[2,4,35] (35) Ὁ δὲ Παυσανίας τροπαῖον στησάμενος ἀνεχώρησε· καὶ οὐδ᾽ ὣς ὠργίζετο
αὐτοῖς, ἀλλὰ λάθρᾳ πέμπων ἐδίδασκε τοὺς ἐν Πειραιεῖ οἷα χρὴ λέγοντας
πρέσβεις πέμπειν πρὸς ἑαυτὸν καὶ τοὺς παρόντας ἐφόρους. Οἱ δ᾽ ἐπείθοντο.
Διίστη δὲ καὶ τοὺς ἐν τῷ ἄστει, καὶ ἐκέλευε πρὸς σφᾶς προσιέναι ὡς πλείστους
συλλεγομένους, λέγοντας ὅτι οὐδὲν δέονται τοῖς ἐν τῷ Πειραιεῖ πολεμεῖν, ἀλλὰ
διαλυθέντες κοινῇ ἀμφότεροι Λακεδαιμονίοις φίλοι εἶναι.
(36) Ἡδέως δὲ ταῦτα καὶ Ναυκλείδας ἔφορος ὢν συνήκουεν· ὥσπερ γὰρ
νομίζεται σὺν βασιλεῖ δύο τῶν ἐφόρων συστρατεύεσθαι, καὶ τότε παρῆν οὗτός τε
καὶ ἄλλος, ἀμφότεροι τῆς μετὰ Παυσανίου γνώμης ὄντες μᾶλλον ἢ τῆς μετὰ
Λυσάνδρου. Διὰ ταῦτα οὖν καὶ εἰς τὴν Λακεδαίμονα προθύμως ἔπεμπον τούς τ᾽
ἐκ τοῦ Πειραιῶς ἔχοντας τὰς πρὸς Λακεδαιμονίους σπονδὰς καὶ τοὺς ἀπὸ τῶν
ἐν τῷ ἄστει ἰδιώτας, (καὶ) Κηφισοφῶντά τε καὶ Μέλητον.
(37) Ἐπεὶ μέντοι οὗτοι ᾤχοντο εἰς Λακεδαίμονα, ἔπεμπον δὴ καὶ οἱ ἀπὸ τοῦ
κοινοῦ ἐκ τοῦ ἄστεως λέγοντας ὅτι αὐτοὶ μὲν παραδιδόασι καὶ τὰ τείχη ἃ ἔχουσι
καὶ σφᾶς αὐτοὺς Λακεδαιμονίοις χρῆσθαι ὅ τι βούλονται· ἀξιοῦν δ᾽ ἔφασαν καὶ
τοὺς ἐν Πειραιεῖ, εἰ φίλοι φασὶν εἶναι Λακεδαιμονίοις, παραδιδόναι τόν τε Πειραιᾶ
καὶ τὴν Μουνιχίαν.
(38) Ἀκούσαντες δὲ πάντων αὐτῶν οἱ ἔφοροι καὶ οἱ ἔκκλητοι, ἐξέπεμψαν
πεντεκαίδεκα ἄνδρας εἰς τὰς Ἀθήνας, καὶ ἐπέταξαν σὺν Παυσανίᾳ διαλλάξαι ὅπῃ
δύναιντο κάλλιστα. Οἱ δὲ διήλλαξαν ἐφ᾽ ᾧτε εἰρήνην μὲν ἔχειν ὡς πρὸς
ἀλλήλους, ἀπιέναι δὲ ἐπὶ τὰ ἑαυτῶν ἕκαστον πλὴν τῶν τριάκοντα καὶ τῶν ἕνδεκα
καὶ τῶν ἐν Πειραιεῖ ἀρξάντων δέκα. Εἰ δέ τινες φοβοῖντο τῶν ἐξ ἄστεως, ἔδοξεν
αὐτοῖς Ἐλευσῖνα κατοικεῖν.
(39) Τούτων δὲ περανθέντων Παυσανίας μὲν διῆκε τὸ στράτευμα, οἱ δ᾽ ἐκ τοῦ
Πειραιῶς ἀνελθόντες σὺν τοῖς ὅπλοις εἰς τὴν ἀκρόπολιν ἔθυσαν τῇ Ἀθηνᾷ. Ἐπεὶ
δὲ κατέβησαν οἱ στρατηγοί, ἔνθα δὴ ὁ Θρασύβουλος ἔλεξεν·
| [2,4,35] 35. Pausanias fit dresser un trophée et se retira; puis, comme malgré tout il ne leur en voulait
pas, il leur dépêcha secrètement des émissaires pour leur dire de lui envoyer des
parlementaires, à lui et aux éphores présents, et leur indiquer en même temps quelles
propositions ils devaient apporter. On suivit son conseil. Il sema en même temps la division
parmi les Athéniens de la ville et leur enjoignit de venir à son camp en aussi grand nombre que
possible et de déclarer qu'ils n'avaient aucune envie d'être en guerre avec ceux du Pirée, qu'ils
désiraient au contraire se réconcilier avec eux et être les uns comme les autres amis des
Lacédémoniens.
36. L'éphore Naucleidas entendit ces propositions avec le même plaisir que le roi. C'est en effet
l'usage que deux des éphores accompagnent le roi à la guerre et c'est Naucleidas qui cette fois
l'avait suivi avec un autre, et tous deux étaient pour la politique de Pausanias plutôt que pour
celle de Lysandre. Aussi s'empressèrent-ils d'envoyer à Lacédémone et ceux du Pirée, chargés
de négocier avec les Lacédémoniens, et ceux de la ville qui se rendaient à Sparte à titre privé,
Cèphisophon et Mélètos.
37. Quand ces députés furent partis pour Lacédémone, les gouverneurs de la ville envoyèrent
de leur côté des ambassadeurs pour déclarer qu'eux-mêmes remettaient les murs, qu'ils
possédaient encore, et leurs personnes aux Lacédémoniens, pour en user à leur discrétion,
mais qu'ils estimaient juste aussi que ceux du Pirée, s'ils prétendaient être amis des
Lacédémoniens, leur livrassent le Pirée et Munichie.
38. Quand les éphores et les membres de l'assemblée les eurent tous entendus, ils
dépêchèrent quinze hommes à Athènes, avec mission d'accommoder les deux partis le mieux
possible, de concert avec Pausanias. Ils les accommodèrent en effet aux conditions suivantes :
les deux partis devaient être en paix l'un avec l'autre et chacun devait rentrer chez soi, à
l'exception des Trente, des Onze et des Dix qui avaient gouverné le Pirée. Ils décidèrent en
outre que, si quelqu'un du parti de la ville avait peur, il irait habiter Éleusis.
39. Ces arrangements terminés, Pausanias licencia l'armée, et ceux du Pirée montèrent en
armes à l'acropole et offrirent un sacrifice à Athéna. Quand ils en furent descendus, les
généraux convoquèrent l'assemblée, où Thrasybule prononça ce discours :
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