Texte grec :
[8,100] Ὁ δὲ Θράσυλος ἐκ τῆς Σάμου, ἐπειδὴ ἐπύθετο αὐτὸν ἐκ τῆς Μιλήτου ἀπηρκότα,
ἔπλει καὶ αὐτὸς ναυσὶν εὐθὺς πέντε καὶ πεντήκοντα, ἐπειγόμενος μὴ φθάσῃ ἐς
τὸν Ἑλλήσποντον (8.100.2) ἐσπλεύσας. αἰσθόμενος δὲ ὅτι ἐν τῇ Χίῳ εἴη καὶ
νομίσας αὐτὸν καθέξειν αὐτοῦ, σκοποὺς μὲν κατεστήσατο καὶ ἐν τῇ Λέσβῳ καὶ
ἐν τῇ ἀντιπέρας ἠπείρῳ, εἰ ἄρα ποι κινοῖντο αἱ νῆες, ὅπως μὴ λάθοιεν, αὐτὸς δὲ
ἐς τὴν Μήθυμναν παραπλεύσας ἄλφιτά τε καὶ τἆλλα ἐπιτήδεια παρασκευάζειν
ἐκέλευεν ὡς, ἢν πλείων χρόνος γίγνηται, ἐκ τῆς (8.100.3) Λέσβου τοὺς ἐπίπλους
τῇ Χίῳ ποιησόμενος. ἅμα δὲ (Ἔρεσος γὰρ τῆς Λέσβου ἀφειστήκει) ἐβούλετο ἐπ'
αὐτὴν πλεύσας, εἰ δύναιτο, ἐξελεῖν. Μηθυμναίων γὰρ οὐχ οἱ ἀδυνατώτατοι
φυγάδες διακομίσαντες ἔκ τε τῆς Κύμης προσεταιριστοὺς ὁπλίτας ὡς
πεντήκοντα καὶ τῶν ἐκ τῆς ἠπείρου μισθωσάμενοι, ξύμπασιν ὡς τριακοσίοις,
Ἀναξάνδρου Θηβαίου κατὰ τὸ ξυγγενὲς ἡγουμένου, προσέβαλον πρῶτον
Μηθύμνῃ, καὶ ἀποκρουσθέντες τῆς πείρας διὰ τοὺς ἐκ τῆς Μυτιλήνης Ἀθηναίων
φρουροὺς προελθόντας αὖθις ἔξω μάχῃ ἀπωσθέντες καὶ διὰ τοῦ ὄρους
κομισθέντες ἀφιστᾶσι (8.100.4) τὴν Ἔρεσον. πλεύσας οὖν ὁ Θράσυλος ἐπ' αὐτὴν
πάσαις ταῖς ναυσὶ διενοεῖτο προσβολὴν ποιεῖσθαι· προαφιγμένος δὲ αὐτόσε ἦν
καὶ ὁ Θρασύβουλος πέντε ναυσὶν ἐκ τῆς Σάμου, ὡς ἠγγέλθη αὐτοῖς ἡ τῶν
φυγάδων αὕτη διάβασις· ὑστερήσας δ' ἐπὶ τὴν Ἔρεσον ἐφώρμει ἐλθών. (8.100.5)
προσεγένοντο δὲ καὶ ἐκ τοῦ Ἑλλησπόντου τινὲς δύο νῆες ἐπ' οἴκου
ἀνακομιζόμεναι καὶ Μηθυμναῖαι <πέντε>· καὶ αἱ πᾶσαι νῆες παρῆσαν ἑπτὰ καὶ
ἑξήκοντα, ἀφ' ὧν τῷ στρατεύματι παρεσκευάζοντο ὡς κατὰ κράτος μηχαναῖς τε
καὶ παντὶ τρόπῳ, ἢν δύνωνται, αἱρήσοντες τὴν Ἔρεσον.
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Traduction française :
[8,100] C. - En apprenant que Mindaros venait de partir de
Milet, Thrasyllos lui aussi quitta Samos sans
tarder avec cinquante-cinq vaisseaux, se lança à sa
poursuite pour l'empêcher d'arriver le premier dans
l'Hellespont. Informé que l'ennemi était à Khios et
croyant qu'il y séjournerait, il installa des guetteurs
à Lesbos et en face sur le continent pour être tenu
au courant de ses mouvements. Lui-même longea
la côte jusqu'à Méthymne, où il fit préparer des
approvisionnements de farine et d'autres vivres ;
car son intention était, au cas où l'affaire traînerait
en longueur, de faire de Lesbos des incursions à
Khios. De plus, comme Erésos ville de Lesbos
venait de faire défection, il voulait s'y rendre avec
sa flotte et la détruire s'il le pouvait. Il faut dire que
les plus riches bannis de Méthymne avaient fait
venir de Kymè environ cinquante hoplites
volontaires et pris à leur solde des hommes du
continent, ce qui faisait à peu près un total de trois
cents hommes, dont le Thébain Alexandros avait le
commandement, en raison de la communauté
d'origine des deux peuples. Ces troupes
commencèrent par assiéger Méthymne, mais leur
tentative échoua, parce qu'elles avaient été
prévenues par l'arrivée de la garnison athénienne
de Mytilène. Repoussées au cours d'un second
combat, elles traversèrent la montagne et
provoquèrent la défection d'Erésos. Thrasyllos s'y
rendit avec sa flotte tout entière et se disposa à
attaquer l'ennemi. Thrasyboulos d'ailleurs l'y avait
précédé et était parti de Samos avec cinq
vaisseaux, dès la nouvelle du passage des bannis.
Mais arrivé après la défection d'Erésos, il la bloqua
à son arrivée. Deux vaisseaux venant de
l'Hellespont et qui rentraient en Attique, ainsi que
des bâtiments de Méthymne vinrent se joindre à
lui, ce qui porta à soixante-sept unités le total des
vaisseaux. Avec les troupes qui étaient à bord, on
se prépara à tenter de prendre de force Erésos, à
l'aide de machines et par tous les moyens.
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