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[3,19] Προσδεόμενοι δὲ οἱ Ἀθηναῖοι χρημάτων ἐς τὴν πολιορκίαν, καὶ
αὐτοὶ ἐσενεγκόντες τότε πρῶτον ἐσφορὰν διακόσια τάλαντα, ἐξέπεμψαν καὶ
ἐπὶ τοὺς ξυμμάχους ἀργυρολόγους ναῦς δώδεκα καὶ Λυσικλέα πέμπτον
αὐτὸν στρατηγόν. ὁ δὲ ἄλλα τε ἠργυρολόγει καὶ περιέπλει, καὶ τῆς Καρίας ἐκ
Μυοῦντος ἀναβὰς διὰ τοῦ Μαιάνδρου πεδίου μέχρι τοῦ Σανδίου λόφου,
ἐπιθεμένων τῶν Καρῶν καὶ Ἀναιιτῶν αὐτός τε διαφθείρεται καὶ τῆς ἄλλης
στρατιᾶς πολλοί.
| [3,19] XIX. - Les Athéniens avaient besoin de ressources
supplémentaires pour poursuivre le siège. Ils
fournirent eux-mêmes pour la première fois une
contribution de deux cents talents. Ils
envoyèrent aussi, pour lever le tribut chez les
alliés, douze vaisseaux sous le commandement de
Lysiklès et de quatre autres stratèges. Lysiklès fit
une tournée pour faire rentrer l'argent. Puis il
s'avança en Karie, à travers la plaine du Méandre,
depuis Myunte jusqu'à la colline Sandios ; mais les
Kariens et les gens d'Anaees l'attaquèrent et il périt
avec une grande partie de ses troupes.
| [3,20] Τοῦ δ᾿ αὐτοῦ χειμῶνος οἱ Πλαταιῆς (ἔτι γὰρ ἐπολιορκοῦντο ὑπὸ
τῶν Πελοποννησίων καὶ Βοιωτῶν) ἐπειδὴ τῷ τε σίτῳ ἐπιλείποντι ἐπιέζοντο
καὶ ἀπὸ τῶν Ἀθηνῶν οὐδεμία ἐλπὶς ἦν τιμωρίας οὐδὲ ἄλλη σωτηρία
ἐφαίνετο, ἐπιβου λεύουσιν αὐτοί τε καὶ Ἀθηναίων οἱ ξυμπολιορκούμενοι
πρῶτον μὲν πάντες ἐξελθεῖν καὶ ὑπερβῆναι τὰ τείχη τῶν πολεμίων, ἢν
δύνωνται βιάσασθαι, ἐσηγησαμένων τὴν πεῖραν αὐτοῖς Θεαινέτου τε τοῦ
Τολμίδου ἀνδρὸς μάντεως καὶ Εὐπομπίδου τοῦ Δαϊμάχου, ὃς καὶ ἐστρατήγει·
ἔπειτα οἱ μὲν ἡμίσεις ἀπώκνησάν πως τὸν κίνδυνον μέγαν ἡγησάμενοι, ἐς δὲ
ἄνδρας διακοσίους καὶ εἴκοσι μάλιστα ἐνέμειναν τῇ ἐξόδῳ ἐθελονταὶ τρόπῳ
τοιῷδε. κλίμακας ἐποιήσαντο ἴσας τῷ τείχει τῶν πολεμίων· ξυνεμετρήσαντο
δὲ ταῖς ἐπιβολαῖς τῶν πλίνθων, ᾗ ἔτυχε πρὸς σφᾶς οὐκ ἐξαληλιμμένον τὸ
τεῖχος αὐτῶν. ἠριθμοῦντο δὲ πολλοὶ ἅμα τὰς ἐπιβολάς, καὶ ἔμελλον οἱ μέν
τινες ἁμαρτήσεσθαι οἱ δὲ πλείους τεύξεσθαι τοῦ ἀληθοῦς λογισμοῦ, ἄλλως
τε καὶ πολλάκις ἀριθμοῦντες καὶ ἅμα οὐ πολὺ ἀπέχοντες, ἀλλὰ ῥᾳδίως
καθορωμένου ἐς ὃ ἐβούλοντο τοῦ τείχους. τὴν μὲν οὖν ξυμμέτρησιν τῶν
κλιμάκων οὕτως ἔλαβον, ἐκ τοῦ πάχους τῆς πλίνθου εἰκάσαντες τὸ μέτρον.
| [3,20] XX. - Le même hiver, les Platéens toujours
assiégés par les Péloponnésiens et les Béotiens,
souffrant de la disette et n'espérant plus aucun
secours d'Athènes ni d'ailleurs, firent de concert
avec les Athéniens enfermés avec eux dans la ville
le projet suivant ; Ils sortiraient tous ensemble, en
franchissant de force s'ils le pouvaient les murailles
de l'ennemi. C'étaient le devin Théaenétos fils de
Tolmidas et Eumolpidas fils de Daïmakhos un de
leurs stratèges, qui avaient conçu ce dessein. Par
la suite la moitié de la garnison, effrayée des
difficultés de l'entreprise, y renonça. Deux cent
vingt volontaires acceptèrent les risques de la
sortie. Voici comment ils s'y prirent. Ils
fabriquèrent des échelles ayant la hauteur de la
muraille ennemie. Ils calculèrent cette hauteur en
dénombrant les rangées de briques sur la partie de
la muraille qui leur faisait face et qu'on n'avait pas
recouverte de crépi. Plusieurs hommes à la fois
comptaient les rangées et, en admettant que
quelques-uns se trompassent, la plupart devaient
trouver le nombre exact ; d'ailleurs ce calcul fut
répété fréquemment ; la distance étant peu
considérable, l'on pouvait facilement apercevoir la
partie du mur à examiner. C'est ainsi qu'ils
déterminèrent la hauteur des échelles en la
calculant d'après l'épaisseur des briques.
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