[5] Θεὸς ἦν ἐν ἀρχῇ, τὴν δὲ ἀρχὴν λόγου δύναμιν παρειλήφαμεν. Ὁ γὰρ δεσπότης τῶν ὅλων αὐτὸς ὑπάρχων τοῦ παντὸς ἡ ὑπόστασις κατὰ μὲν τὴν μηδέπω γεγενημένην ποίησιν μόνος ἦν· καθὸ δὲ πᾶσα δύναμις ὁρατῶν τε καὶ ἀοράτων αὐτὸς ὑπόστασις ἦν σὺν αὐτῷ, τὰ πάντα σὺν αὑτῷ διὰ λογικῆς δυνάμεως αὐτὸς καὶ ὁ λόγος, ὃς ἦν ἐν αὐτῷ, ὑπέστησεν. Θελήματι δὲ τῆς ἁπλότητος αὐτοῦ προπηδᾷ λόγος· ὁ δὲ λόγος οὐ κατὰ κενοῦ χωρήσας ἔργον πρωτότοκον τοῦ πατρὸς γίνεται. Τοῦτον ἴσμεν τοῦ κόσμου τὴν ἀρχήν. Γέγονεν δὲ κατὰ μερισμόν, οὐ κατὰ ἀποκοπήν· τὸ γὰρ ἀποτμηθὲν τοῦ πρώτου κεχώρισται, τὸ δὲ μερισθὲν οἰκονομίας τὴν διαίρεσιν προσλαβὸν οὐκ ἐνδεᾶ τὸν ὅθεν εἴληπται πεποίηκεν. Ὥσπερ γὰρ ἀπὸ μιᾶς δᾳδὸς ἀνάπτεται μὲν πυρὰ πολλά, τῆς δὲ πρώτης δᾳδὸς διὰ τὴν ἔξαψιν τῶν πολλῶν δᾳδῶν οὐκ ἐλαττοῦται τὸ φῶς, οὕτω καὶ ὁ λόγος προελθὼν ἐκ τῆς τοῦ πατρὸς δυνάμεως οὐκ ἄλογον πεποίηκε τὸν γεγεννηκότα. Καὶ γὰρ αὐτὸς ἐγὼ λαλῶ, καὶ ὑμεῖς ἀκούετε· καὶ οὐ δήπου διὰ τῆς μεταβάσεως τοῦ λόγου κενὸς ὁ προσομιλῶν τοῦ λόγου γίνομαι, προβαλλόμενος δὲ τὴν ἐμαυτοῦ φωνὴν διακοσμεῖν τὴν ἐν ὑμῖν ἀκόσμητον ὕλην προῄρημαι καὶ καθάπερ ὁ λόγος ἐν ἀρχῇ γεννηθεὶς ἀντεγέννησε τὴν καθ' ἡμᾶς ποίησιν αὐτὸς ἑαυτῷ, τὴν ὕλην δημιουργήσας, οὕτω κἀγὼ κατὰ τὴν τοῦ λόγου μίμησιν ἀναγεννηθεὶς καὶ τὴν τοῦ ἀληθοῦς κατάληψιν πεποιημένος μεταρρυθμίζω τῆς συγγενοῦς ὕλης τὴν σύγχυσιν. Οὔτε γὰρ ἄναρχος ἡ ὕλη καθάπερ καὶ ὁ θεός, οὔτε διὰ τὸ ἄναρχον καὶ αὐτὴ ἰσοδύναμος τῷ θεῷ, γενητὴ δὲ καὶ οὐχ ὑπὸ ἄλλου γεγονυῖα, μόνου δὲ ὑπὸ τοῦ πάντων δημιουργοῦ προβεβλημένη.
| [5] V. — Dieu était dans le principe, et nous avons appris que le
principe, c’est la puissance du Logos. Car le maître de toutes choses,
qui est lui-même le support substantiel de l’univers, était seul en ce
sens que la création n’avait pas encore eu lieu; mais en ce sens que
toute la puissance des choses visibles et invisibles était en lui, il
renferme en lui-même toutes choses par le moyen de son Logos. Par
la volonté de sa simplicité, sort de lui le Logos, et le Logos, qui ne
s’en alla pas dans le vide, est la première œuvre du Père. « C’est lui,
nous le savons, qui est le principe du monde. Il provient d’une
distribution, non d’une division. Ce qui est divisé est retranché de ce
dont il est divisé, mais ce qui est distribué suppose une dispensation
volontaire et ne produit aucun défaut dans ce dont il est tiré. » Car,
de même qu’une seule torche sert à allumer plusieurs feux, et que la
lumière de la première torche n’est pas diminuée parce que d’autres
torches y ont été allumées, ainsi le Logos, en sortant de la puissance
du Père, ne priva pas de Logos celui qui l’avait engendré. Moi-même,
par exemple, je vous parle, et vous m’entendez, et moi qui m’adresse
à vous, je ne suis pas privé de mon logos parce qu’il se transmet de
moi à vous, mais en émettant ma parole, je me propose d’organiser la
matière confuse qui est en vous, et comme le Logos, qui fut engendré
dans le principe, a engendré à son tour, comme son œuvre, en
organisant la matière, la création que nous voyons, ainsi moi-même, à
l’imitation du Logos, étant régénéré et ayant acquis l’intelligence de la
vérité, je travaille à mettre de l’ordre dans la confusion de la matière
dont je partage l’origine. Car la matière n’est pas sans principe ainsi
que Dieu, et elle n’a pas, n’étant pas sans principe, la même puissance
que Dieu, mais elle a été créée, elle est l’œuvre d’un autre, et elle n’a
pu être produite que par le créateur de l’univers.
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