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[3,25] Ἐκ δὲ τῆς Λακεδαίμονος τοῦ αὐτοῦ χειμῶνος τελευτῶντος
ἐκπέμπεται Σάλαιθος ὁ Λακεδαιμόνιος ἐς Μυτιλήνην τριήρει. καὶ πλεύσας ἐς
Πύρραν καὶ ἐξ αὐτῆς πεζῇ κατὰ χαράδραν τινά, ᾗ ὑπερβατὸν ἦν τὸ
περιτείχισμα, διαλαθὼν ἐσέρχεται ἐς τὴν Μυτιλήνην, καὶ ἔλεγε τοῖς
προέδροις ὅτι ἐσβολή τε ἅμα ἐς τὴν Ἀττικὴν ἔσται καὶ αἱ τεσσαράκοντα νῆες
παρέσονται ἃς ἔδει βοηθῆσαι αὐτοῖς, προαποπεμφθῆναί τε αὐτὸς τούτων
ἕνεκα καὶ ἅμα τῶν ἄλλων ἐπιμελησόμενος. καὶ οἱ μὲν Μυτιληναῖοι ἐθάρσουν
τε καὶ πρὸς τοὺς Ἀθηναίους ἧσσον εἶχον τὴν γνώμην ὥστε ξυμβαίνειν. ὅ τε
χειμὼν ἐτελεύτα οὗτος, καὶ τέταρτον ἔτος τῷ πολέμῳ ἐτελεύτα τῷδε ὃν
Θουκυδίδης ξυνέγραψεν.
| [3,25] XXV. - A la fin du même hiver, les Lacédémoniens
envoyèrent à Mytilène, sur une trière, un des leurs,
Salaethos. Il aborda à Pyrrha, de là il poursuivit sa
route à pied et empruntant le lit d'un torrent il
réussit à franchir la circonvallation sans attirer
l'attention de l'ennemi et pénétra dans Mytilène. Il
y informa les magistrats de la prochaine invasion
de l'Attique combinée avec l'envoi à leur secours de
quarante vaisseaux. Lui-même, ajoutait-il, avait été
envoyé en avant pour leur porter ce message et
prendre d'autres dispositions utiles. Les
Mytiléniens reprirent confiance et se montrèrent
moins disposés à traiter avec les Athéniens. Ainsi
se termina l'hiver et avec lui la quatrième année de
la guerre racontée par Thucydide.
| [3,26] Τοῦ δ᾿ ἐπιγιγνομένου θέρους οἱ Πελοποννήσιοι ἐπειδὴ τὰς ἐς τὴν
Μυτιλήνην δύο καὶ τεσσαράκοντα ναῦς ἀπέστειλαν ἄρχοντα Ἀλκίδαν, ὃς ἦν
αὐτοῖς ναύαρχος, προστάξαντες, αὐτοὶ ἐς τὴν Ἀττικὴν καὶ οἱ ξύμμαχοι
ἐσέβαλον, ὅπως οἱ Ἀθηναῖοι ἀμφοτέρωθεν θορυβούμενοι ἧσσον ταῖς ναυσὶν
ἐς τὴν Μυτιλήνην καταπλεούσαις ἐπιβοηθήσωσιν. ἡγεῖτο δὲ τῆς ἐσβολῆς
ταύτης Κλεομένης ὑπὲρ Παυσανίου τοῦ Πλειστοάνακτος υἱέος βασιλέως
ὄντος καὶ νεωτέρου ἔτι, πατρὸς δὲ ἀδελφὸς ὤν. ἐδῄωσαν δὲ τῆς Ἀττικῆς τά τε
πρότερον τετμημένα {καὶ} εἴ τι ἐβεβλαστήκει καὶ ὅσα ἐν ταῖς πρὶν ἐσβολαῖς
παρελέλειπτο· καὶ ἡ ἐσβολὴ αὕτη χαλεπωτάτη ἐγένετο τοῖς Ἀθηναίοις μετὰ
τὴν δευτέραν. ἐπιμένοντες γὰρ αἰεὶ ἀπὸ τῆς Λέσβου τι πεύσεσθαι τῶν νεῶν
ἔργον ὡς ἤδη πεπεραιωμένων ἐπεξῆλθον τὰ πολλὰ τέμνοντες. ὡς δ᾿ οὐδὲν
ἀπέβαινεν αὐτοῖς ὧν προσεδέχοντο καὶ ἐπελελοίπει ὁ σῖτος, ἀνεχώρησαν καὶ
διελύθησαν κατὰ πόλεις.
| [3,26] XXVI. - L'été suivant, les Péloponnésiens
dépêchèrent à Mytilène leurs quarante vaisseaux,
sous le commandement d'Alkidas, qui avait le titre
de navarque. Avec leurs alliés ils envahirent
l'Attique, dans l'espoir que les Athéniens, sous
cette double pression, se trouveraient moins en
situation d'attaquer les vaisseaux voguant vers
Mytilène. Kléoménès était à la tête de cette
expédition en qualité d'oncle paternel, à la place de
son neveu Pausanias, fils de Pleistoanax roi de
Lacédémone, mais trop jeune pour exercer le
commandement. Ils ravagèrent tout ce qui avait
repoussé dans les parties de l'Attique
antérieurement saccagées et tout ce qu'ils avaient
épargné au cours de leurs précédentes incursions.
Celle-ci fut pour les Athéniens la plus ruineuse
après la seconde. Car les ennemis, attendant sans
cesse des nouvelles sensationnelles de leur flotte
qu'ils croyaient arrivée à Lesbos, avancèrent en
exerçant leurs ravages sur la majeure partie du
pays. Mais trompés dans leurs espérances et
manquant de ravitaillement, ils s'en retournèrent et
chacun regagna ses foyers.
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