[4] ∆ιὰ τί γάρ, ἄνδρες Ἕλληνες, ὥσπερ ἐν πυγμῇ συγκρούειν βούλεσθε τὰς πολιτείας καθ' ἡμῶν; Καὶ εἰ μὴ τοῖς τινων νομίμοις συγχρῆσθαι βούλομαι, τίνος χάριν καθάπερ μιαρώτατος μεμίσημαι; Προστάττει φόρους τελεῖν ὁ βασιλεύς, ἕτοιμος παρέχειν. Δουλεύειν ὁ δεσπότης καὶ ὑπηρετεῖν, τὴν δουλείαν γινώσκω. Τὸν μὲν γὰρ ἄνθρωπον ἀνθρωπίνως τιμητέον, φοβητέον δὲ μόνον τὸν θεόν, ὅστις ἀνθρωπίνοις οὐκ ἔστιν ὁρατὸς ὀφθαλμοῖς, οὐ τέχνῃ περιληπτός. Τοῦτον μόνον ἀρνεῖσθαι κελευόμενος οὐ πεισθήσομαι, τεθνήξομαι δὲ μᾶλλον, ἵνα μὴ ψεύστης καὶ ἀχάριστος ἀποδειχθῶ. Θεὸς ὁ καθ' ἡμᾶς οὐκ ἔχει σύστασιν ἐν χρόνῳ, μόνος ἄναρχος ὢν καὶ αὐτὸς ὑπάρχων τῶν ὅλων ἀρχή. Πνεῦμα ὁ θεός, οὐ διήκων διὰ τῆς ὕλης, πνευμάτων δὲ ὑλικῶν καὶ τῶν ἐν αὐτῇ σχημάτων κατασκευαστής, ἀόρατός τε καὶ ἀναφής, αἰσθητῶν καὶ ὁρατῶν αὐτὸς γεγονὼς πατήρ. Τοῦτον διὰ τῆς ποιήσεως αὐτοῦ ἴσμεν καὶ τῆς δυνάμεως αὐτοῦ τὸ ἀόρατον τοῖς ποιήμασι καταλαμβανόμεθα. Δημιουργίαν τὴν ὑπ' αὐτοῦ γεγενημένην χάριν ἡμῶν προσκυνεῖν οὐ θέλω. Γέγονεν ἥλιος καὶ σελήνη δι' ἡμᾶς· εἶτα πῶς τοὺς ἐμοὺς ὑπηρέτας προσκυνήσω; Πῶς δὲ ξύλα καὶ λίθους θεοὺς ἀποφανοῦμαι; Πνεῦμα γὰρ τὸ διὰ τῆς ὕλης διῆκον, ἔλαττον ὑπάρχον τοῦ θειοτέρου πνεύματος, ὥσπερ δὲ ψυχῇ παρωμοιωμένον, οὐ τιμητέον ἐπ' ἴσης τῷ τελείῳ θεῷ. Ἀλλ' οὐδὲ τὸν ἀνωνόμαστον θεὸν δωροδοκητέον· ὁ γὰρ πάντων ἀνενδεὴς οὐ διαβλητέος ὑφ' ἡμῶν ὡς ἐνδεής. Φανερώτερον δὲ ἐκθήσομαι τὰ ἡμέτερα.
| [4] IV. — Pourquoi en effet, ô Grecs, vous faire une arme de la
différence des institutions, et la brandir contre nous, comme dans un
pugilat ? Si je ne veux pas me conformer aux usages de certains,
pourquoi me haïr comme un affreux scélérat? Le souverain me
commande-t-il de payer des impôts? Je suis prêt à le faire. Un maître
me commande-t-il d’obéir et de servir? Je sais ce qu’est la servitude.
Car il faut honorer les hommes conformément à la nature humaine,
mais c’est Dieu seul qu’il faut craindre. Dieu qui est invisible aux yeux
des humains, que leur art ne peut concevoir. C’est seulement si l’on
m’ordonne de le renier que je n’obéirai pas; je mourrai plutôt pour ne
pas me montrer menteur et ingrat. Notre Dieu n’a pas de
commencement dans le temps, il est seul sans principe et lui-même est
le principe de toutes choses. Dieu est esprit; il n’est pas immanent à la
matière mais il est le créateur des esprits de la matière et des formes
qui sont en elle. On ne peut le voir ni le toucher ; c’est lui qui est le père
des choses sensibles et des choses invisibles. Nous le connaissons
par sa création, et nous concevons par ses œuvres sa puissance
invisible. Je ne veux pas adorer sa création, qu’il a faite pour nous.
C’est pour nous que le soleil et la lune ont été créés, comment donc
pourrais-je adorer ceux qui sont mes serviteurs ; comment pourrais-je
faire des dieux avec du bois et de la pierre? L’esprit qui pénètre la
matière, est inférieur : l’esprit divin; comme il est analogue à l’âme,
on ne doit pas lui rendre les mêmes honneurs qu’au Dieu parfait. Il ne
faut pas non plus offrir des présents à Dieu, car celui qui n’a besoin de
rien ne doit plus être traité par nous comme s’il avait des besoins; ce
serait le calomnier. Mais je vais exposer plus clairement notre doctrine.
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