Texte grec :
[8,56] Μετὰ δὲ ταῦτα
οἱ μὲν Χῖοι ἔκ τε γῆς καὶ θαλάσσης ἔτι μᾶλλον ἢ πρότερον ἐπολιορκοῦντο
καὶ ὁ λιμὸς αὐτόθι ἦν μέγας· οἱ δὲ περὶ τὸν Πείσανδρον Ἀθηναίων πρέσβεις
ἀφικόμενοι ὡς τὸν Τισσαφέρνην λόγους ποιοῦνται περὶ τῆς (8.56.2) ὁμολογίας.
Ἀλκιβιάδης δέ (οὐ γὰρ αὐτῷ πάνυ τὰ ἀπὸ Τισσαφέρνους βέβαια ἦν, φοβουμένου
τοὺς Πελοποννησίους μᾶλλον καὶ ἔτι βουλομένου, καθάπερ καὶ ὑπ' ἐκείνου
ἐδιδάσκετο, τρίβειν ἀμφοτέρους) τρέπεται ἐπὶ τοιόνδε εἶδος ὥστε τὸν
Τισσαφέρνην ὡς μέγιστα αἰτοῦντα παρὰ τῶν (8.56.3) Ἀθηναίων μὴ ξυμβῆναι.
δοκεῖ δέ μοι καὶ ὁ Τισσαφέρνης τὸ αὐτὸ βουληθῆναι, αὐτὸς μὲν διὰ τὸ δέος, ὁ δὲ
Ἀλκιβιάδης, ἐπειδὴ ἑώρα ἐκεῖνον καὶ ὣς οὐ ξυμβησείοντα, δοκεῖν τοῖς Ἀθηναίοις
ἐβούλετο μὴ ἀδύνατος εἶναι πεῖσαι, ἀλλ' ὡς πεπεισμένῳ Τισσαφέρνει καὶ
βουλομένῳ προσχωρῆσαι (8.56.4) τοὺς Ἀθηναίους μὴ ἱκανὰ διδόναι. ᾔτει γὰρ
τοσαῦτα ὑπερβάλλων ὁ Ἀλκιβιάδης, λέγων αὐτὸς ὑπὲρ παρόντος τοῦ
Τισσαφέρνους, ὥστε τὸ τῶν Ἀθηναίων, καίπερ ἐπὶ πολὺ ὅτι αἰτοίη
ξυγχωρούντων, ὅμως αἴτιον γενέσθαι· Ἰωνίαν τε γὰρ πᾶσαν ἠξίου δίδοσθαι καὶ
αὖθις νήσους τε τὰς ἐπικειμένας καὶ ἄλλα, οἷς οὐκ ἐναντιουμένων τῶν
Ἀθηναίων τέλος ἐν τῇ τρίτῃ ἤδη ξυνόδῳ, δείσας μὴ πάνυ φωραθῇ ἀδύνατος ὤν,
ναῦς ἠξίου ἐᾶν βασιλέα ποιεῖσθαι καὶ παραπλεῖν τὴν ἑαυτοῦ γῆν ὅπῃ ἂν καὶ
ὅσαις ἂν βούληται. ἐνταῦθα δὴ οὐκέτι - - - ἀλλ' ἄπορα νομίσαντες οἱ Ἀθηναῖοι καὶ
ὑπὸ τοῦ Ἀλκιβιάδου ἐξηπατῆσθαι, δι' ὀργῆς ἀπελθόντες κομίζονται ἐς τὴν Σάμον.
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Traduction française :
[8,56] LVI. - Là-dessus, sur terre et sur mer,
l'investissement de Khios se resserra si bien que la
famine y était cruelle. Les députés athéniens, qui
accompagnaient Peisandros, arrivés auprès de
Tissaphernés, commencèrent à échanger des vues
pour conclure un accord. Alcibiade n'était pas tout
à fait sûr du satrape, qui redoutait les
Péloponnésiens plus que les Athéniens et désirait
les affaiblir les uns par les autres, selon les propres
conseils d'Alcibiade. Voici la tactique à laquelle il
eut recours. Elle consistait à faire élever par
Tissaphernès des prétentions telles que les
Athéniens n'y pussent souscrire. Je crois bien que
Tissaphernés avait la même intention, mais dictée
par la crainte. Alcibiade, lui, qui voyait le satrape
peu disposé à conclure un arrangement à quelque
condition que ce fût, voulait laisser croire aux
Athéniens qu'il ne manquait pas de crédit, mais
que c'étaient leurs offres qui étaient insuinsantes
aux yeux de Tissaphernès bien décidé par lui à
embrasser leur parti. Au nom de Tissaphernès et
en sa présence, il renchérissait sur les exigences
du satrape, au pont que les Athéniens, si
importantes que fussent leurs concessions,
refusèrent de rien conclure. Tous deux réclamaient
la cession de l'Ionie tout entière, des îles adjacentes
et d'autres avantages. A ces demandes les
Athéniens ne faisaient pas d'opposition.
Finalement, à la troisième conférence, Alcibiade,
craignant de laisser voir sa propre impuissance,
réclama pour le Roi le droit de construire des
vaisseaux de guerre et toute latitude de naviguer le
long des côtes avec autant de bâtiments qu'il
voudrait. A ce coup, les Athéniens se cabrèrent, ces
propositions leur parurent inacceptables et, se
croyant joués par Alcibiade, ils se retirèrent furieux
et regagnèrent Samos.
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