HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre VIII

αὐτοὶ



Texte grec :

[8,76] ἐς φιλονικίαν τε καθέστασαν τὸν χρόνον τοῦτον οἱ μὲν τὴν πόλιν ἀναγκάζοντες δημοκρατεῖσθαι, οἱ δὲ τὸ στρατόπεδον (8.76.2) ὀλιγαρχεῖσθαι. ἐποίησαν δὲ καὶ ἐκκλησίαν εὐθὺς οἱ στρατιῶται, ἐν ᾗ τοὺς μὲν προτέρους στρατηγούς, καὶ εἴ τινα τῶν τριηράρχων ὑπώπτευον, ἔπαυσαν, ἄλλους δὲ ἀνθείλοντο καὶ τριηράρχους καὶ στρατηγούς, ὧν Θρασύβουλός τε καὶ Θράσυλος (8.76.3) ὑπῆρχον. καὶ παραινέσεις ἄλλας τε ἐποιοῦντο ἐν σφίσιν αὐτοῖς ἀνιστάμενοι καὶ ὡς οὐ δεῖ ἀθυμεῖν ὅτι ἡ πόλις αὐτῶν ἀφέστηκεν· τοὺς γὰρ ἐλάσσους ἀπὸ σφῶν τῶν (8.76.4) πλεόνων καὶ ἐς πάντα ποριμωτέρων μεθεστάναι. ἐχόντων γὰρ σφῶν τὸ πᾶν ναυτικόν, τάς τε ἄλλας πόλεις ὧν ἄρχουσιν ἀναγκάσειν τὰ χρήματα ὁμοίως διδόναι καὶ εἰ ἐκεῖθεν ὡρμῶντο (πόλιν τε γὰρ σφίσιν ὑπάρχειν Σάμον οὐκ ἀσθενῆ, ἀλλ' ἣ παρ' ἐλάχιστον δὴ ἦλθε τὸ Ἀθηναίων κράτος τῆς (8.76.4.6) θαλάσσης, ὅτε ἐπολέμησεν, ἀφελέσθαι, τούς τε πολεμίους ἐκ τοῦ αὐτοῦ χωρίου ἀμυνεῖσθαι οὗπερ καὶ πρότερον), καὶ δυνατώτεροι εἶναι σφεῖς ἔχοντες τὰς ναῦς πορίζεσθαι τὰ (8.76.5) ἐπιτήδεια τῶν ἐν τῇ πόλει. καὶ δι' ἑαυτοὺς δὲ ἐν τῇ Σάμῳ προκαθημένους καὶ πρότερον αὐτοὺς κρατεῖν τοῦ ἐς τὸν Πειραιᾶ ἔσπλου, καὶ νῦν ἐς τοιοῦτον καταστήσονται μὴ βουλομένων σφίσι πάλιν τὴν πολιτείαν ἀποδοῦναι, ὥστε αὐτοὶ δυνατώτεροι εἶναι εἴργειν ἐκείνους τῆς θαλάσσης ἢ (8.76.6) ὑπ' ἐκείνων εἴργεσθαι. βραχύ τέ τι εἶναι καὶ οὐδενὸς ἄξιον ὃ πρὸς τὸ περιγίγνεσθαι τῶν πολεμίων ἡ πόλις σφίσι χρήσιμος ἦν, καὶ οὐδὲν ἀπολωλεκέναι, οἵ γε μήτε ἀργύριον εἶχον ἔτι πέμπειν, ἀλλ' αὐτοὶ ἐπορίζοντο οἱ στρατιῶται, μήτε βούλευμα χρηστόν, οὗπερ ἕνεκα πόλις στρατοπέδων κρατεῖ· ἀλλὰ καὶ ἐν τούτοις τοὺς μὲν ἡμαρτηκέναι τοὺς πατρίους νόμους καταλύσαντας, αὐτοὶ δὲ σῴζειν καὶ ἐκείνους πειράσεσθαι προσαναγκάζειν, ὥστε οὐδὲ τούτους, οἵπερ ἂν (8.76.7) βουλεύοιέν τι χρηστόν, παρὰ σφίσι χείρους εἶναι. Ἀλκιβιάδην τε, ἢν αὐτῷ ἄδειάν τε καὶ κάθοδον ποιήσωσιν, ἄσμενον τὴν παρὰ βασιλέως ξυμμαχίαν παρέξειν. τό τε μέγιστον, ἢν ἁπάντων σφάλλωνται, εἶναι αὐτοῖς τοσοῦτον ἔχουσι ναυτικὸν πολλὰς τὰς ἀποχωρήσεις ἐν αἷς καὶ πόλεις καὶ γῆν εὑρήσουσιν.

Traduction française :

[8,76] LXXVI. - Ace moment, la division fut grande entre la ville et l'armée : celle-ci voulait imposer à la ville le régime démocratique ; celle-là le régime oligarchique à l'armée. Immédiatement les soldats se réunirent en assemblée ; ils relevèrent de leur commandement les anciens stratèges et tous les triérarques qu'ils soupçonnaient d'avoir des opinions oligarchiques ; ils élirent d'autres triérarques et d'autres stratèges, dont Thrasyboulos et Thrasyllos. Ils prenaient la parole pour s'exhorter mutuellement : il ne fallait pas, disaient-ils, perdre courage, sous prétexte que la ville avait rompu avec eux ; c'était la minorité qui s'était détachée de la majorité, d'une majorité beaucoup mieux pourvue de tout le nécessaire. Du moment qu'ils avaient à leur disposition toute la flotte, ils contraindraient les villes de leur dépendance à leur payer tribut, aussi bien que s'ils partaient d'Athènes. Ils avaient dans Samos une ville considérable et qui, lors de la guerre, avait été à deux doigts de ravir aux Athéniens l'empire de la mer : elle leur servirait de base, comme naguère, pour repousser les attaques de l'ennemi ; la flotte leur permettrait, plus aisément qu'aux gens de la ville, de se procurer tout ce qui leur serait nécessaire. C'étaient eux encore qui, grâce à la flotte mouillée devant Samos, avaient permis naguère aux Athéniens d'avoir libre accès au Pirée. Dorénavant si la ville refusait de leur rendre leurs droits politiques, ils seraient mieux en état de lui interdire l'accès de la mer, que celle-ci de les en priver. L'aide qu'Athènes pouvait leur fournir pour avoir raison de l'ennemi était sans importance et sans intérêt. La perte qu'on avait faite de ce côté ne comptait pas, puisque les Athéniens ne leur envoyaient ni argent - les soldats s'en procuraient eux-mêmes - ni bons conseils - seul avantage d'une ville sur une armée. On avait commis une grave faute en abrogeant les lois de la patrie, tandis qu'eux-mêmes les respectaient et sauraient bien contraindre les Athéniens à les respecter. Ceux qui leur donneraient de sages conseils seraient toujours bien accueillis auprès d'eux. Si l'on décrétait la grâce et le retour d'Alcibiade, celui-ci se ferait un plaisir de leur ménager l'alliance du Roi. Finalement avec tant de vaisseaux sous la main et quand bien même tous leurs espoirs seraient déçus, ils sauraient bien se procurer maintes retraites et ils y trouveraient des villes et des terres.





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Dernière mise à jour : 26/06/2008