[3,1] Τῇ δὲ ἑξῆς παρῄεσαν μὲν Κιλικίαν, ἐποιοῦντο δὲ
τὴν ὁδὸν ἐπὶ Μάζακον, πόλιν τῆς Καππαδοκίας μεγάλην
καὶ καλήν. Ἐκεῖθεν γὰρ Ἱππόθοος ἐνενόει συλλεξάμενος
νεανίσκους ἀκμάζοντας συστήσασθαι πάλιν τὸ
λῃστήριον. Ἰοῦσι δὲ αὐτοῖς διὰ κωμῶν μεγάλων πάντων
ἦν ἀφθονία τῶν ἐπιτηδείων· καὶ γὰρ ὁ Ἱππόθοος ἐμπείρως
εἶχε τῆς Καππαδοκῶν φωνῆς, καὶ αὐτῷ πάντες ὡς οἰκείῳ
προσεφέροντο. Διανύσαντες δὲ τὴν ὁδὸν ἡμέραις δέκα
εἰς Μάζακον ἔρχονται κἀνταῦθα πλησίον τῶν πυλῶν εἰσῳκίσαντο
καὶ ἔγνωσαν ἑαυτοὺς ἡμερῶν τινων ἐκ τοῦ
καμάτου θεραπεῦσαι. Καὶ δὴ εὐωχουμένων αὐτῶν
ἐστέναξεν ὁ Ἱππόθοος καὶ ἐπεδάκρυσεν· ὁ δὲ Ἁβροκόμης
ἤρετο αὐτὸν τίς ἡ αἰτία τῶν δακρύων. Καὶ ὃς »μεγάλα«
ἔφη »τἀμὰ διηγήματα καὶ πολλὴν ἔχοντα τραγῳδίαν«.
Ἐδέετο Ἁβροκόμης εἰπεῖν, ὑπισχνούμενος καὶ τὰ καθ´
αὑτὸν διηγήσασθαι. Ὁ δὲ ἀναλαβὼν ἄνωθεν (μόνοι δὲ
ἐτύγχανον ὄντες) ἐξηγεῖται τὰ καθ´ αὑτόν.
| [3,1] Le dessein d'Hipotoùs était d'aller à Massaque pour y recruter un certain nombre de jeunes gens et former de nouveau sa compagnie ; comme ils passaient dans les endraits les plus habités, ils trouvaient de tout en abondance ; Hipotoùs savait si bien la langue du pays que tout le monde traitait avec lui comme s'il y fût né. Au bout de dix jours de marche, ils arrivèrent à Massaque, où ils comptaient séjourner quelque tems pour se rétablir de leurs fatigues ; ils eurent seulement la précaution de se loger proche de la porte de la ville.
Un jour qu'ils étaient à diner tête à tête, Hypotoûs jeta le plus tendre soupir, et ce soupir fut bientôt accompagné de larmes; Abrocome voulut savoir le sujet qui les faisait couler. Hélas ! lui répondit Hypotoûs, je ne finirais pas sitôt à te raconter ce qui me rend malheureux ; les événemens les plus tristes composent l'histoire de ma vie. Abrocome le pressa de les lui apprendre, et promit de l'instruire à son tour de ses aventures ; de sorte qu'après un court silence, Hipotoûs commença son récit de cette manière.
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