HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Mémorables, livre III

Chapitre 12

  Chapitre 12

[3,12] Ἐπιγένην δὲ τῶν συνόντων τινὰ νέον τε ὄντα καὶ τὸ σῶμα κακῶς ἔχοντα ἰδών, Ὡς ἰδιωτικῶς, ἔφη, τὸ σῶμα ἔχεις, Ἐπίγενες. καὶ ὅς, Ἰδιώτης γάρ, ἔφη, εἰμί, Σώκρατες. Οὐδέν γε μᾶλλον, ἔφη, τῶν ἐν Ὀλυμπίᾳ μελλόντων ἀγωνίζεσθαι· δοκεῖ σοι μικρὸς εἶναι περὶ τῆς ψυχῆς πρὸς τοὺς πολεμίους ἀγών, ὃν Ἀθηναῖοι θήσουσιν, ὅταν τύχωσι; καὶ μὴν οὐκ ὀλίγοι μὲν διὰ τὴν τοῦ σώματος καχεξίαν ἀποθνῄσκουσί τε ἐν τοῖς πολεμικοῖς κινδύνοις καὶ αἰσχρῶς σῴζονται· πολλοὶ δὲ δι´ αὐτὸ τοῦτο ζῶντές τε ἁλίσκονται καὶ ἁλόντες ἤτοι δουλεύουσι τὸν λοιπὸν βίον, ἐὰν οὕτω τύχωσι, τὴν χαλεπωτάτην δουλείαν εἰς τὰς ἀνάγκας τὰς ἀλγεινοτάτας ἐμπεσόντες καὶ ἐκτείσαντες ἐνίοτε πλείω τῶν ὑπαρχόντων αὐτοῖς τὸν λοιπὸν βίον ἐνδεεῖς τῶν ἀναγκαίων ὄντες καὶ κακοπαθοῦντες διαζῶσι· πολλοὶ δὲ δόξαν αἰσχρὰν κτῶνται διὰ τὴν τοῦ σώματος ἀδυναμίαν δοκοῦντες ἀποδειλιᾶν. καταφρονεῖς τῶν ἐπιτιμίων τῆς καχεξίας τούτων, καὶ ῥᾳδίως ἂν οἴει φέρειν τὰ τοιαῦτα; καὶ μὴν οἶμαί γε πολλῷ ῥᾴω καὶ ἡδίω τούτων εἶναι δεῖ ὑπομένειν τὸν ἐπιμελόμενον τῆς τοῦ σώματος εὐεξίας. ὑγιεινότερόν τε καὶ εἰς τἆλλα χρησιμώτερον νομίζεις εἶναι τὴν καχεξίαν τῆς εὐεξίας, τῶν διὰ τὴν εὐεξίαν γιγνομένων καταφρονεῖς; καὶ μὴν πάντα γε τἀναντία συμβαίνει τοῖς εὖ τὰ σώματα ἔχουσιν τοῖς κακῶς. καὶ γὰρ ὑγιαίνουσιν οἱ τὰ σώματα εὖ ἔχοντες καὶ ἰσχύουσι· καὶ πολλοὶ μὲν διὰ τοῦτο ἐκ τῶν πολεμικῶν ἀγώνων σῴζονταί τε εὐσχημόνως καὶ τὰ δεινὰ πάντα διαφεύγουσι, πολλοὶ δὲ φίλοις τε βοηθοῦσι καὶ τὴν πατρίδα εὐεργετοῦσι καὶ διὰ ταῦτα χάριτός τε ἀξιοῦνται καὶ δόξαν μεγάλην κτῶνται καὶ τιμῶν καλλίστων τυγχάνουσι καὶ διὰ ταῦτα τόν τε λοιπὸν βίον ἥδιον καὶ κάλλιον διαζῶσι καὶ τοῖς ἑαυτῶν παισὶ καλλίους ἀφορμὰς εἰς τὸν βίον καταλείπουσιν. οὔτοι χρή, ὅτι οὐκ ἀσκεῖ δημοσίᾳ πόλις τὰ πρὸς τὸν πόλεμον, διὰ τοῦτο καὶ ἰδίᾳ ἀμελεῖν, ἀλλὰ μηδὲν ἧττον ἐπιμελεῖσθαι. εὖ γὰρ ἴσθι ὅτι οὐδὲ ἐν ἄλλῳ οὐδενὶ ἀγῶνι οὐδὲ ἐν πράξει οὐδεμιᾷ μεῖον ἕξεις διὰ τὸ βέλτιον τὸ σῶμα παρεσκευάσθαι· πρὸς πάντα γὰρ ὅσα πράττουσιν ἄνθρωποι χρήσιμον τὸ σῶμά ἐστιν· ἐν πάσαις δὲ ταῖς τοῦ σώματος χρείαις πολὺ διαφέρει ὡς βέλτιστα τὸ σῶμα ἔχειν· ἐπεὶ καὶ ἐν δοκεῖ ἐλαχίστη σώματος χρεία εἶναι, ἐν τῷ διανοεῖσθαι, τίς οὐκ οἶδεν ὅτι καὶ ἐν τούτῳ πολλοὶ μεγάλα σφάλλονται διὰ τὸ μὴ ὑγιαίνειν τὸ σῶμα; καὶ λήθη δὲ καὶ ἀθυμία καὶ δυσκολία καὶ μανία πολλάκις πολλοῖς διὰ τὴν τοῦ σώματος καχεξίαν εἰς τὴν διάνοιαν ἐμπίπτουσιν οὕτως ὥστε καὶ τὰς ἐπιστήμας ἐκβάλλειν. τοῖς δὲ τὰ σώματα εὖ ἔχουσι πολλὴ ἀσφάλεια καὶ οὐδεὶς κίνδυνος διά γε τὴν τοῦ σώματος καχεξίαν τοιοῦτόν τι παθεῖν, εἰκὸς δὲ μᾶλλον πρὸς τὰ ἐναντία τῶν διὰ τὴν καχεξίαν γιγνομένων {καὶ} τὴν εὐεξίαν χρήσιμον εἶναι· καίτοι τῶν γε τοῖς εἰρημένοις ἐναντίων ἕνεκα τί οὐκ ἄν τις νοῦν ἔχων ὑπομείνειεν; αἰσχρὸν δὲ καὶ τὸ διὰ τὴν ἀμέλειαν γηρᾶναι, πρὶν ἰδεῖν ἑαυτὸν ποῖος ἂν κάλλιστος καὶ κράτιστος τῷ σώματι γένοιτο· ταῦτα δὲ οὐκ ἔστιν ἰδεῖν ἀμελοῦντα· οὐ γὰρ ἐθέλει αὐτόματα γίγνεσθαι. [3,12] CHAPITRE XII. Voyant qu'Épigène', jeune homme qui faisait partie de ses disciples, ne prenait aucun soin de son corps : « Quel corps étrange tu as, Épigène ! lui dit-il. — C'est qu'aussi, Socrate, je suis étranger aux exercices. — Pas plus cependant que ceux qui doivent combattre aux jeux olympiques. Comptes-tu pour rien le combat dont la vie est le prix, au cas où les Athéniens viendraient à le proposer ? Et cependant nombre d'hommes, à cause de leur mauvaise complexion, périssent dans les périls de la guerre, et souvent aux dépens de l'honneur; beaucoup pour le même motif sont pris vivants; et là, ils passent le reste de leur vie, si cela se rencontre, dans le plus dur esclavage, ou bien, réduits à la plus triste des nécessités, payant parfois une rançon supérieure à leur fortune, ils traînent la fin de leur existence, privés du nécessaire et en proie au malheur; d'autres enfin se font une honteuse réputation fondée sur la faiblesse de leur corps, qui les fait passer pour des lâches. Méprises-tu donc les punitions attachées à la faiblesse, et crois-tu pouvoir aisément les supporter ? Pour moi, je crois plus facile et plus agréable de se soumettre aux fatigues requises pour se donner un corps vigoureux. Ou bien penses-tu qu'une constitution délicate soit plus saine et plus utile en toute circonstance qu'une constitution robuste ? Cependant tout est bien différent pour ceux qui ont le corps en bon ou en mauvais état : la santé et la vigueur sont le partage de ceux qui ont le corps en bon état; beaucoup, par ce moyen, se tirent avec honneur des périls guerriers, et s'échappent dans les situations dangereuses; d'autres secourent leurs amis, rendent service à leur patrie, dont ils obtiennent ainsi la reconnaissance, acquièrent un grand renom, gagnent les plus beaux honneurs, passent le reste de leur vie heureux et considérés, et laissent à leurs enfants de précieux moyens d'existence. Ce n'est donc pas une raison, quand l'État n'ordonne pas publiquement de se livrer à des exercices en vue de la guerre, de les négliger en particulier, et l'on ne doit pas s'y appliquer avec moins de zèle. Sache bien que, dans aucune autre lutte, dans aucun acte de la vie, tu n'auras à te repentir d'avoir exercé ton corps : en effet, dans toutes les actions que font les hommes, le corps a son utilité, et dans tous les usages où nous l'employons il est essentiel qu'il soit constitué le mieux possible. Il y a plus, dans les fonctions même où tu crois qu'il a le moins de part, je veux dire celles de l'intelligence, qui ne sait que la pensée commet souvent de grandes fautes, parce que le corps est mal disposé ? Le défaut de mémoire, la lenteur d'esprit, la paresse, la folie, sont souvent la suite d'une disposition vicieuse du corps, qui atteint l'intelligence, au point de nous faire perdre ce que nous savons. Si, au contraire, le corps est sain, il y a toute sûreté, et ii n'y a pas de danger que l'homme en arrive là, faute d'une bonne constitution; il est même vraisemblable que la vigueur de son tempérament sera excellente pour produire en lui des effets contraires à ceux d'une constitution mauvaise. Et que ne fera pas un homree de bon sens pour arriver au contraire de ce qui vient d'être dit? D'ailleurs, il est honteux de vieillir dans cette négligence, sans savoir jusqu'où pourraient s'étendre la beauté et la force de son corps : or c'est ce qu'on ne peut connaître sans exercice ; car rien de cela ne vient de soi-même."


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 31/05/2006