HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

XÉNOPHON, L'Hipparque ou le commandant de cavalerie

Chapitre 9

  Chapitre 9

[9] Ταῦτα δὲ ἀναγιγνώσκειν μὲν καὶ ὀλιγάκις ἀρκεῖ, ἐννοεῖν δὲ τὸ παρατυγχάνον αὐτῷ ἀεὶ δεῖ, καὶ πρὸς τὸ παριστάμενον σκοποῦντα τὸ συμφέρον ἐκπονεῖν. γράψαι δὲ πάντα ὁπόσα δεῖ ποιεῖν οὐδὲν μᾶλλον οἷόν τέ ἐστιν τὰ μέλλοντα πάντα εἰδέναι. πάντων δὲ τῶν ὑπομνημάτων ἔμοιγε δοκεῖ κράτιστον εἶναι τὸ ὅσα ἂν γνῷ ἀγαθὰ εἶναι ἐπιμελεῖσθαι ὡς ἂν πραχθῇ. ὀρθῶς δὲ γιγνωσκόμενα οὐ φέρει καρπὸν οὔτ´ ἐν γεωργίᾳ οὔτ´ ἐν ναυκληρίᾳ οὔτ´ ἐν ἀρχῇ, ἢν μή τις ἐπιμέληται ὡς ἂν ταῦτα σὺν τοῖς θεοῖς ἐκπεραίνηται. Φημὶ δ´ ἐγὼ {ταῦτα} καὶ τὸ πᾶν ἱππικὸν ὧδ´ ἂν πολὺ θᾶττον ἐκπληρωθῆναι εἰς τοὺς χιλίους ἱππεῖς καὶ πολὺ ῥᾷον τοῖς πολίταις, εἰ διακοσίους ἱππέας ξένους καταστήσαιντο· δοκοῦσι γὰρ ἄν μοι οὗτοι προσγενόμενοι καὶ εὐπειστότερον ἂν πᾶν τὸ ἱππικὸν ποιῆσαι καὶ φιλοτιμότερον πρὸς ἀλλήλους περὶ ἀνδραγαθίας. οἶδα δ´ ἔγωγε καὶ Λακεδαιμονίοις ἱππικὸν ἀρξάμενον εὐδοκιμεῖν, ἐπεὶ ξένους ἱππέας προσέλαβον. καὶ ἐν ταῖς ἄλλαις δὲ πόλεσι πανταχοῦ τὰ ξενικὰ ὁρῶ εὐδοκιμοῦντα· γὰρ χρεία μεγάλην προθυμίαν συμβάλλεται. εἰς δὲ τιμὴν τῶν ἵππων νομίζω ἂν αὐτοῖς χρήματα ὑπάρξαι καὶ παρὰ τῶν σφόδρα ἀπεχομένων μὴ ἱππεύειν, ὅτι καὶοἷς καθίστησιτὸ ἱππικὸν ἐθέλουσι τελεῖν ἀργύριον ὡς μὴ ἱππεύειν, καὶ παρὰ πλουσίων μέν, ἀδυνάτων δὲ τοῖς σώμασιν, οἴομαι δὲ καὶ παρ´ ὀρφανῶν τῶν δυνατοὺς οἴκους ἐχόντων. νομίζω δὲ καὶ μετοίκων φιλοτιμεῖσθαι ἄν τινας εἰς ἱππικὸν καθισταμένους· ὁρῶ γὰρ καὶ τῶν ἄλλων ὁπόσων ἂν καλῶν ὄντων μεταδιδῶσιν αὐτοῖς οἱ πολῖται, φιλοτίμως ἐνίους ἐθέλοντας τὸ προσταχθὲν διαπράττεσθαι. δοκεῖ δ´ ἄν μοι καὶ πεζὸν σὺν τοῖς ἵπποις ἐνεργότατον εἶναι, εἰ συσταθείη ἐξ ἀνδρῶν τῶν ἐναντιωτάτων τοῖς πολεμίοις. ταῦτα δὲ πάντα θεῶν συνεθελόντων γένοιτ´ ἄν. εἰ δέ τις τοῦτο θαυμάζει, ὅτι πολλάκις γέγραπται τὸ σὺν θεῷ πράττειν, εὖ ἴστω ὅτι ἢν πολλάκις κινδυνεύῃ, ἧττον τοῦτο θαυμάσεται, καὶ ἤν γε κατανοῇ ὅτι, ὅταν πόλεμος , ἐπιβουλεύουσι μὲν ἀλλήλοις οἱ ἐναντίοι, ὀλιγάκις δὲ ἴσασι πῶς ἔχει τὰ ἐπιβουλευόμενα. τὰ οὖν τοιαῦτα οὐδ´ ὅτῳ συμβουλεύσεταί τις οἷόν τε εὑρεῖν πλὴν θεῶν· οὗτοι δὲ πάντα ἴσασι καὶ προσημαίνουσιν ἂν ἐθέλωσι καὶ ἐν ἱεροῖς καὶ ἐν οἰωνοῖς καὶ ἐν φήμαις καὶ ἐν ὀνείρασιν. εἰκὸς δὲ μᾶλλον ἐθέλειν αὐτοὺς συμβουλεύειν τούτοις, οἳ ἂν μὴ μόνον ὅταν δέωνται ἐπερωτῶσι τί χρὴ ποιεῖν, ἀλλὰ καὶ ἐν ταῖς εὐτυχίαις θεραπεύωσιν τι ἂν δύνωνται τοὺς θεούς. [9] CHAPITRE IX. Il suffit de lire ces préceptes une ou deux fois ; mais le chef doit toujours agir selon les circonstances qui se présentent, et, en face de chacune d’elles, examiner ce qu’il est à propos de faire et l’exécuter. Quant à écrire tout ce qu’il faut faire, cela n’est pas plus possible que de connaître tout ce qui doit arriver. De toutes les prescriptions, la meilleure, à mon avis, c’est, quand on a reconnu qu’une chose est bonne, de mettre tous ses soins à la faire. Les bonnes décisions ne portent point de fruit, ni en agriculture, ni dans la navigation, ni dans l’art de commander, si l’on ne veille à leur exécution. Je déclare encore qu’avec l’aide des dieux on pourrait beaucoup plus vite porter l’effectif total de la cavalerie à mille hommes, et beaucoup plus commodément pour les citoyens, si l’on y admettait deux cents cavaliers étrangers. Il me semble que cette recrue rendrait tout le corps plus obéissant et plus ardent à rivaliser de bravoure. Je sais pour ma part que la réputation de la cavalerie lacédémonienne date de l’introduction de cavaliers étrangers, et je vois que dans les autres États les troupes étrangères sont partout estimées : le besoin contribue à les faire bien venir. Pour leur acheter des chevaux, je crois que les fonds seraient fournis par ceux qui répugnent à servir dans la cavalerie et qui, désignés pour ce service, consentent à payer pour y échapper, je veux dire les riches que leur santé en rend incapables, et aussi les orphelins qui ont des maisons opulentes. Je crois que certains métèques aussi seraient fiers d’être admis dans la cavalerie ; car je vois que, dans tous les autres emplois honorables dont la république leur fait part, certains mettent leur honneur à bien remplir leur charge. Il me semble aussi que l’infanterie attachée à la cavalerie serait plus effective, si elle était composée de gens qui haïssent le plus nos ennemis. Tout cela peut se réaliser, pourvu que les dieux y consentent. Et si quelqu’un s’étonne que j’aie si souvent répété qu’il faut agir avec l’aide des dieux, je lui répondrai qu’il s’en étonnera moins, s’il est souvent au danger, et s’il réfléchit qu’en temps de guerre on se tend réciproquement des pièges et qu’on ne sait point en quoi ils consistent. Or, en pareille occurrence, il n’y a personne qui puisse donner un conseil, sauf les dieux. Ils savent tout et l’annoncent à qui ils veulent par l’intermédiaire des victimes, des oiseaux, des voix et des songes. Or il est naturel qu’ils soient plus disposés à conseiller ceux qui ne se bornent pas à leur demander ce qu’il faut faire à l’heure du besoin, mais qui les honorent encore, autant qu’ils le peuvent, dans la prospérité.


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Dernière mise à jour : 17/01/2007