HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre V

Chapitres 34-36

  Chapitres 34-36

[5,34] Καὶ τοῦ αὐτοῦ θέρους ἤδη ἡκόντων αὐτοῖς τῶν ἀπὸ Θρᾴκης μετὰ Βρασίδου ἐξελθόντων στρατιωτῶν, οὓς Κλεαρίδας μετὰ τὰς σπονδὰς ἐκόμισεν, οἱ Λακεδαιμόνιοι ἐψηφίσαντο τοὺς μὲν μετὰ Βρασίδου Εἵλωτας μαχεσαμένους ἐλευθέρους εἶναι καὶ οἰκεῖν ὅπου ἂν βούλωνται, καὶ ὕστερον οὐ πολλῷ αὐτοὺς μετὰ τῶν νεοδαμώδων ἐς Λέπρεον κατέστησαν, κείμενον ἐπὶ τῆς Λακωνικῆς καὶ τῆς Ἠλείας, ὄντες (5.34.2) ἤδη διάφοροι Ἠλείοις· τοὺς δ' ἐκ τῆς νήσου ληφθέντας σφῶν καὶ τὰ ὅπλα παραδόντας, δείσαντες μή τι διὰ τὴν ξυμφορὰν νομίσαντες ἐλασσωθήσεσθαι καὶ ὄντες ἐπίτιμοι νεωτερίσωσιν, ἤδη καὶ ἀρχάς τινας ἔχοντας ἀτίμους ἐποίησαν, ἀτιμίαν δὲ τοιάνδε ὥστε μήτε ἄρχειν μήτε πριαμένους τι πωλοῦντας κυρίους εἶναι. ὕστερον δὲ αὖθις χρόνῳ ἐπίτιμοι ἐγένοντο. [5,34] - Le même été, les troupes parties avec Brasidas revinrent de Thrace. Ce fut Kléaridas qui les ramena, après la conclusion de la trêve. Les Lacédémoniens décrétèrent que les Hilotes qui avaient combattu avec Brasidas obtiendraient leur liberté et pourraient habiter à l'endroit choisi par eux. Mais peu de temps après, lors du différend avec les Eléens, ils les établirent, avec les Néodamodes, à Lépréon, ville située à proximité de la Laconie et de l'Elide. Quelques-uns des hoplites qui avaient été pris à Sphaktérie et qui avaient livré leurs armes avaient déjà obtenu des charges. Les Lacédémoniens craignirent qu'ils ne se jugeassent diminués par leur malheur et qu'une fois au pouvoir ils ne tentassent quelque révolution. Aussi les frappèrent-ils d'atimie, leur retirant ainsi le droit de commander, d'acheter et de vendre. Néanmoins, un peu plus tard, on les réhabilita.
[5,35] Τοῦ δ' αὐτοῦ θέρους καὶ Θυσσὸν τὴν ἐν τῇ Ἄθω Ἀκτῇ Διῆς εἷλον, Ἀθηναίων οὖσαν ξύμμαχον. (5.35.2) Καὶ τὸ θέρος τοῦτο πᾶν ἐπιμειξίαι μὲν ἦσαν τοῖς Ἀθηναίοις καὶ Πελοποννησίοις, ὑπώπτευον δὲ ἀλλήλους εὐθὺς μετὰ τὰς σπονδὰς οἵ τε Ἀθηναῖοι καὶ οἱ Λακεδαιμόνιοι κατὰ (5.35.3) τὴν τῶν χωρίων ἀλλήλοις οὐκ ἀπόδοσιν. τὴν γὰρ Ἀμφίπολιν πρότεροι λαχόντες οἱ Λακεδαιμόνιοι ἀποδιδόναι καὶ τἆλλα οὐκ ἀπεδεδώκεσαν, οὐδὲ τοὺς ἐπὶ Θρᾴκης παρεῖχον ξυμμάχους τὰς σπονδὰς δεχομένους οὐδὲ Βοιωτοὺς οὐδὲ Κορινθίους, λέγοντες αἰεὶ ὡς μετ' Ἀθηναίων τούτους, ἢν μὴ 'θέλωσι, κοινῇ ἀναγκάσουσιν· χρόνους τε προύθεντο ἄνευ ξυγγραφῆς ἐν οἷς χρῆν τοὺς μὴ ἐσιόντας ἀμφοτέροις πολεμίους (5.35.4) εἶναι. τούτων οὖν ὁρῶντες οἱ Ἀθηναῖοι οὐδὲν ἔργῳ γιγνόμενον ὑπώπτευον τοὺς Λακεδαιμονίους μηδὲν δίκαιον διανοεῖσθαι, ὥστε οὔτε Πύλον ἀπαιτούντων αὐτῶν ἀπεδίδοσαν, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐκ τῆς νήσου δεσμώτας μετεμέλοντο ἀποδεδωκότες, τά τε ἄλλα χωρία εἶχον, μένοντες ἕως σφίσι (5.35.5) κἀκεῖνοι ποιήσειαν τὰ εἰρημένα. Λακεδαιμόνιοι δὲ τὰ μὲν δυνατὰ ἔφασαν πεποιηκέναι· τοὺς γὰρ παρὰ σφίσι δεσμώτας ὄντας Ἀθηναίων ἀποδοῦναι καὶ τοὺς ἐπὶ Θρᾴκης στρατιώτας ἀπαγαγεῖν καὶ εἴ του ἄλλου ἐγκρατεῖς ἦσαν· Ἀμφιπόλεως δὲ οὐκ ἔφασαν κρατεῖν ὥστε παραδοῦναι, Βοιωτοὺς δὲ πειράσεσθαι καὶ Κορινθίους ἐς τὰς σπονδὰς ἐσαγαγεῖν καὶ Πάνακτον ἀπολαβεῖν καὶ Ἀθηναίων ὅσοι ἦσαν ἐν Βοιωτοῖς (5.35.6) αἰχμάλωτοι κομιεῖν. Πύλον μέντοι ἠξίουν σφίσιν ἀποδοῦναι· εἰ δὲ μή, Μεσσηνίους γε καὶ τοὺς Εἵλωτας ἐξαγαγεῖν, ὥσπερ καὶ αὐτοὶ τοὺς ἀπὸ Θρᾴκης, Ἀθηναίους δὲ φρουρεῖν (5.35.7) τὸ χωρίον αὐτούς, εἰ βούλονται. πολλάκις δὲ καὶ πολλῶν λόγων γενομένων ἐν τῷ θέρει τούτῳ ἔπεισαν τοὺς Ἀθηναίους ὥστε ἐξαγαγεῖν ἐκ Πύλου Μεσσηνίους καὶ τοὺς ἄλλους Εἵλωτάς τε καὶ ὅσοι ηὐτομολήκεσαν ἐκ τῆς Λακωνικῆς· καὶ κατῴκισαν αὐτοὺς ἐν Κρανίοις τῆς Κεφαλληνίας. (5.35.8) τὸ μὲν οὖν θέρος τοῦτο ἡσυχία ἦν καὶ ἔφοδοι παρ' ἀλλήλους. [5,35] - Le même été, les Dies prirent Thyssos, ville située sur la cite de l'Athos et alliée des Athéniens. Durant tout cet été, Athéniens et Péloponnésiens entretinrent des relations commerciales ; mais dès la conclusion de la trêve, ils se mirent à se défier les uns des autres, parce que des deux côtés on n'avait pas rendu les places fortes. Le sort avait prononcé que c'était aux Lacédémoniens de commencer. Néanmoins, ils n'avaient restitué ni Amphipolis ni les autres villes ; ils n'engageaient ni leurs alliés de Thrace, ni les Béotiens, ni les Corinthiens à accepter la trêve ; ils ne cessaient de déclarer que, sur le refus de ces villes, les Athéniens devaient se joindre à eux pour les contraindre. Ils avaient fixé verbalement un terme, passé lequel ceux qui n'auraient pas adhéré à la trêve seraient traités en ennemis des deux peuples. Les Athéniens, voyant que ces mesures demeuraient sans effet, soupçonnaient les Lacédémoniens de nourrir d'injustes desseins ; aussi malgré les réclamations de Lacédémone, ne restituèrent-ils pas Pylos ; bien plus, ils regrettaient d'avoir rendu les prisonniers de Sphaktérie ; enfin, ils décidèrent de détenir les autres places jusqu'à l'exécution par les Lacédémoniens des clauses du traité. Les Lacédémoniens prétendaient avoir fait ce qui était en leur pouvoir : ils avaient rendu les prisonniers athéniens entre leurs mains ; ils avaient ramené leurs troupes de Thrace ; bref ils s'étaient acquittés de tout ce qui dépendait d'eux-mêmes. N'étant pas maîtres d'Amphipolis, ils ne pouvaient la livrer ; mais tous leurs efforts tendaient à faire accepter la trêve par les Béotiens et les Corinthiens, à obtenir la restitution de Panakton et à faire rendre les prisonniers athéniens qui se trouvaient en Béotie. Néanmoins, ils demandaient qu'Athènes leur restituât Pylos ; qu'à tout le moins, elle en retirât les Messéniens et les Hilotes, comme eux-mêmes avaient retiré leurs troupes de Thrace ; que la garnison de cette place fût confiée aux Athéniens, s'ils le jugeaient à propos. Au cours de nombreux pourparlers qui eurent lieu pendant cet été, ils finirent par convaincre les Athéniens de retirer de Pylos les Messéniens, les Hilotes et tous les transfuges de Laconie. On les établit à Kranies, ville de Képhallénie. Cet été ne fut pas troublé et les deux peuples communiquaient librement entre eux :
[5,36] Τοῦ δ' ἐπιγιγνομένου χειμῶνος (ἔτυχον γὰρ ἔφοροι ἕτεροι καὶ οὐκ ἐφ' ὧν αἱ σπονδαὶ ἐγένοντο ἄρχοντες ἤδη, καί τινες αὐτῶν καὶ ἐναντίοι <ταῖς> σπονδαῖς) ἐλθουσῶν πρεσβειῶν ἀπὸ τῆς ξυμμαχίδος καὶ παρόντων Ἀθηναίων καὶ Βοιωτῶν καὶ Κορινθίων καὶ πολλὰ ἐν ἀλλήλοις εἰπόντων καὶ οὐδὲν ξυμβάντων, ὡς ἀπῇσαν ἐπ' οἴκου, τοῖς Βοιωτοῖς καὶ Κορινθίοις Κλεόβουλος καὶ Ξενάρης, οὗτοι οἵπερ τῶν ἐφόρων ἐβούλοντο μάλιστα διαλῦσαι τὰς σπονδάς, λόγους ποιοῦνται ἰδίους, παραινοῦντες ὅτι μάλιστα ταῦτά τε γιγνώσκειν καὶ πειρᾶσθαι Βοιωτούς, Ἀργείων γενομένους πρῶτον αὐτοὺς ξυμμάχους, αὖθις μετὰ Βοιωτῶν Ἀργείους Λακεδαιμονίοις ποιῆσαι ξυμμάχους (οὕτω γὰρ ἥκιστ' ἂν ἀναγκασθῆναι Βοιωτοὺς ἐς τὰς Ἀττικὰς σπονδὰς ἐσελθεῖν· ἑλέσθαι γὰρ Λακεδαιμονίους πρὸ τῆς Ἀθηναίων ἔχθρας καὶ διαλύσεως τῶν σπονδῶν Ἀργείους σφίσι φίλους καὶ ξυμμάχους γενέσθαι· τὸ γὰρ Ἄργος αἰεὶ ἠπίσταντο ἐπιθυμοῦντας τοὺς Λακεδαιμονίους καλῶς σφίσι φίλιον γενέσθαι), ἡγούμενοι τὸν ἔξω (5.36.2) Πελοποννήσου πόλεμον ῥᾴω ἂν εἶναι. τὸ μέντοι Πάνακτον ἐδέοντο Βοιωτοὺς ὅπως παραδώσουσι Λακεδαιμονίοις, ἵνα ἀντ' αὐτοῦ Πύλον, ἢν δύνωνται, ἀπολαβόντες ῥᾷον καθιστῶνται [5,36] - L'hiver suivant, les éphores qui se trouvaient en charge n'étaient plus ceux sous lesquels la trêve avait été conclue ; quelques-uns de ces nouveaux éphores étaient même opposés à la trêve. Les alliés avaient envoyé des députations à Lacédémone et, comme il s'y trouvait des députés d'Athènes, de Béotie et de Corinthe il se tint de nombreuses conférences. Mais, on ne put arriver à un accord. Après le départ des députés Kléoboulos et Xénarès, les éphores les plus désireux de rompre la trêve, eurent avec les Béotiens et les Corinthiens des entretiens particuliers. Ils les engagèrent vivement à se mettre d'accord et à faire en sorte que la Béotie, par une alliance préalable avec les Argiens, pût engager ceux-ci à entrer avec les Béotiens dans l'alliance de Lacédémone. Ainsi les Béotiens ne seraient pas contrants d'accepter l'alliance d'Athènes. Car les Lacédémoniens, avant de se déclarer contre Athènes et de rompre la trêve, préféraient avoir l'amitié et l'alliance des Argiens. Les députés savaient bien que de tout temps Lacédémone avait désiré l'amitié d'Argos qui lui eût facilité la conduite de la guerre hors du Péloponnèse. Les éphores demandaient aux Béotiens de restituer Panakton, pour échanger cette place contre Pylos, si c'était possible ; la guerre contre Athènes en deviendrait plus facile.


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Dernière mise à jour : 29/03/2007