλεύοντα, καὶ ὅταν τι ἁμαρτάνωσιν, ὀρθῶς ἐπιτιμῶντα. Οὐ ταὐτόν ἐστιν, ἔφη, Σώκρατες, ἰδίᾳ τε διαλέγεσθαι καὶ ἐν τῷ πλήθει ἀγωνίζεσθαι. Καὶ μήν, ἔφη, γε ἀριθμεῖν δυνάμενος οὐδὲν ἧττον ἐν τῷ πλήθει μόνος ἀριθμεῖ, καὶ οἱ κατὰ μόνας ἄριστα κιθαρίζοντες οὗτοι καὶ ἐν τῷ πλήθει κρατιστεύουσιν. Αἰδῶ δὲ καὶ φόβον, ἔφη, οὐχ ὁρᾷς ἔμφυτά τε ἀνθρώποις ὄντα καὶ πολλῷ μᾶλλον ἐν τοῖς ὄχλοις ἐν ταῖς ἰδίαις ὁμιλίαις παριστάμενα; Καὶ σέ γε διδάξων, ἔφη, ὥρμημαι· οὔτε τοὺς φρονιμωτάτους αἰδούμενος οὔτε τοὺς ἰσχυροτάτους φοβούμενος ἐν τοῖς ἀφρονεστάτοις τε καὶ ἀσθενεστάτοις αἰσχύνει λέγειν. πότερον γὰρ τοὺς γναφέας αὐτῶν τοὺς σκυτέας τοὺς τέκτονας τοὺς χαλκέας τοὺς γεωργοὺς τοὺς ἐμπόρους τοὺς ἐν τῇ ἀγορῷ μεταβαλλομένους καὶ φροντίζοντας τι ἐλάττονος πριάμενοι πλείονος ἀποδῶνται αἰσχύνει; ἐκ γὰρ τούτων ἁπάντων ἐκκλησία συνίσταται. τί δὲ οἴει διαφέρειν σὺ ποιεῖς τῶν ἀσκητῶν ὄντα κρείττω τοὺς ἰδιώτας φοβεῖσθαι; σὺ γὰρ τοῖς πρωτεύουσιν ἐν τῇ πόλει, ὧν ἔνιοι καταφρονοῦσί σου, ῥᾳδίως διαλεγόμενος καὶ τῶν ἐπιμελομένων τοῦ τῇ πόλει διαλέγεσθαι πολὺ περιών, ἐν τοῖς μηδεπώποτε φροντίσασι τῶν πολιτικῶν μηδὲ σοῦ καταπεφρονηκόσιν ὀκνεῖς λέγειν, δεδιὼς μὴ καταγελασθῇς. Τί δ´; ἔφη, οὐ δοκοῦσί σοι πολλάκις οἱ ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ τῶν ὀρθῶς λεγόντων καταγελᾶν; Καὶ γὰρ οἱ ἕτεροι, ἔφη· δι´ καὶ θαυμάζω σου εἰ, ἐκείνους, ὅταν τοῦτο ποιῶσι, ῥᾳδίως χειρούμενος, τούτοις μηδένα τρόπον οἴει δυνήσεσθαι προσενεχθῆναι. ὠγαθέ, μὴ ἀγνόει σεαυτόν, μηδὲ ἁμάρτανε οἱ πλεῖστοι ἁμαρτάνουσιν· οἱ γὰρ πολλοὶ ὡρμηκότες ἐπὶ τὸ σκοπεῖν τὰ τῶν ἄλλων πράγματα οὐ τρέπονται ἐπὶ τὸ ἑαυτοὺς ἐξετάζειν. μὴ οὖν ἀπορρᾳθύμει τούτου, ἀλλὰ διατείνου μᾶλλον πρὸς τὸ σαυτῷ προσέχειν. καὶ μὴ ἀμέλει τῶν τῆς πόλεως, εἴ τι δυνατόν ἐστι διὰ σὲ βέλτιον ἔχειν· τούτων γὰρ καλῶς ἐχόντων οὐ μόνον οἱ ἄλλοι πολῖται, ἀλλὰ καὶ οἱ σοὶ φίλοι καὶ αὐτὸς σὺ οὐκ ἐλάχιστα ὠφελήσῃ. [3,7] CHAPITRE VII. Voyant que Charmide, fils de Glaucon, homme plein de mérite et de beaucoup supérieur à tous les politiques du temps, n'osait ni paraître devant le peuple, ni s'occuper des affaires de l'État : "Dis-moi, Charmide, lui dit Socrate, si quelqu'un était capable de gagner les couronnes dans les jeux, de se rendre ainsi glorieux lui-même et sa patrie plus illustre dans la Grèce,et que pourtant il refusât de combattre, comment jugerais-tu un pareil homme ? — Il est clair que ce serait un efféminé et un lâche. — Et si un citoyen capable, en s'adonnant aux affaires publiques, d'agrandir sa patrie et de se couvrir lui-même de gloire, refusait de le faire, ne serait-on pas en droit de le traiter de lâche? — Peut-être; mais pourquoi me fais-tu cette question? — Parce qu'il me semble que, malgré ton mérite, tu recules devant les affaires, et cela, quand tu dois y prendre part en ta qualité de citoyen. — Mais ce mérite, dit Charmide, en quelle circonstance l'as-tu reconnu, pour avoir de moi cette opinion? — Dans tes entretiens avec nos hommes politiques : car, s'ils te communiquent quelques affaires, je vois que tu leur donnes de bons conseils, et que, s'ils font des fautes, tu les reprends justement. — Ce n'est pas la même chose, Socrate, de s'entretenir en particulier ou de discuter en public. — Cependant, ceux qui savent calculer, calculent aussi bien en public que tout seuls, et ceux qui, tout seuls, savent parfaitement jouer de la cithare, conservent en public leur supériorité. — Oui; mais la honte et la timidité, ne vois-tu pas qu'elles sont innées chez certains hommes et qu'elles se manifestent bien plus dans les assemblées tumultueuses que dans les réunions privées? — Eh bien, je veux t'apprendre que ce ne sont pas les plus sages qui te font honte, ni les plus puissants qui te font peur, mais que tu rougis de parler devant les moins éclairés et les plus faibles. N'est-ce pas, en effet, devant des foulons, des cordonniers, des maçons, des chaudronniers, des laboureurs, des marchands, des brocanteurs de place publique, des gens qui cherchent à vendre cher ce qu'ils ont acheté à vil prix, que tu te sens timide? Car voilà de quoi se compose l'assemblée du peuple. En quoi donc crois-tu que ta conduite diffère de celle d'un homme qui, supérieur aux artistes, aurait peur des ignorants? N'est-il pas vrai qu'en dépit de ta facilité à t'exprimer devant les plus illustres citoyens, dont quelques-uns pourtant te dédaignent, et de ta supériorité manifeste sur ceux qui essayent de parler en public, tu hésites à prendre la parole devant une multitude qui ne s'est jamais occupée des affaires et qui n'a pour toi aucun dédain, dans la crainte qu'elle ne te tourne en ridicule? — Eh quoi! ne vois-tu pas, Socrate, que souvent dans les assemblées on se moque de ceux qui parlent bien? — Mais les autres en font autant : aussi je t'admire, toi qui sais si bien les empaumer, quand ils te traitent de la sorte, de croire que tu ne saurais te mesurer avec la foule. Ne t'ignore pas toi-même, mon bon; ne commets pas la faute que commettent la plupart des hommes : presque tous ont sans cesse l'oeil sur les actions des autres, et ne se tournent point à l'examen des leurs; défends-toi d'une pareille indolence, mais concentre tous tes efforts sur toi; ne néglige pas l'État, s'il peut gagner quelque chose par tes soins. Grâce à la prospérité des affaires, ce n'est pas seulement aux autres citoyens, mais c'est à tes amis et à toi-même que tu auras rendu un immense service. »


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 31/05/2006