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[4,31] οὐ προσδεξαμένων δὲ αὐτῶν μίαν μὲν ἡμέραν ἐπέσχον, τῇ δ' ὑστεραίᾳ
ἀνηγάγοντο μὲν νυκτὸς ἐπ' ὀλίγας ναῦς τοὺς ὁπλίτας πάντας ἐπιβιβάσαντες,
πρὸ δὲ τῆς ἕω ὀλίγον ἀπέβαινον τῆς νήσου ἑκατέρωθεν, ἔκ
τε τοῦ πελάγους καὶ πρὸς τοῦ λιμένος, ὀκτακόσιοι μάλιστα
ὄντες ὁπλῖται, καὶ ἐχώρουν δρόμῳ ἐπὶ τὸ πρῶτον φυλακτήριον
(4.31.2) τῆς νήσου. ὧδε γὰρ διετετάχατο· ἐν ταύτῃ μὲν τῇ
πρώτῃ φυλακῇ ὡς τριάκοντα ἦσαν ὁπλῖται, μέσον δὲ καὶ
ὁμαλώτατόν τε καὶ περὶ τὸ ὕδωρ οἱ πλεῖστοι αὐτῶν καὶ
Ἐπιτάδας ὁ ἄρχων εἶχε, μέρος δέ τι οὐ πολὺ αὐτὸ τὸ
ἔσχατον ἐφύλασσε τῆς νήσου τὸ πρὸς τὴν Πύλον, ὃ ἦν ἔκ
τε θαλάσσης ἀπόκρημνον καὶ ἐκ τῆς γῆς ἥκιστα ἐπίμαχον·
καὶ γάρ τι καὶ ἔρυμα αὐτόθι ἦν παλαιὸν λίθων λογάδην
πεποιημένον, ὃ ἐνόμιζον σφίσιν ὠφέλιμον ἂν εἶναι, εἰ
καταλαμβάνοι ἀναχώρησις βιαιοτέρα. οὕτω μὲν τεταγμένοι ἦσαν.
| [4,31] Ces propositions furent repoussées. Les
Athéniens attendirent encore un jour. Le
lendemain ils appareillèrent pendant la nuit, après
avoir embarqué sur un petit nombre de vaisseaux
tous leurs hoplites. Un peu avant l'aurore ils
débarquèrent des deux côtés de l'île, du côté de la
haute mer et du côté du port. Les hoplites au
nombre de huit cents environ se portèrent au pas
de course sur le premier poste de l'île, selon le plan
arrêté. Ils y trouvèrent environ trente hoplites ; le
groupe le plus important, sous le commandement
d'Epitadas, occupait au milieu de l'île un terrain
uni, près de la source. Enfin, une fraction peu
nombreuse gardait l'extrémité de l'île, face à Pylos ;
la position était escarpée du côté de la mer et
difficile à attaquer du côté de la terre ; en effet, on y
avait jadis construit un retranchement en pierres
amoncelées, que les Lacédémoniens comptaient
utiliser, au cas où ils seraient repoussés et contraints à
faire retraite. Telle était la répartition de leurs forces.
| [4,32] Οἱ δὲ Ἀθηναῖοι τοὺς μὲν πρώτους φύλακας, οἷς ἐπέδραμον,
εὐθὺς διαφθείρουσιν ἔν τε ταῖς εὐναῖς ἔτι καὶ ἀναλαμβάνοντας
τὰ ὅπλα, λαθόντες τὴν ἀπόβασιν, οἰομένων αὐτῶν
(4.32.2) τὰς ναῦς κατὰ τὸ ἔθος ἐς ἔφορμον τῆς νυκτὸς πλεῖν. ἅμα
δὲ ἕῳ γιγνομένῃ καὶ ὁ ἄλλος στρατὸς ἀπέβαινεν, ἐκ μὲν
νεῶν ἑβδομήκοντα καὶ ὀλίγῳ πλεόνων πάντες πλὴν θαλαμιῶν,
ὡς ἕκαστοι ἐσκευασμένοι, τοξόται δὲ ὀκτακόσιοι
καὶ πελτασταὶ οὐκ ἐλάσσους τούτων, Μεσσηνίων τε οἱ
βεβοηθηκότες καὶ οἱ ἄλλοι ὅσοι περὶ Πύλον κατεῖχον πάντες
(4.32.3) πλὴν τῶν ἐπὶ τοῦ τείχους φυλάκων. Δημοσθένους δὲ τάξαντος
διέστησαν κατὰ διακοσίους τε καὶ πλείους, ἔστι δ' ᾗ
ἐλάσσους, τῶν χωρίων τὰ μετεωρότατα λαβόντες, ὅπως ὅτι
πλείστη ἀπορία ᾖ τοῖς πολεμίοις πανταχόθεν κεκυκλωμένοις
καὶ μὴ ἔχωσι πρὸς ὅτι ἀντιτάξωνται, ἀλλ' ἀμφίβολοι
γίγνωνται τῷ πλήθει, εἰ μὲν τοῖς πρόσθεν ἐπίοιεν, ὑπὸ τῶν
κατόπιν βαλλόμενοι, εἰ δὲ τοῖς πλαγίοις, ὑπὸ τῶν ἑκατέρωθεν
(4.32.4) παρατεταγμένων. κατὰ νώτου τε αἰεὶ ἔμελλον αὐτοῖς,
ᾗ χωρήσειαν, οἱ πολέμιοι ἔσεσθαι ψιλοὶ καὶ οἱ ἀπορώτατοι,
τοξεύμασι καὶ ἀκοντίοις καὶ λίθοις καὶ σφενδόναις ἐκ πολλοῦ
ἔχοντες ἀλκήν, οἷς μηδὲ ἐπελθεῖν οἷόν τε ἦν· φεύγοντές τε
γὰρ ἐκράτουν καὶ ἀναχωροῦσιν ἐπέκειντο.
Τοιαύτῃ μὲν γνώμῃ ὁ Δημοσθένης τό τε πρῶτον τὴν
ἀπόβασιν ἐπενόει καὶ ἐν τῷ ἔργῳ ἔταξεν·
| [4,32] Les athéniens surprennent cet avant-poste,
massacrent sur-le-champ les hommes
encore couchés ou en train de prendre leurs armes.
Leur débarquement n'avait pas été éventé, l'ennemi
ayant cru qu'il s'agissait de vaisseaux venant
prendre de nuit leur emplacement habituel. Au
point du jour, toute l'armée débarqua et avec elle
tous les équipages d'un peu plus de soixante-dix
vaisseaux, sauf les thalamites. Toutes les
troupes avaient leur équipement habituel ; il y
avait huit cents archers, au moins autant de
peltastes, les Messéniens venus en renfort et toute
la garnison de Pylos, excepté les hommes laissés à
la garde des ouvrages. Suivant le dispositif de
Démosthénès, ils furent répartis en groupes,
généralement de deux cents hommes ; quelques
groupes étaient moins importants. Ils s'emparèrent
des hauteurs, pour que l'ennemi, cerné de toutes
parts, ne sût de quel côté faire face ; débordé par le
nombre, il lui faudrait en marchant sur ceux qui
étaient devant lui s'exposer à ceux qui étaient
derrière ; s'il ripostait sur le flanc à ceux qui
étaient à sa droite et à sa gauche. De quelque côté
qu'il s'avançât, il aurait toujours derrière lui des
troupes légères, particulièrement redoutables, qui
l'attaqueraient de loin avec des traits, des javelots,
des pierres ou des frondes et qui échapperaient à
toute poursuite ; car elles triomphaient même en
fuyant ; dès que l'ennemi reculait, elles revenaient
à la charge. Tel était le plan d'attaque conçu par
Démosthénès et qu'il réalisa effectivement.
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