HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), De la royauté (discours complet)

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] Εὐσέβεια δὲ πρῶτον ὑποβεβλήσθω κρηπὶς ἀσφαλής, ἐφ´ ἧς ἑστήξει τὸ ἄγαλμα ἔμπεδον· καὶ οὐ μήποτε αὐτὸ περιτρέψῃ χειμὼν τῆς κρηπίδος ἐχόμενον. αὕτη μὲν δὴ καὶ συναναβήσεται καὶ πολλαχοῦ φανεῖται, πρὸς τῇ κορυφῇ δὲ οὐχ ἥκιστα. ἔνθεν ἑλών, φημὶ δεῖν, ἡγουμένου θεοῦ, τὸν βασιλέα πρῶτον αὐτὸν αὑτοῦ βασιλέα εἶναι καὶ μοναρχίαν ἐν τῇ ψυχῇ καταστήσασθαι. εὖ γὰρ ἴσθι τοῦτο, ὡς οὐχ ἁπλοῦν τι χρῆμα οὐδὲ μονοειδὲς ἄνθρωπος, ἀλλὰ συνῴκισεν θεὸς εἰς ἑνὸς ζῴου σύστασιν ὄχλον δυνάμεων παμμιγῆ τε καὶ πάμφωνον· καὶ ἐσμὲν ὕδρας, οἶμαι, θηρίον ἀτοπώτερον καὶ μᾶλλόν τι πολυκέφαλον. οὐ γὰρ ταὐτῷ δήπου νοοῦμεν καὶ ὀρεγόμεθα καὶ λυπούμεθα, οὐδὲ ταὐτῷ καὶ θυμούμεθα, οὐδὲ ὅθεν ἡδόμεθα καὶ φοβούμεθα. ἀλλ´ ὁρᾷς ὡς ἔνι μὲν ἄρρεν ἐν τούτοις, ἔνι δὲ θῆλυ, καὶ θαρραλέον τε καὶ δειλόν, ἔνι δὲ τὰ παντοδαπῶς ἀντικείμενα, ἔνι δέ τις μέση διὰ πάντων φύσις, ἣν νοῦν καλοῦμεν, ὃν ἀξιῶ βασιλεύειν ἐν τῇ τοῦ βασιλέως ψυχῇ τὴν ὀχλοκρατίαν τε καὶ δημοκρατίαν τῶν παθῶν καταλύσαντα. ἀφ´ ἑστίας γὰρ ἂν οὗτος βασιλεύσειε τῇ κατὰ φύσιν ἀρχῇ τῆς ἡγεμονίας χρησάμενος· ὡς ὅστις γε τὰς ἀλόγους τῆς ψυχῆς μοίρας τιθασοὺς καὶ χειροήθεις ποιήσας κατηκόους τῷ λόγῳ παρέσχετο, εἰς μίαν ἡγεμονίαν ἔμφρονα συντάξας τὸ πλῆθος, οὗτός ἐστιν θεῖος καὶ ἰδιώτης καὶ βασιλεύς· μᾶλλον δὲ βασιλεύς, ὅτι τὴν ἀρετὴν οὗτος ἔθνεσιν ὅλοις κοινοῦται, καὶ τῶν ἑνὸς ἀγαθῶν πολλοὶ ἐπαυρίσκονται ἄνθρωποι. τούτῳ γὰρ ἀνάγκη τὸ ἔνδοθεν ἀστασίαστον διάγειν, καὶ μέχρι προσώπου γαλήνην ἔνθεον· καὶ ἔστιν οὐ φοβερόν, ἀλλ´ ὑπέρσεμνον θέαμα ἐν αἰδοῦς ἀκύμονι διαθέσει, φίλους μέν, ταὐτὸν δὲ εἰπεῖν, ἀγαθοὺς ἐκπλήττων, τοὺς δὲ ἐχθρούς τε καὶ πονηροὺς καταπλήττων. μετάνοια δὲ οὐκ ἐμβατεύει τῇ τούτου ψυχῇ· πράττει γὰρ τι ἂν πράττῃ, δεδογμένα ἅπασι τοῖς μέρεσι τῆς ψυχῆς πράττων, τῷ πάντα πρὸς μίαν ἀρχὴν κεκοσμῆσθαι, καὶ μὴ ἀπαξιῶσαι μέρη τε εἶναι, καὶ εἰς ἓν τὸ ὅλον συννεῦσαι. ὅστις δὲ διοικίζει τὴν προσβολὴν τῶν μερῶν τούτων, ἐνδοὺς αὐτοῖς εἰς ἐνέργειαν πολλοῖς εἶναι, καὶ ἀνὰ μέρος ἐθέλει ἀναπείθειν τὸ ζῷον, τοῦτον ὄψει νῦν μὲν ὑψοῦ τὴν γνώμην, νῦν δὲ ὕπτιον· τεταραγμένον νῦν μὲν ὁρμῇ, νῦν δὲ φυγῇ καὶ λύπαις καὶ ἡδοναῖς καὶ ἀτόποις ὀρέξεσιν. ὁμολογεῖ δὲ οὐδέποτε οὗτος ἑαυτῷ· καὶ μανθάνω μὲν οἷα δρᾶν μέλλω κακά, θυμὸς δὲ κρείσσων τῶν ἐμῶν βουλευμάτων, ἔφη τις, ἐπιγνοὺς τὴν ἑτερότητα καὶ διχόνοιαν τῶν ἴσων δυνάμεων. [10] 10. Tout d’abord c’est sur la piété, comme sur un ferme piédestal, que doit être solidement placée notre statue; les tempêtes ne l’ébranleront point, établie sur ce piédestal. La piété montera avec toi sur le trône ; elle brillera à tous les regards, de ces hauteurs où elle résidera. Ainsi je dis que le roi, sous la conduite de Dieu, doit d’abord régner sur lui-même, et commander à son âme. Sache en effet que l’homme n’est pas un être simple et sans mélange; c’est un composé dans lequel Dieu a fait entrer toutes sortes de penchants et de facultés. Nous sommes, j’ose le dire, plus monstrueux que l’hydre: elle avait un moins grand nombre de têtes; car la pensée, le désir, la tristesse, la colère, la joie, la crainte n’ont pas le même siège. Ajoute la diversité qui provient des sexes, le mâle plus audacieux, la femelle plus timide. Les sentiments les plus opposés se livrent combat; mais il y a, pour servir d’arbitre, cette faculté que nous appelons la raison; c’est elle qui doit régner dans l’âme d’un roi, et asservir à son autorité la tourbe tumultueuse des passions. On apprend vraiment à régner, si l’on commence par gouverner ses penchants naturels. L’homme qui a su dompter et rendre dociles les parties déraisonnables de l’âme, qui les a soumises au joug de la sagesse, qui les a toutes contraintes d’obéir à cette maîtresse unique, cet homme-là, simple particulier ou roi, a quelque chose de divin; mais surtout s’il est roi, car alors il communique sa vertu à des nations entières, et de ses qualités il fait les qualités de tous. Son cœur doit rester calme; sur ses traits mêmes doit siéger une auguste sérénité. Qu’il est doux et magnifique le spectacle offert par un roi qui, dans sa tranquille majesté, fait l’admiration de ses amis, je veux dire des gens de bien, et l’effroi de ses ennemis et des méchants ! Le repentir ne peut entrer dans son âme, car il ne fait rien où ne concourent les différentes parties de cette âme; une autorité supérieure établit entre toutes l’harmonie; chacune remplit ses fonctions, et elles s’accordent toutes pour un but unique. Mais si on leur donne libre carrière, si on leur permet d’exercer des actions opposées, et de tirailler ainsi l’âme en sens contraires, alors vous verrez l’homme, tantôt humble, tantôt superbe, devenir tour à tour le jouet du désir, de la crainte, de la tristesse, du plaisir, et de toute espèce d’affections. Il est sans cesse en contradiction avec lui-même. Oui, je vais m’attirer des maux de toute sorte; Mais la colère en moi sur la raison l’emporte, a dit un poète qui connaissait les luttes que se livrent en nous les passions.


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Dernière mise à jour : 10/07/2008