HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre III

Chapitre 61-62

  Chapitre 61-62

[3,61] ᾿Τοὺς μὲν λόγους οὐκ ἂν ᾐτησάμεθα εἰπεῖν, εἰ καὶ αὐτοὶ βραχέως τὸ ἐρωτηθὲν ἀπεκρίναντο καὶ μὴ ἐπὶ ἡμᾶς τραπόμενοι κατηγορίαν ἐποιήσαντο καὶ περὶ αὑτῶν ἔξω τῶν προκειμένων καὶ ἅμα οὐδὲ ᾐτιαμένων πολλὴν τὴν ἀπολογίαν καὶ ἔπαινον ὧν οὐδεὶς ἐμέμψατο. νῦν δὲ πρὸς μὲν τὰ ἀντειπεῖν δεῖ, τῶν δὲ ἔλεγχον ποιήσασθαι, ἵνα μήτε ἡμετέρα αὐτοὺς κακία ὠφελῇ μήτε τούτων δόξα, τὸ δ᾿ ἀληθὲς περὶ ἀμφοτέρων ἀκούσαντες κρίνητε. ᾿Ἡμεῖς δὲ αὐτοῖς διάφοροι ἐγενόμεθα πρῶτον ὅτι ἡμῶν κτισάντων Πλάταιαν ὕστερον τῆς ἄλλης Βοιωτίας καὶ ἄλλα χωρία μετ᾿ αὐτῆς, ξυμμείκτους ἀνθρώπους ἐξελάσαντες ἔσχομεν, οὐκ ἠξίουν οὗτοι, ὥσπερ ἐτάχθη τὸ πρῶτον, ἡγεμονεύεσθαι ὑφ᾿ ἡμῶν, ἔξω δὲ τῶν ἄλλων Βοιωτῶν παραβαίνοντες τὰ πάτρια, ἐπειδὴ προσηναγκάζοντο, προσεχώρησαν πρὸς Ἀθηναίους καὶ μετ᾿ αὐτῶν πολλὰ ἡμᾶς ἔβλαπτον, ἀνθ᾿ ὧν καὶ ἀντέπασχον. [3,61] LXI. - "Nous n'aurions pas demandé la parole, si les Platéens avaient répondu succinctement à la question posée, s'ils ne s'étaient pas tournés contre nous pour nous accuser et si, en dehors de la question, sur des points que l'on ne contestait pas et où ils n'encouraient aucun blâme, ils n'avaient pas présenté longuement leur défense et leur éloge. Nous voilà maintenant en devoir de leur répondre et de nous défendre, pour éviter qu'ils ne tirent parti de notre crime prétendu et de leur propre gloire. Quand vous aurez entendu la vérité sur ces deux points, vous pourrez juger en connaissance de cause. Nos premiers différends datent de l'époque où nous avons fondé Platée et quelques autres places : ce fut là notre dernière fondation en Béotie ; nous chassâmes alors les populations mêlées qui habitaient ces villes et nous les occupâmes. Mais les Platéens ne voulurent pas, suivant les conventions primitives, reconnaître notre domination. Seuls de tous les Béotiens, ils violèrent les lois anciennes, qu'ils s'étaient engagés à respecter et passèrent au parti des Athéniens. Avec eux, ils nous ont fait bien du mal et à notre tour nous le leur avons fait payer.
[3,62] ᾿Ἐπειδὴ δὲ καὶ βάρβαρος ἦλθεν ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα, φασὶ μόνοι Βοιωτῶν οὐ μηδίσαι, καὶ τούτῳ μάλιστα αὐτοί τε ἀγάλλονται καὶ ἡμᾶς λοιδοροῦσιν. ἡμεῖς δὲ μηδίσαι μὲν αὐτοὺς οὔ φαμεν διότι οὐδ᾿ Ἀθηναίους, τῇ μέντοι αὐτῇ ἰδέᾳ ὕστερον ἰόντων Ἀθηναίων ἐπὶ τοὺς Ἕλληνας μόνους αὖ Βοιωτῶν ἀττικίσαι. καίτοι σκέψασθε ἐν οἵῳ εἴδει ἑκάτεροι ἡμῶν τοῦτο ἔπραξαν. ἡμῖν μὲν γὰρ πόλις τότε ἐτύγχανεν οὔτε κατ᾿ ὀλιγαρχίαν ἰσόνομον πολιτεύουσα οὔτε κατὰ δημοκρατίαν· ὅπερ δέ ἐστι νόμοις μὲν καὶ τῷ σωφρονεστάτῳ ἐναντιώτατον, ἐγγυτάτω δὲ τυράννου, δυναστεία ὀλίγων ἀνδρῶν εἶχε τὰ πράγματα. καὶ οὗτοι ἰδίας δυνάμεις ἐλπίσαντες ἔτι μᾶλλον σχήσειν εἰ τὰ τοῦ Μήδου κρατήσειε, κατέχοντες ἰσχύι τὸ πλῆθος ἐπηγάγοντο αὐτόν· καὶ ξύμπασα πόλις οὐκ αὐτοκράτωρ οὖσα ἑαυτῆς τοῦτ᾿ ἔπραξεν, οὐδ᾿ ἄξιον αὐτῇ ὀνειδίσαι ὧν μὴ μετὰ νόμων ἥμαρτεν. ἐπειδὴ γοῦν τε Μῆδος ἀπῆλθε καὶ τοὺς νόμους ἔλαβε, σκέψασθαι χρή, Ἀθηναίων ὕστερον ἐπιόντων τήν τε ἄλλην Ἑλλάδα καὶ τὴν ἡμετέραν χώραν πειρωμένων ὑφ᾿ αὑτοῖς ποιεῖσθαι καὶ κατὰ στάσιν ἤδη ἐχόντων αὐτῆς τὰ πολλά, εἰ μαχόμενοι ἐν Κορωνείᾳ καὶ νικήσαντες αὐτοὺς ἠλευθερώσαμεν τὴν Βοιωτίαν καὶ τοὺς ἄλλους νῦν προθύμως ξυνελευθεροῦμεν, ἵππους τε παρέχοντες καὶ παρασκευὴν ὅσην οὐκ ἄλλοι τῶν ξυμμάχων. [3,62] LXII. - "Ils prétendent que, lorsque le Barbare menaçait la Grèce, ils furent les seuls des Béotiens à ne pas médiser. Voilà ce dont ils s'enorgueillissent tout particulièrement et ce dont ils nous font grief. Or nous prétendons que, s'ils n'ont pas suivi le parti des Mèdes, c'est parce que les Athéniens ne l'ont pas fait. De même, plus tard, quand les Athéniens menaçaient les Grecs, ils ont été les seuls des Béotiens à suivre le parti d'Athènes. Pourtant songez à la situation respective des deux peuples, quand ces événements se produisirent. Notre cité n'était alors gouvernée, ni selon un régime oligarchique assurant l'égalité, ni selon un régime démocratique. Elle présentait la forme de gouvernement la plus illégale, la plus contraire à un sage équilibre, la plus voisine de la tyrannie : une minorité toute puissante la dirigeait. Ce parti compta sur la victoire des Mèdes pour fortifier davantage encore sa domination particulière ; il contint le peuple de force et fit appel au Barbare. La cité dans son ensemble, qui ne pouvait disposer d'elle-même, suivit cette faction. Aussi n'est-il pas équitable de lui reprocher comme une faute un acte que les lois n'ont pas sanctionné. Mais après le départ des Mèdes, la loi nous gouverna à nouveau. Plus tard, quand les Athéniens marchèrent contre la Grèce, tentèrent de soumettre le pays et notre territoire avec lui et profitèrent de nos divisions pour en occuper une bonne part, considérez qu'en les combattant et en remportant la victoire à Korônée, nous avons délivré la Béotie ; maintenant encore nous coopérons avec zèle à la libération des autres Grecs, en fournissant de la cavalerie et un matériel plus important que tous les autres alliés. Voilà ce que nous avons à répondre à propos du reproche de médisme.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 19/05/2006