| Texte grec :
 
 
  
  
   | [1,77]  'Καὶ ἐλασσούμενοι γὰρ ἐν ταῖς ξυμβολαίαις πρὸς τοὺς ξυμμάχους 
 δίκαις καὶ παρ' ἡμῖν αὐτοῖς ἐν τοῖς ὁμοίοις νόμοις ποιήσαντες τὰς κρίσεις 
 φιλοδικεῖν δοκοῦμεν. καὶ οὐδεὶς σκοπεῖ αὐτῶν τοῖς καὶ ἄλλοθί που ἀρχὴν 
 ἔχουσι καὶ ἧσσον ἡμῶν πρὸς τοὺς ὑπηκόους μετρίοις οὖσι διότι τοῦτο οὐκ 
 ὀνειδίζεται· βιάζεσθαι γὰρ οἷς ἂν ἐξῇ, δικάζεσθαι οὐδὲν προσδέονται. οἱ δὲ 
 εἰθισμένοι πρὸς ἡμᾶς ἀπὸ τοῦ ἴσου ὁμιλεῖν, ἤν τι παρὰ τὸ μὴ οἴεσθαι χρῆναι 
 ἢ γνώμῃ ἢ δυνάμει τῇ διὰ τὴν ἀρχὴν καὶ ὁπωσοῦν ἐλασσωθῶσιν, οὐ τοῦ 
 πλέονος μὴ στερισκόμενοι χάριν ἔχουσιν, ἀλλὰ τοῦ ἐνδεοῦς χαλεπώτερον 
 φέρουσιν ἢ εἰ ἀπὸ πρώτης ἀποθέμενοι τὸν νόμον φανερῶς ἐπλεονεκτοῦμεν. 
 ἐκείνως δὲ οὐδ' ἂν αὐτοὶ ἀντέλεγον ὡς οὐ χρεὼν τὸν ἥσσω τῷ κρατοῦντι 
 ὑποχωρεῖν. ἀδικούμενοί τε, ὡς ἔοικεν, οἱ ἄνθρωποι μᾶλλον ὀργίζονται ἢ 
 βιαζόμενοι· τὸ μὲν γὰρ ἀπὸ τοῦ ἴσου δοκεῖ πλεονεκτεῖσθαι, τὸ δ' ἀπὸ τοῦ 
 κρείσσονος καταναγκάζεσθαι. ὑπὸ γοῦν τοῦ Μήδου δεινότερα τούτων 
 πάσχοντες ἠνείχοντο, ἡ δὲ ἡμετέρα ἀρχὴ χαλεπὴ δοκεῖ εἶναι, εἰκότως· τὸ 
 παρὸν γὰρ αἰεὶ βαρὺ τοῖς ὑπηκόοις. ὑμεῖς γ' ἂν οὖν εἰ καθελόντες ἡμᾶς 
 ἄρξαιτε, τάχα ἂν τὴν εὔνοιαν ἣν διὰ τὸ ἡμέτερον δέος εἰλήφατε μεταβάλοιτε, 
 εἴπερ οἷα καὶ τότε πρὸς τὸν Μῆδον δι' ὀλίγου ἡγησάμενοι ὑπεδείξατε, ὁμοῖα 
 καὶ νῦν γνώσεσθε. ἄμεικτα γὰρ τά τε καθ' ὑμᾶς αὐτοὺς νόμιμα τοῖς ἄλλοις 
 ἔχετε καὶ προσέτι εἷς ἕκαστος ἐξιὼν οὔτε τούτοις χρῆται οὔθ' οἷς ἡ ἄλλη 
 Ἑλλὰς νομίζει. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [1,77] LXXVII. - "Tout en faisant des concessions dans les jugements publics et tout en respectant chez 
nous l'égalité devant la loi, nous avons la réputation de chercher des querelles. Nul ne considère 
pourquoi ceux qui détiennent ailleurs le pouvoir, tout en étant moins modérés que nous, n 'encourent 
pas le même reproche ; c'est que celui qui peut user de la force n'a pas besoin de recourir à la justice. 
Mais nos alliés, qui sont habitués à être traités par nous sur un pied d'égalité, s'il leur arrive de subir le 
moindre dommage, par suite d'une de nos décisions ou de l'autorité attachée à notre puissance, ne 
nous savent aucun gré de notre modération dans nos exigences, et ils insistent plus que si dès le 
début nous avions négligé la loi et abusé manifestement de nos avantages. En ce cas ils n'eussent 
même pas protesté et osé déclarer que le faible ne devait pas céder au fort. C'est que les hommes, 
semble-t-il, s'irritent plus de subir l'injustice que la violence. L'une, venant d'un égal, semble un abus ; 
l'autre, venant d'un plus fort que soi, semble une nécessité. Quoique les Mèdes fissent subir à nos 
alliés un traitement beaucoup plus rigoureux que le nôtre, c'est notre autorité qui leur semble pénible. 
Ne nous en étonnons pas. La domination du moment est toujours lourde pour des sujets. Pour vous, 
s'il arrivait que sur notre ruine vous puissiez établir votre commandement, vous perdriez plus vite cette 
bienveillance, que la crainte que nous inspirons vous a permis d'obtenir, surtout si vous gardez la 
ligne de conduite qui a été la vôtre, au temps de votre bref commandement contre le Mède. Car vos 
propres lois sont incompatibles avec celles des autres ; de plus chacun de vous, hors de son pays, ne 
suit même plus les lois de sa patrie ni celles du reste de la Grèce. |  |