Texte grec : 
  
 
  
   | [1,3]  Δηλοῖ δέ μοι καὶ τόδε τῶν παλαιῶν ἀσθένειαν οὐχ ἥκιστα· πρὸ γὰρ 
 τῶν Τρωικῶν οὐδὲν φαίνεται πρότερον κοινῇ ἐργασαμένη ἡ Ἑλλάς· δοκεῖ δέ 
 μοι, οὐδὲ τοὔνομα τοῦτο ξύμπασά πω εἶχεν, ἀλλὰ τὰ μὲν πρὸ Ἕλληνος τοῦ 
 Δευκαλίωνος καὶ πάνυ οὐδὲ εἶναι ἡ ἐπίκλησις αὕτη, κατὰ ἔθνη δὲ ἄλλα τε 
 καὶ τὸ Πελασγικὸν ἐπὶ πλεῖστον ἀφ' ἑαυτῶν τὴν ἐπωνυμίαν παρέχεσθαι, 
 Ἕλληνος δὲ καὶ τῶν παίδων αὐτοῦ ἐν τῇ Φθιώτιδι ἰσχυσάντων, καὶ 
 ἐπαγομένων αὐτοὺς ἐπ' ὠφελίᾳ ἐς τὰς ἄλλας πόλεις, καθ' ἑκάστους μὲν ἤδη 
 τῇ ὁμιλίᾳ μᾶλλον καλεῖσθαι Ἕλληνας, οὐ μέντοι πολλοῦ γε χρόνου 
 {ἐδύνατο} καὶ ἅπασιν ἐκνικῆσαι. τεκμηριοῖ δὲ μάλιστα Ὅμηρος· πολλῷ γὰρ 
 ὕστερον ἔτι καὶ τῶν Τρωικῶν γενόμενος οὐδαμοῦ τοὺς ξύμπαντας ὠνόμασεν, 
 οὐδ' ἄλλους ἢ τοὺς μετ' Ἀχιλλέως ἐκ τῆς Φθιώτιδος, οἵπερ καὶ πρῶτοι 
 Ἕλληνες ἦσαν, Δαναοὺς δὲ ἐν τοῖς ἔπεσι καὶ Ἀργείους καὶ Ἀχαιοὺς ἀνακαλεῖ. 
 οὐ μὴν οὐδὲ βαρβάρους εἴρηκε διὰ τὸ μηδὲ Ἕλληνάς πω, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, 
 ἀντίπαλον ἐς ἓν ὄνομα ἀποκεκρίσθαι. οἱ δ' οὖν ὡς ἕκαστοι Ἕλληνες κατὰ 
 πόλεις τε ὅσοι ἀλλήλων ξυνίεσαν καὶ ξύμπαντες ὕστερον κληθέντες οὐδὲν 
 πρὸ τῶν Τρωικῶν δι' ἀσθένειαν καὶ ἀμειξίαν ἀλλήλων ἁθρόοι ἔπραξαν. ἀλλὰ 
 καὶ ταύτην τὴν στρατείαν θαλάσσῃ ἤδη πλείω χρώμενοι ξυνεξῆλθον.
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      Traduction française : 
  
  
  
       
  | [1,3] III. - Voici qui montre encore parfaitement la faiblesse de l'ancienne Grèce avant la guerre 
de Troie, la Grèce ne paraît pas avoir entrepris quoi que ce soit en commun ; et, à 
mon avis, ce nom même ne s'appliquait pas à la totalité de la Grèce. Avant Hellen, fils de 
Deucalion, cette appellation ne semble même pas avoir existé ; chaque peuple, surtout 
celui des Pélasges, prêtait à la Grèce une appellation tirée de son nom particulier. Mais 
quand Hellen et ses fils eurent établi leur puissance dans la Phtiotide, quand d'autres 
cités les appelèrent à leur secours, par suite de leurs rapports plus nombreux, ils se 
nommèrent réciproquement Hellènes ; cette appellation néanmoins dura peu et ne fut pas 
admise pour tous. Homère le montre parfaitement ; bien qu'il eût vécu bien longtemps 
encore après la prise de Troie, nulle part, il n'appela Hellènes l'ensemble des Grecs ; les 
seuls qu'il appelle ainsi sont les compagnons d'Achille venant de la Phtiotide, qui étaient 
effectivement les premiers Hellènes ; pour les autres il emploie, dans ses vers, le nom de 
Danaens, d'Argiens et d'Achéens. Il n'utilise pas non plus l'expression de Barbares, pour 
la raison qu'il n'y avait pas encore, à ce qu'il me semble, une seule expression 
correspondante pour les Hellènes. Ces peuples donc qui reçurent peu à peu le nom 
d'Hellènes, d'abord cité par cité, c'est-à-dire par groupe d'individus de même langue, puis 
tous ensemble, n'entreprirent rien en commun avant la guerre de Troie, en raison de leur 
faiblesse et de leur manque de relations. Et encore cette expédition ne la tentèrent-ils 
que lorsque leur expérience de la mer fut devenue plus grande. 
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