| 
       
   | 
    
       
       
        
| [4,67]  Οἱ οὖν Ἀθηναῖοι, ἐπειδὴ ἀπό τε τῶν ἔργων καὶ τῶν λόγων  
παρεσκεύαστο ἀμφοτέροις, ὑπὸ νύκτα πλεύσαντες ἐς Μινῴαν  
τὴν Μεγαρέων νῆσον ὁπλίταις ἑξακοσίοις, ὧν Ἱπποκράτης  
ἦρχεν, ἐν ὀρύγματι ἐκαθέζοντο, ὅθεν ἐπλίνθευον τὰ τείχη  
(4.67.2) καὶ ἀπεῖχεν οὐ πολύ· οἱ δὲ μετὰ τοῦ Κημοσθένους τοῦ ἑτέρου  
στρατηγοῦ Πλαταιῆς τε ψιλοὶ καὶ ἕτεροι περίπολοι ἐνήδρευσαν 
ἐς τὸ Ἐνυάλιον, ὅ ἐστιν ἔλασσον ἄπωθεν. καὶ  
ᾔσθετο οὐδεὶς εἰ μὴ οἱ ἄνδρες οἷς ἐπιμελὲς ἦν εἰδέναι τὴν  
(4.67.3) νύκτα ταύτην. καὶ ἐπειδὴ ἕως ἔμελλε γίγνεσθαι, οἱ προδιδόντες 
τῶν Μεγαρέων οὗτοι τοιόνδε ἐποίησαν. ἀκάτιον  
ἀμφηρικὸν ὡς λῃσταί, ἐκ πολλοῦ τεθεραπευκότες τὴν ἄνοιξιν  
τῶν πυλῶν, εἰώθεσαν ἐπὶ ἁμάξῃ, πείθοντες τὸν ἄρχοντα, διὰ  
τῆς τάφρου κατακομίζειν τῆς νυκτὸς ἐπὶ τὴν θάλασσαν καὶ  
ἐκπλεῖν· καὶ πρὶν ἡμέραν εἶναι πάλιν αὐτὸ τῇ ἁμάξῃ κομίσαντες 
ἐς τὸ τεῖχος κατὰ τὰς πύλας ἐσῆγον, ὅπως τοῖς ἐκ  
τῆς Μινῴας Ἀθηναίοις ἀφανὴς δὴ εἴη ἡ φυλακή, μὴ ὄντος  
(4.67.4) ἐν τῷ λιμένι πλοίου φανεροῦ μηδενός. καὶ τότε πρὸς ταῖς  
πύλαις ἤδη ἦν ἡ ἅμαξα, καὶ ἀνοιχθεισῶν κατὰ τὸ εἰωθὸς ὡς  
τῷ ἀκατίῳ οἱ Ἀθηναῖοι (ἐγίγνετο γὰρ ἀπὸ ξυνθήματος τὸ 
τοιοῦτον) ἰδόντες ἔθεον δρόμῳ ἐκ τῆς ἐνέδρας, βουλόμενοι  
φθάσαι πρὶν ξυγκλῃσθῆναι πάλιν τὰς πύλας καὶ ἕως ἔτι ἡ  
ἅμαξα ἐν αὐταῖς ἦν, κώλυμα οὖσα προσθεῖναι· καὶ αὐτοῖς  
ἅμα καὶ οἱ ξυμπράσσοντες Μεγαρῆς τοὺς κατὰ τὰς πύλας  
(4.67.5) φύλακας κτείνουσιν. καὶ πρῶτον μὲν οἱ περὶ τὸν Δημοσθένη  
Πλαταιῆς τε καὶ περίπολοι ἐσέδραμον οὗ νῦν τὸ τροπαῖόν  
ἐστι, καὶ εὐθὺς ἐντὸς τῶν πυλῶν (ᾔσθοντο γὰρ οἱ ἐγγύτατα  
Πελοποννήσιοι) μαχόμενοι τοὺς προσβοηθοῦντας οἱ Πλαταιῆς 
ἐκράτησαν καὶ τοῖς τῶν Ἀθηναίων ὁπλίταις ἐπιφερομένοις 
βεβαίους τὰς πύλας παρέσχον· 
 | [4,67] Quand des deux côtés ont eut pris et 
arrêté ces dispositions, les Athéniens vinrent à la 
ville, de nuit, pour gagner Minoa, île dépendant de 
Mégare. Ils disposaient de six cents hoplites que 
commandait Hippocratès. Ils se dissimulèrent dans 
un fossé peu éloigné d'où les Mégariens tiraient 
l'argile pour la confection des briques du rempart. 
Le reste des troupes avec Démosthénès, l'autre 
stratège, les troupes légères de Platée et les 
péripoles se mirent en embuscade au temple 
d'Enyalios, plus proche encore de la ville. Ces 
préparatifs nocturnes échappèrent à tous, sauf à 
ceux qui devaient conduire l'opération. Un peu 
avant le point du jour, les Mégariens qui 
trahissaient leur patrie imaginèrent le stratagème 
suivant : depuis longtemps pour exercer la piraterie, 
ils avaient obtenu, en circonvenant le commandant 
de la place, qu'on leur ouvrît les portes. De nuit, ils 
faisaient transporter à la mer sur un chariot, en 
utilisant le fossé, un canot à deux rames et 
gagnaient le large. Avant le jour ils ramenaient le 
canot sur le chariot et le faisaient rentrer par les 
portes à l'intérieur de l'enceinte. Ils évitaient ainsi 
d'éveiller les soupçons des Athéniens de Minoa, qui 
n'apercevaient dans le port aucune embarcation. 
Déjà le chariot était aux portes de la ville. Les 
gardes ouvrirent comme à l'ordinaire pour le laisser 
passer, quand à sa vue les Athéniens, ainsi qu'il 
avait été convenu, sortirent de leur embuscade et 
accoururent avant que la porte se fermât et au 
moment où le chariot s'y trouvait encore engagé. 
Les Mégariens, qui étaient de connivence avec eux, 
égorgent les gardes. Les Platéens aux ordres de 
Démosthénès et les péripoles arrivèrent au pas de 
course à l'endroit où se dresse maintenant un 
trophée. Un combat s'engagea à l'intérieur des 
portes, car les Péloponnésiens peu éloignés étaient 
accourus au premier bruit. Les Platéens furent 
victorieux ; les hoplites athéniens arrivèrent et 
pénétrèrent par les portes qu'occupaient 
solidement les gens de Platée.  
 |  | [4,68] ἔπειτα δὲ καὶ τῶν Ἀθηναίων ἤδη ὁ αἰεὶ ἐντὸς γιγνόμενος ἐχώρει ἐπὶ τὸ τεῖχος.  
(4.68.2) καὶ οἱ Πελοποννήσιοι φρουροὶ τὸ μὲν πρῶτον ἀντίσχοντες  
ἠμύνοντο ὀλίγοι, καὶ ἀπέθανόν τινες αὐτῶν, οἱ δὲ πλείους  
ἐς φυγὴν κατέστησαν, φοβηθέντες ἐν νυκτί τε πολεμίων  
προσπεπτωκότων καὶ τῶν προδιδόντων Μεγαρέων ἀντιμαχομένων, 
νομίσαντες τοὺς ἅπαντας σφᾶς Μεγαρέας προδεδωκέναι. 
(4.68.3)  ξυνέπεσε γὰρ καὶ τὸν τῶν Ἀθηναίων κήρυκα ἀφ'  
ἑαυτοῦ γνώμης κηρύξαι τὸν βουλόμενον ἰέναι Μεγαρέων  
μετὰ Ἀθηναίων θησόμενον τὰ ὅπλα. οἱ δ' ὡς ἤκουσαν,  
οὐκέτι ἀνέμενον, ἀλλὰ τῷ ὄντι νομίσαντες κοινῇ πολεμεῖσθαι  
(4.68.4) κατέφυγον ἐς τὴν Νίσαιαν. ἅμα δὲ ἕῳ ἑαλωκότων ἤδη τῶν  
τειχῶν καὶ τῶν ἐν τῇ πόλει Μεγαρέων θορυβουμένων οἱ  
πρὸς τοὺς Ἀθηναίους πράξαντες καὶ ἄλλο μετ' αὐτῶν πλῆθος,  
ὃ ξυνῄδει, ἔφασαν χρῆναι ἀνοίγειν τὰς πύλας καὶ ἐπεξιέναι  
(4.68.5) ἐς μάχην. ξυνέκειτο δὲ αὐτοῖς τῶν πυλῶν ἀνοιχθεισῶν  
ἐσπίπτειν τοὺς Ἀθηναίους, αὐτοὶ δὲ διάδηλοι ἔμελλον  
ἔσεσθαι (λίπα γὰρ ἀλείψεσθαι), ὅπως μὴ ἀδικῶνται. ἀσφάλεια 
δὲ αὐτοῖς μᾶλλον ἐγίγνετο τῆς ἀνοίξεως· καὶ γὰρ  
οἱ ἀπὸ τῆς Ἐλευσῖνος κατὰ τὸ ξυγκείμενον τετρακισχίλιοι  
ὁπλῖται τῶν Ἀθηναίων καὶ ἱππῆς ἑξακόσιοι (οἱ) τὴν νύκτα  
(4.68.6) πορευόμενοι παρῆσαν. ἀληλιμμένων δὲ αὐτῶν καὶ ὄντων 
ἤδη περὶ τὰς πύλας καταγορεύει τις ξυνειδὼς τοῖς ἑτέροις  
τὸ ἐπιβούλευμα. καὶ οἳ ξυστραφέντες ἁθρόοι ἦλθον καὶ οὐκ  
ἔφασαν χρῆναι οὔτε ἐπεξιέναι (οὐδὲ γὰρ πρότερόν πω τοῦτο  
ἰσχύοντες μᾶλλον τολμῆσαι) οὔτε ἐς κίνδυνον φανερὸν τὴν  
πόλιν καταγαγεῖν· εἴ τε μὴ πείσεταί τις, αὐτοῦ τὴν μάχην  
ἔσεσθαι. ἐδήλουν δὲ οὐδὲν ὅτι ἴσασι τὰ πρασσόμενα, ἀλλὰ  
ὡς τὰ βέλτιστα βουλεύοντες ἰσχυρίζοντο, καὶ ἅμα περὶ τὰς  
πύλας παρέμενον φυλάσσοντες, ὥστε οὐκ ἐγένετο τοῖς ἐπιβουλεύουσι 
πρᾶξαι ὃ ἔμελλον. 
 | [4,68] A mesure que les Athéniens franchissent 
la porte, ils s'avancent vers la muraille. Quelques 
soldats de la garnison péloponnésienne 
commencèrent par résister et par les repousser, 
éprouvant quelques pertes. Mais la plupart prirent 
la fuite, effrayés par cette attaque soudaine en 
pleine nuit et persuadés que toute la population de 
Mégare avait trahi. Un fait tout fortuit contribua à 
leur déroute : un héraut athénien fit de son propre 
mouvement la proclamation que ceux des 
Mégariens qui le voulaient pouvaient aller en armes 
se joindre aux Athéniens. Alors, les Péloponnésiens 
cessèrent toute résistance et crurent avoir 
effectivement contre eux tout le peuple ; ils se 
réfugièrent à Nisaea. Au lever du jour, les murailles 
étaient déjà prises et une grande agitation régnait 
dans Mégare. Ceux des Mégariens de complicité 
avec les Athéniens et le reste des gens qui étaient 
dans la confidence disaient qu'il fallait ouvrir les 
portes et marcher au combat. Car il avait été 
convenu que, dès l'ouverture des portes, les 
Athéniens se précipiteraient dans la ville ; les 
conjurés devaient se frotter d'huile pour être 
reconnaissables et éviter d'être malmenés. Or ils 
pouvaient ouvrir les portes sans grand danger ; il 
était entendu que d'Eleusis arriveraient quatre 
mille hoplites athéniens et six cents cavaliers. 
Effectivement, ceux-ci s'étaient mis en route 
pendant la nuit et ils étaient arrivés. Les conjurés, 
frottés d'huile, se trouvaient aux portes, quand un 
des affidés dévoile le complot. Les habitants se 
réunissent, arrivent en masse et déclarent qu'il 
faut s'abstenir de faire une sortie, puisque jamais 
auparavant on n'avait osé en faire, bien qu'on 
disposât de plus de forces ; il ne fallait pas mettre 
la ville dans un danger manifeste ; ceux qui 
seraient d'un avis différent se verraient exposés à 
leurs coups sans tarder. Ils feignaient d'être dans 
l'ignorance du complot et présentaient seulement 
leur opinion comme la meilleure. Cependant ils 
restaient près des portes pour assurer leur défense, 
si bien que les conjurés ne purent exécuter leur projet.  
 |    |     |