HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre IV

ἐπορεύοντο



Texte grec :

[4,5,20] ὁ δὲ παριὼν καὶ παραπέμπων τῶν πελταστῶν τοὺς ἰσχυροτάτους ἐκέλευε σκέψασθαι τί εἴη τὸ κωλῦον. οἱ δὲ ἀπήγγελλον ὅτι ὅλον οὕτως ἀναπαύοιτο τὸ στράτευμα. (4.5.21) ἐνταῦθα καὶ οἱ περὶ Ξενοφῶντα ηὐλίσθησαν αὐτοῦ ἄνευ πυρὸς καὶ ἄδειπνοι, φυλακὰς οἵας ἐδύναντο καταστησάμενοι. ἐπεὶ δὲ πρὸς ἡμέραν ἦν, ὁ μὲν Ξενοφῶν πέμψας πρὸς τοὺς ἀσθενοῦντας τοὺς νεωτάτους ἀναστήσαντας ἐκέλευεν ἀναγκάζειν προϊέναι. (4.5.22) ἐν δὲ τούτῳ Χειρίσοφος πέμπει τῶν ἐκ τῆς κώμης σκεψομένους πῶς ἔχοιεν οἱ τελευταῖοι. οἱ δὲ ἄσμενοι ἰδόντες τοὺς μὲν ἀσθενοῦντας τούτοις παρέδοσαν κομίζειν ἐπὶ τὸ στρατόπεδον, αὐτοὶ δὲ ἐπορεύοντο, καὶ πρὶν εἴκοσι στάδια διεληλυθέναι ἦσαν πρὸς τῇ κώμῃ ἔνθα Χειρίσοφος ηὐλίζετο. (4.5.23) ἐπεὶ δὲ συνεγένοντο ἀλλήλοις, ἔδοξε κατὰ τὰς κώμας ἀσφαλὲς εἶναι τὰς τάξεις σκηνοῦν. καὶ Χειρίσοφος μὲν αὐτοῦ ἔμενεν, οἱ δὲ ἄλλοι διαλαχόντες ἃς ἑώρων κώμας ἐπορεύοντο ἕκαστοι τοὺς ἑαυτῶν ἔχοντες. (4.5.24) ἔνθα δὴ Πολυκράτης Ἀθηναῖος λοχαγὸς ἐκέλευσεν ἀφιέναι ἑαυτόν· καὶ λαβὼν τοὺς εὐζώνους, θέων ἐπὶ τὴν κώμην ἣν εἰλήχει Ξενοφῶν καταλαμβάνει πάντας ἔνδον τοὺς κωμήτας καὶ τὸν κώμαρχον, καὶ πώλους εἰς δασμὸν βασιλεῖ τρεφομένους ἑπτακαίδεκα, καὶ τὴν θυγατέρα τοῦ κωμάρχου ἐνάτην ἡμέραν γεγαμημένην· ὁ δ᾽ ἀνὴρ αὐτῆς λαγῶς ᾤχετο θηράσων καὶ οὐχ ἥλω ἐν τῇ κώμῃ. (4.5.25) αἱ δ᾽ οἰκίαι ἦσαν κατάγειοι, τὸ μὲν στόμα ὥσπερ φρέατος, κάτω δ᾽ εὐρεῖαι· αἱ δὲ εἴσοδοι τοῖς μὲν ὑποζυγίοις ὀρυκταί, οἱ δὲ ἄνθρωποι κατέβαινον ἐπὶ κλίμακος. ἐν δὲ ταῖς οἰκίαις ἦσαν αἶγες, οἶες, βόες, ὄρνιθες, καὶ τὰ ἔκγονα τούτων· τὰ δὲ κτήνη πάντα χιλῷ ἔνδον ἐτρέφοντο. (4.5.26) ἦσαν δὲ καὶ πυροὶ καὶ κριθαὶ καὶ ὄσπρια καὶ οἶνος κρίθινος ἐν κρατῆρσιν. ἐνῆσαν δὲ καὶ αὐταὶ αἱ κριθαὶ ἰσοχειλεῖς, καὶ κάλαμοι ἐνέκειντο, οἱ μὲν μείζους οἱ δὲ ἐλάττους, γόνατα οὐκ ἔχοντες· (4.5.27) τούτους ἔδει ὁπότε τις διψᾐη λαβόντα εἰς τὸ στόμα μύζειν. καὶ πάνυ ἄκρατος ἦν, εἰ μή τις ὕδωρ ἐπιχέοι· καὶ πάνυ ἡδὺ συμμαθόντι τὸ πῶμα ἦν. (4.5.28) ὁ δὲ Ξενοφῶν τὸν ἄρχοντα τῆς κώμης ταύτης σύνδειπνον ἐποιήσατο καὶ θαρρεῖν αὐτὸν ἐκέλευε λέγων ὅτι οὔτε τῶν τέκνων στερήσοιτο τήν τε οἰκίαν αὐτοῦ ἀντεμπλήσαντες τῶν ἐπιτηδείων ἀπίασιν, ἢν ἀγαθόν τι τῷ στρατεύματι ἐξηγησάμενος φαίνηται ἔστ᾽ ἂν ἐν ἄλλῳ ἔθνει γένωνται. (4.5.29) ὁ δὲ ταῦτα ὑπισχνεῖτο, καὶ φιλοφρονούμενος οἶνον ἔφρασεν ἔνθα ἦν κατορωρυγμένος. ταύτην μὲν τὴν νύκτα διασκηνήσαντες οὕτως ἐκοιμήθησαν ἐν πᾶσιν ἀφθόνοις πάντες οἱ στρατιῶται, ἐν φυλακῇ ἔχοντες τὸν κώμαρχον καὶ τὰ τέκνα αὐτοῦ ὁμοῦ ἐν ὀφθαλμοῖς.

Traduction française :

[4,5,20] Xénophon avança lui-même, et envoya devant lui les plus vigoureux des armés à la légère avec ordre d'examiner ce qui arrêtait la marche ; ils lui rapportèrent que toute l'armée se reposait de même que l'arrière-garde. Le corps de Xénophon resta ainsi au bivouac sans allumer de feu, sans souper. On posa des gardes le mieux que l'on put. Un peu avant le point du jour ce général envoya les plus jeunes soldats aux traîneurs, avec ordre de les faire lever et avancer. Au même moment des Grecs, qui avaient cantonné dans le village, furent envoyés par Chirisophe pour s'informer des nouvelles de l'arrière-garde. On les vit arriver avec plaisir et on les chargea de porter au cantonnement les traîneurs trop las ou trop malades pour suivre. On se remit en marche et on n'avait pas fait vingt stades qu'on entra dans le village où cantonnait Chirisophe. L'armée s'étant ainsi réunie, on jugea qu'il n'y avait point de danger à la disperser par divisions dans plusieurs cantonnements : Chirisophe resta dans le sien. Les autres généraux ayant tiré au sort les villages qu'on découvrait, marchèrent avec leurs divisions aux lieux qui leur étaient échus. Polycrate Athénien, chef de lochos, demanda qu'il lui fût permis de devancer la troupe. Il choisit des soldats agiles, court au village que le sort avait destiné à Xénophon, y surprend tous les paysans, le magistrat, dix-sept poulains qu'on élevait pour le tribut dû au roi, et la fille du magistrat, mariée depuis huit jours ; son mari était allé chasser le lièvre, et ne se trouvant point dans le village, il ne fut pas pris. Les maisons étaient pratiquées sous terre, et quoique leur ouverture ressemblât à celle d'un puits, l'étage inférieur était vaste. On avait creusé d'autres entrées pour les bestiaux, mais les hommes descendaient par des échelles. Il y avait dans ces espèces de cavernes des chèvres, des brebis, des bœufs, des volailles et des petits de toutes ces espèces : tout le bétail y était nourri au foin. On trouva du froment, de l'orge, des légumes et de grands vases qui contenaient de la bière faite avec de l'orge. Ce grain y était mêlé encore et s'élevait en surnageant jusqu'au bord de ces vases qui étaient pleins ; à leur surface nageaient aussi des chalumeaux, les uns plus petits, les autres plus grands : il fallait, quand on avait soif, en porter un à sa bouche et sucer. Cette boisson était forte si l'on n'y mêlait de l'eau ; mais on la trouvait très agréable dès qu'on s'y était accoutumé. Xénophon fit souper le magistrat avec lui, lui dit de se rassurer, lui promit que s'il rendait service à l'armée en lui servant de guide, jusqu'à ce qu'elle arrivât dans une autre province, on ne lui enlèverait pas ses enfants, et qu'on aurait soin avant de partir de remplir sa maison de vivres en dédommagement de ce qu'on aurait consommé. L'Arménien promit ce qu'on exigeait de lui, et pour commencer à montrer son zèle, il découvrit où l'on avait enfoui des tonneaux de vin. Les soldats passèrent cette nuit à leur cantonnement, plongés dans le repos et dans l'abondance ; ils tinrent le magistrat sous bonne garde, et eurent l'œil sur ses enfants.





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Dernière mise à jour : 18/01/2007