HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), L'Égyptien ou De la providence (texte complet)

Livre I, chap 4

  Livre I, chap 4

[1,4] Ἐπειδὴ δὲ ἐν τῷ σχήματι τοῦ τὰ κοινὰ πράττειν καθίζοιτο, διεδείκνυ σαφῶς ὅτι παντοδαπὸν κακία· καὶ γὰρ πρὸς ἀρετὴν καὶ πρὸς ἑαυτὴν στασιάζει, καὶ μερίδες αὐτῆς ἄμφω τὰ ἀντικείμενα. γέ τοι χαῦνος εὐθὺς ἐμεμήνει, καὶ σκληρότερον ὑλακτῶν Ἠπειρώτου κυνὸς συμφορὰν προσετρίβετο, τὴν μὲν ἰδιώτῃ, τὴν δὲ οἰκίᾳ, τὴν δὲ ὁλοκλήρῳ πόλει, καὶ ἐγάνυτό γε μεῖζον κακὸν ἐργασάμενος, ὡς τὴν ἀδοξίαν τῆς οἴκοι ῥᾳθυμίας δακρύοις ἀνθρώπων ἀπονιπτόμενος. ἓν ἄν τις ὤνατο τοῦ κακοῦ· πολλάκις γὰρ ὢν πρὸς αὐτῷ δὴ τῷ δρᾶσαι δεινόν, παρενεχθεὶς τὴν γνώμην εἰς ἀλλοκότους ὑπονοίας ἐξέπιπτεν, ὥστε ἐοικέναι τοῖς νυμφολήπτοις, περὶ τῆς ἐν Δελφοῖς σκιᾶς ἐρρωμένως διατεινόμενος· ἐν τούτῳ δὲ κινδυνεύων ἐσῴζετο, περὶ οὗ μηδεὶς ἔτι λόγος ἐγίνετο· ληθάργῳ συνείχετο καὶ καρηβαρὴς ἦν ἐπὶ χρόνον τινά, ὥστε ἀπεῖναι τῶν ἐν οἷς εἴη τὸν νοῦν. εἶτα ἀγείραντος ἑαυτόν, ἐρρυήκει μὲν καὶ ὣς μνήμη τῶν ἔναγχος· δὲ ἐζυγομάχει πρὸς τοὺς ἐπὶ τῶν διοικήσεων περὶ τοῦ πόσους μέδιμνος ἔχει πυρούς, καὶ πόσους κυάθους χοῦς, περιττήν τινα καὶ ἄτοπον ἀγχίνοιαν ἐνδεικνύμενος. ἤδη δέ ποτε καὶ ὕπνος ἀφείλετο συμφορᾶς ἄνθρωπον, ἐπιπεσὼν Τυφῶνι μάλα εὐκαίρως, καὶ κατὰ τῆς καθέδρας ἦν ἂν ἐπὶ κεφαλὴν ὤσας, εἰ μή τις ὑπηρέτης μεθεὶς τὴν λαμπάδα ὑπήρειδεν. οὕτω πολλάκις τραγικὴ παννυχὶς εἰς κωμῳδίαν ἀπετελεύτησεν. καὶ γὰρ οὐδὲ ἐχρημάτιζεν ἐν ἡμέρᾳ, ἅτε ἡλίῳ καὶ φωτὶ φύσις ἀντίξους καὶ σκότῳ προσήκουσα. σαφῶς δὲ εἰδὼς ὅτι πᾶς, ὅτῳ καὶ σμικρόν τι φρονήσεως μέτεστι, κατέγνωκεν αὐτοῦ τὴν ἀκριβεστάτην ἀμαθίαν, δὲ οὐχ ἑαυτὸν ᾐτιᾶτο τῆς ἀτοπίας, ἀλλὰ διὰ τοῦτο κοινὸς ἦν ἐχθρὸς τῶν νοῦν ἐχόντων, ὡς ἀδικούντων, ὅτι κρίνειν ἐπίστανται, βουλεῦσαι μὲν ἄπορος, ἐπιβουλεῦσαι δὲ ποριμώτατος. ἄνοια καὶ ἀπόνοια συνήστην αὐτῷ, κῆρες ψυχῆς ὑπ´ ἀλλήλων ῥωννύμεναι, ὧν ἄλλα κακὰ μείζω καὶ προχειρότερα γένος ἀνθρώπων ἐκτρῖψαι οὔτε ἔστιν, οὔτε μή ποτε ἐν τῇ φύσει γένηται. [1,4] Lorsque, revêtu des insignes de ses fonctions, il était assis sur son tribunal, sa nature vicieuse se manifestait sous divers aspects; car le vice est en désaccord, non seulement avec la vertu, mais avec, lui-même, et réunit tous les contrastes. Ivre d’orgueil et de colère, plus furieux qu’un chien de l’Épire, il s’acharnait sur un particulier, sur une famille, sur une cité tout entière, se réjouissait davantage à mesure qu’il faisait plus de mal, comme si les pleurs qu’il faisait couler lavaient les souillures de sa vie domestique. L’unique chance qu’on eût de lui échapper, c’est que souvent, lorsque sa méchanceté allait s’exercer, il oubliait sa première idée; de bizarres imaginations lui venaient à l’esprit: semblable à un fou, il discutait, à perte de vue, sur des niaiseries; pendant ce temps l’accusé se sauvait, et il n’était plus question de lui. D’autres fois, la tête appesantie, il s’endormait, incapable alors de songer à rien; puis, quand il s’éveillait, il ne gardait plus aucun souvenir de ce qui venait de se passer. Il débattait avec les intendants des finances des questions comme celles-ci: Dans un médimne combien y a-t-il de grains de blé? dans un conge combien de verres? C’est sur ces futiles et ridicules sujets qu’il étalait son savoir. Des malheureux durent leur salut à l’assoupissement qui venait à propos saisir Typhon. Souvent il serait tombé la tête la première, du haut de son tribunal, si l’un des gardes, jetant son flambeau, ne l’avait soutenu. Ainsi plus d’une fois on vit finir comiquement ces nuits tragiques; car Typhon ne voulait pas siéger pendant le jour : cette nature, ennemie du soleil et de la lumière, s’accommodait mieux des ténèbres. Comme il sentait qu’il n’y avait personne avec un peu de bon sens qui ne vît très bien sa grossière ignorance, au lieu de se reprocher son ineptie, il en voulait à tous les gens sages, comme s’ils étaient coupables d’avoir du jugement. Avec un esprit obtus, il était plein de ruse quand il s’agissait de tendre quelque piège. En lui se confondaient la sottise et la fureur, deux fléaux qui ne font que se fortifier mutuellement: il n’en est pas de pires dans la nature, ni qui puissent faire plus de mal à la race humaine.


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Dernière mise à jour : 10/07/2008