HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), L'Égyptien ou De la providence (texte complet)

Livre I, chap 3

  Livre I, chap 3

[1,3] Ὥσπερ δὲ ὁδῶν πρώτη σχίζα κατὰ βραχὺ διαστᾶσα, προιοῦσα πλέον ἀεί τι ποιεῖ, καὶ τελευτῶσαι καταντῶσιν εἰς πλεῖστον τὸ ἀντικείμενον, οὕτως ἴδοι τις ἂν καὶ ἐπὶ τῶν νέων γινόμενον, καὶ τὸ σμικρὸν εἰς διαφορὰν πλεῖστον ἀφίστησι προιόντας. οἱ δὲ οὐδὲ κατὰ μικρόν, ἀλλ´ αὐτίκα τὴν ἐναντίαν ἐτράποντο, ἀρετὴν καὶ κακίαν τελείαν ἑκάτερος διαλαχόντες. ἐπιδιδόντων οὖν, συνεπεδίδου καὶ τὸ ἀντίξουν τῶν προαιρέσεων, καὶ ἀριδηλότερα τὰ τεκμήρια παρειχέσθην, ἔργοις ἐνσημαινόμενα. Ὄσιρις μὲν οὖν εὐθὺς ἀφ´ ἥβης συνεστρατήγει τοῖς ἀποδεδειγμένοις, οὔπω μὲν ὅπλα διδόντος τοῖς τηλικοῖσδε τοῦ νόμου, γνώμης δὲ ἄρχων, οἱονεὶ νοῦς ὤν, καὶ τοῖς στρατηγοῖς χερσὶ χρώμενος. κᾆτα, ὥσπερ φυτοῦ τῆς φύσεως αὐξανομένης, ἐξέφερε καρπόν τινα ἀεὶ τελειότερον· ἐπιστάτης δὲ δορυφόρων γενόμενος, καὶ τὰς ἀκοὰς πιστευθείς, καὶ πολιαρχήσας, καὶ βουλῆς ἄρξας, ἑκάστην ἀρχὴν ἀπεδίδου παρὰ πολὺ σεμνοτέραν παρελάμβανεν. δὲ ταμίας τε χρημάτων ἀποδειχθεὶς (ἐδέδοκτο γὰρ τῷ πατρὶ τῆς φύσεως ἀποπειρᾶσθαι τῶν παίδων ἐν ἐλάττοσιν ὑποθέσεσιν) ᾔσχυνεν ἑαυτόν τε καὶ τὸν ἑλόμενον, κλοπῆς τε δημοσίων ἁλοὺς καὶ δωροδοκίας καὶ ἐμπληξίας εἰς τὴν διοίκησιν. μετατεθεὶς δὲ καὶ εἰς ἕτερον εἶδος ἀρχῆς, μή ποτε ἄρα καὶ ἐναρμόσειεν, δὲ αἴσχιον ἔπραξε, καὶ χρηστῆς βασιλείας ἐκεῖνο τὸ μέρος τῆς ἀρχῆς, Τυφὼς ἐπεστάτησεν, ἐνιαυτὸν ὅλον ἀποφράδα ἤγαγεν. ἐπ´ ἄλλους ἀνθρώπους ᾔει, καὶ τὸ οἰμώζειν ἐπ´ ἐκείνους μετῄει. τοιοῦτος Τυφὼς ἄρχειν ἀνθρώπων. ἰδίᾳ μὲν ἐκορδάκιζεν, Αἰγυπτίων δὲ ὅστις ἀκοσμότατος καὶ ξένων συνειλοχὼς τοὺς πάντα ῥᾳδίους εἰπεῖν τε καὶ ἀκοῦσαι καὶ παθεῖν καὶ ποιῆσαι, ὡς εἶναι τὸ ἑστιατόριον παντοδαπῆς ἀκολασίας ἐργαστήριον· καὶ ἐγρηγορὼς αὐτός τε ἔρρεγκεν, καὶ ἄλλων ἀκούων ἥδετο, μουσικήν τινα θαυμαστὴν τὸ πρᾶγμα ἡγούμενος, ἔπαινοί τε καὶ τιμαὶ τῷ παρατείνοντι τὸν ἀκόλαστον ἦχον καὶ τῷ μᾶλλον στρογγύλλοντι. εἷς δέ τις αὐτῶν, μάλιστα ἀνδρειότατος, ἀπηρυθρίασε πρὸς ἅπαν, καὶ μηδὲν τῶν ἐπονειδίστων ὀκνήσας, ἀριστείων τε ἄλλων πολλῶν ἐτύγχανεν, καὶ ἀρχαί τινες ὑπῆρξαν αὐτῷ μισθὸς αἰσχρᾶς παρρησίας. Τυφὼς οἴκοι μὲν δὴ τοιοῦτος. [1,3] Comme deux routes, parties du même point, s’écartent d’abord peu à peu et finissent par être fort éloignées l’une de l’autre, ainsi des enfants, que séparent d’abord quelques différences de penchants, deviennent avec le temps entièrement dissemblables. Toutefois, chez nos deux frères, ce ne fut point par degrés, mais sur-le-champ, que se manifesta l’opposition des caractères: l’un fut toute vertu, l’autre tout vice. Le temps ne fit que les fortifier dans ces dispositions contraires, comme le témoigna toute leur conduite. A peine sorti de l’enfance, Osiris prenait part aux travaux des généraux; l’âge ne lui permettait pas encore de porter les armes, qu’il avait déjà la science du commandement: il était comme la tête, et les chefs lui servaient de bras. Puis, croissant en mérites, il portait, comme un arbre généreux, des fruits de jour en jour meilleurs. Commandant de la garde, secrétaire du roi, président du sénat, toutes les fonctions qu’il avait acceptées recevaient de lui un nouvel éclat. Son frère avait été préposé à l’administration du trésor public, car le père avait voulu essayer d’abord ses fils dans les charges de moindre importance ; mais Typhon (et la honte de sa conduite rejaillissait sur celui qui l’avait appelé à ce poste) ne faisait que se montrer infidèle, cupide, et incapable dans sa gestion. Lui confiait-on d’autres emplois, dans l’espoir qu’il les remplirait convenablement, il s’y comportait plus mal encore. La province la plus heureuse, dès qu’elle était soumise à Typhon, voyait arriver pour elle une année vraiment maudite; sitôt qu’on l’appelait à gouverner d’autres Égyptiens, c’était à ceux-ci de gémir à leur tour. Tel était Typhon dans l’exercice du pouvoir. Dans la vie privée il se plaisait aux danses licencieuses, avec tout ce qu’il y avait de pis parmi les Égyptiens et les étrangers; il ne s’entourait que de gens sans vergogne, prêts à tout dire, à tout entendre, à tout subir et à tout faire: leur salle de festin n’était qu’une officine de débauche. Typhon ronflait tout éveillé, et se délectait à entendre ronfler les autres : il trouvait cette musique délicieuse, et décernait des éloges et des prix à ceux qui excellaient, dans cet ignoble concours, à produire un son plein et prolongé. Les plus distingués de la bande étaient ceux qui savaient ne plus rougir de rien, qui ne reculaient devant aucune infamie: ils obtenaient toute sorte de récompenses, et parfois même les charges publiques servaient à rémunérer leur turpitude effrontée : voilà comment vivait Typhon dans son intérieur.


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Dernière mise à jour : 10/07/2008