HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre V

Chapitres 109-111

  Chapitres 109-111

[5,109] {ΑΘ.} Τὸ δ' ἐχυρόν γε τοῖς ξυναγωνιουμένοις οὐ τὸ εὔνουν τῶν ἐπικαλεσαμένων φαίνεται, ἀλλ' ἢν τῶν ἔργων τις δυνάμει πολὺ προύχῃ· Λακεδαιμόνιοι καὶ πλέον τι τῶν ἄλλων σκοποῦσιν (τῆς γοῦν οἰκείας παρασκευῆς ἀπιστίᾳ καὶ μετὰ ξυμμάχων πολλῶν τοῖς πέλας ἐπέρχονται), ὥστε οὐκ εἰκὸς ἐς νῆσόν γε αὐτοὺς ἡμῶν ναυκρατόρων ὄντων περαιωθῆναι. [5,109] - Les Athéniens. Aux yeux de ceux dont on réclame l'assistance, la meilleure garantie n'est pas la sympathie de ceux qui les invoquent, mais la supériorité de leurs forces. C'est une considération à laquelle les Lacédémoniens sont particulièrement sensibles ; ils se défient de leur propre puissance et il faut que leurs alliés soient en nombre pour qu'ils marchent contre leurs voisins. Aussi est-il peu probable qu'ils passent dans une île, quand nous sommes maîtres de la mer.
[5,110] {ΜΗΛ.} Οἱ δὲ καὶ ἄλλους ἂν ἔχοιεν πέμψαι· πολὺ δὲ τὸ Κρητικὸν πέλαγος, δι' οὗ τῶν κρατούντων ἀπορώτερος (5.110.2) λῆψις τῶν λαθεῖν βουλομένων σωτηρία. καὶ εἰ τοῦδε σφάλλοιντο, τράποιντ' ἂν καὶ ἐς τὴν γῆν ὑμῶν καὶ ἐπὶ τοὺς λοιποὺς τῶν ξυμμάχων, ὅσους μὴ Βρασίδας ἐπῆλθεν· καὶ οὐ περὶ τῆς μὴ προσηκούσης μᾶλλον τῆς οἰκειοτέρας ξυμμαχίδος τε καὶ γῆς πόνος ὑμῖν ἔσται. [5,110] – Les Méliens. Ils pourront envoyer d’autres alliés. La me de Crête est vaste. Les maîtres de la mer auront moins de facilité à y poursuivre l’ennemi, que celui-ci à leur échapper. Admettons que les Lacédémoniens échouent sur ce point, ils pourront toujours se retourner contre votre territoire et contre ceux de vos alliés que n’a pas attaqué Brasidas. Et c’est moins pour un pays étranger qu’il vous faudra lutter que pour la défense de vos alliés et de votre pays.
[5,111] {ΑΘ.} Τούτων μὲν καὶ πεπειραμένοις ἄν τι γένοιτο καὶ ὑμῖν καὶ οὐκ ἀνεπιστήμοσιν ὅτι οὐδ' ἀπὸ μιᾶς πώποτε (5.111.2) πολιορκίας Ἀθηναῖοι δι' ἄλλων φόβον ἀπεχώρησαν. ἐνθυμούμεθα δὲ ὅτι φήσαντες περὶ σωτηρίας βουλεύσειν οὐδὲν ἐν τοσούτῳ λόγῳ εἰρήκατε ἄνθρωποι ἂν πιστεύσαντες (5.111.2.4) νομίσειαν σωθήσεσθαι, ἀλλ' ὑμῶν τὰ μὲν ἰσχυρότατα ἐλπιζόμενα μέλλεται, τὰ δ' ὑπάρχοντα βραχέα πρὸς τὰ ἤδη ἀντιτεταγμένα περιγίγνεσθαι. πολλήν τε ἀλογίαν τῆς διανοίας παρέχετε, εἰ μὴ μεταστησάμενοι ἔτι ἡμᾶς ἄλλο τι (5.111.3) τῶνδε σωφρονέστερον γνώσεσθε. οὐ γὰρ δὴ ἐπί γε τὴν ἐν τοῖς αἰσχροῖς καὶ προύπτοις κινδύνοις πλεῖστα διαφθείρουσαν ἀνθρώπους αἰσχύνην τρέψεσθε. πολλοῖς γὰρ προορωμένοις ἔτι ἐς οἷα φέρονται τὸ αἰσχρὸν καλούμενον ὀνόματος ἐπαγωγοῦ δυνάμει ἐπεσπάσατο ἡσσηθεῖσι τοῦ ῥήματος ἔργῳ ξυμφοραῖς ἀνηκέστοις ἑκόντας περιπεσεῖν καὶ αἰσχύνην (5.111.4) αἰσχίω μετὰ ἀνοίας τύχῃ προσλαβεῖν. ὑμεῖς, ἢν εὖ βουλεύησθε, φυλάξεσθε, καὶ οὐκ ἀπρεπὲς νομιεῖτε πόλεώς τε τῆς μεγίστης ἡσσᾶσθαι μέτρια προκαλουμένης, ξυμμάχους γενέσθαι ἔχοντας τὴν ὑμετέραν αὐτῶν ὑποτελεῖς, καὶ δοθείσης αἱρέσεως πολέμου πέρι καὶ ἀσφαλείας μὴ τὰ χείρω φιλονικῆσαι· ὡς οἵτινες τοῖς μὲν ἴσοις μὴ εἴκουσι, τοῖς δὲ κρείσσοσι καλῶς προσφέρονται, πρὸς δὲ τοὺς ἥσσους μέτριοί (5.111.5) εἰσι, πλεῖστ' ἂν ὀρθοῖντο. σκοπεῖτε οὖν καὶ μεταστάντων ἡμῶν καὶ ἐνθυμεῖσθε πολλάκις ὅτι περὶ πατρίδος βουλεύεσθε, ἧς μιᾶς πέρι καὶ ἐς μίαν βουλὴν τυχοῦσάν τε καὶ μὴ κατορθώσασαν ἔσται. [5,111] - Les Athéniens. Si la chose arrive, elle ne nous surprendra pas. Vous-mêmes, vous n'ignorez pas que jamais la crainte d'autrui n'a fait abandonner un siège aux Athéniens. Mais voyons ! Nous avions convenu de délibérer sur votre salut et nous constatons que dans toutes vos paroles vous n'avez rien dit qui soit de nature à inspirer confiance à un peuple et l'assurer de son salut. Bien au contraire ! Vos plus fermes appuis ne consistent qu'en espérances à longue échéance et les forces dont vous disposez présentement sont insuffisantes pour vous assurer la victoire sur celles qui, dès maintenant, vous sont opposées. Ce serait la pire des imprudences, si après notre départ vous n'adoptiez pas une résolution plus sage. Vous ne vous laisserez pas égarer par ce point d'honneur qui si souvent perd les hommes au milieu de dangers sans gloire et menaçants. Que de gens, sans se faire illusion sur les risques qu'ils couraient, se sont laissés entraîner par l'attrait de ce mot : l'honneur ! Séduits par ce terme, ils sont tombés de leur plein gré dans des maux sans remède. Leur déshonneur est d'autant plus ignominieux qu'il est dû à leur folie et non à la fortune. En délibérant sagement, vous éviterez ce malheur et vous conviendrez qu'il n 'y a rien d'infamant à céder à un État puissant, dont les propositions sont pleines de modération, lorsqu'on vous offre de devenir ses alliés et ses tributaires, en vous laissant la propriété de votre sol. Puisque vous avez le choix entre la guerre et votre sûreté, vous ne prendrez pas le plus mauvais parti. Ne pas céder à ses égaux, mais se bien comporter avec les forts, user de modération avec les faibles : voilà les conditions essentielles de la prospérité d'un État. Réfléchissez donc ; après que nous nous serons retirés, dites-vous et redites-vous que c'est votre patrie qui est l'objet de vos délibérations. Elle seule est en cause, et une seule délibération bonne ou mauvaise décidera de son avenir. »


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Dernière mise à jour : 29/03/2007