[2,7] Ἐκ δὴ τοῦ λόγου συμβαίνει τρόπῳ γεωμετρικοῦ
πορίσματος ἑτέρῳ συνανακύψαντος, παμπονήρους παίδων
πρεσβυτέρους ἐν τοῖς γένεσι τίκτεσθαι. καὶ τοῦτο σπερμάτων
ἐν συγγενείᾳ γίνεται καθαρτήριον, ὅταν γένεσιν ἀμολύντου
καὶ εἰλικρινοῦς ἀρετῆς εὐτρεπίζῃ θεός· κᾆθ´ οὕτως
περιίσταται τὸ οἰκειότατον δόξῃ πάντων ἀλλοτριώτατον
εἶναι· ὅπερ ἐν μὲν τοῖς κατὰ φύσιν ἔχουσιν οὐ μάλα ἐθέλει
συμβαίνειν τοῖς ἡμιμοχθήροις τε καὶ ἐξ ἡμισείας χρηστοῖς·
ἐν δὲ τοῖς τὴν φύσιν ὑπερφρονήσασι καὶ νεμηθεῖσι διακεκριμένας
τὰς μερίδας αὐτῆς, ἃς ἐκείνη συμπεπλεγμένας ἔχει καὶ
δίδωσιν, ἐν δὲ τούτοις θαυμαστὸν ἦν, εἰ μὴ τοῦτο ἐγίνετο.
Τοῦτο μὲν ἅλις ἔχει παρὰ τοῦ λόγου· σκέμμα δὲ ἕτερον
εἰσκυκλούμενον ἐπιζητεῖν ἔοικεν ἕτερον λόγον.
Τὸ δὲ ἐν διαφόροις τόποις καὶ χρόνοις ταὐτὰ πολλάκις
συμβῆναι, καὶ γενέσθαι θεατὰς γηρῶντας ἀνθρώπους,
ὧν ἀκροαταὶ παῖδες ἐγένοντο, βιβλίων λεγόντων ἢ πάππων,
τοῦτό μοι δοκεῖ τὸ παραδοξότατον εἶναι· καὶ εἰ μὴ
μέλλοι μένειν παράδοξον, ἄξιον αἰτιολογηθῆναι. λέγωμεν
οὖν ἀρχὴν οἰκείαν εὑρόντες· μὴ γὰρ οὔτε σμικρὸν οὔτε
ῥᾷστον ᾖ φιλοσόφημα. τὸν κόσμον ἓν ὅλον ἡγώμεθα τοῖς
μέρεσι συμπληρούμενον· σύρρουν τε οὖν καὶ σύμπνουν
αὐτὸν οἰησόμεθα· τὸ γὰρ ἓν οὕτως ἂν σῴζοι, καὶ οὐκ ἀσυμπαθῆ
πρὸς ἄλληλα τὰ μέρη θησόμεθα. πῶς γὰρ ἂν ἓν
ὦσιν, εἰ μή τοι φύσει συνηρτημένα; καὶ ποιήσει δὴ καὶ
πείσεται παρ´ ἀλλήλων τε καὶ εἰς ἄλληλα· καὶ τὰ μὲν μόνον
ποιήσει, τὰ δὲ μόνον πείσεται. μετὰ τῆσδε τῆς ὑποθέσεως
ἐπὶ τὸ σκέμμα βαδίζοντες, κατὰ λόγον ἂν αἰτιασόμεθα τῶν
περὶ τὰ τῇδε τὸ μακάριον σῶμα τὸ κύκλῳ κινούμενον.
μέρη γὰρ ἄμφω, καὶ ἔστιν αὐτοῖς τι πρὸς ἄλληλα. εἰ δὴ
γένεσις ἐν τοῖς περὶ ἡμᾶς, αἰτία γενέσεως ἐν τοῖς ὑπὲρ
ἡμᾶς, κἀκεῖθεν ἐνταῦθα καθήκει τὰ τῶν συμβαινόντων σπέρματα.
εἰ δή τις τοῦτο προσβάλοι χορηγούσης ἀστρονομίας,
τὰς πίστεις ἀποκαταστατικὰς εἶναι περιόδοις ἀστέρων τε
καὶ σφαιρῶν, τὰς μὲν ἁπλᾶς, τὰς δὲ συνθέτους, οὗτος τῇ
μὲν ἂν αἰγυπτιάζοι, τῇ δὲ ἑλληνίζοι, καὶ σοφὸς ἂν εἴη τέλεος
ἐξ ἀμφοῖν, νοῦν ἐπιστήμῃ συνάπτων. ὁ τοιοῦτος οὖν οὐκ ἂν
ἀπογνοίη τῶν αὐτῶν κινημάτων ἐπανιόντων συνεπανιέναι
τὰ αἰτιατὰ τοῖς αἰτίοις, καὶ βίους ἐν γῇ τοὺς αὐτοὺς εἶναι
τοῖς πάλαι, καὶ γενέσεις καὶ τροφὰς καὶ γνώμας καὶ τύχας.
οὐκ ἂν οὖν θαυμάζοιμεν, εἰ παμπάλαιον ἱστορίαν ἔμβιον
τεθεάμεθα, καὶ ἐθεασάμεθά γε, εἰς ἅπαν ἐφαρμοσάντων τῶν
προεξηνθηκότων τε ἤδη, καὶ εἰς τοὺς συνεχεῖς μῆνας ἐξανθησάντων
τοῖς ἐκφανθεῖσιν ὑπὸ τοῦ λόγου· ἐφαρμοσάντων
δὲ τῶν ἐγκεκρυμμένων εἰδῶν εἰς τὴν ὕλην τοῖς ἀπορρήτοις
τοῦ μύθου. ὁποῖα ἄττα δ´ ἐστίν, ἐμοὶ μὲν οὔπω θέμις ἐξαγορεύειν
αὐτά· εἰκάσει δὲ ἄλλος ἄλλο, καὶ συγκύψουσιν
ἐπὶ τὰ Αἰγύπτια συγγράμματα ἄνθρωποι λιχνείᾳ τοῦ μέλλοντος,
ὧν ἂν ὁ μῦθος περισαλπίσῃ τὰ ὦτα, ἕλκοντες ἐκεῖθεν
ἐπὶ τὰ παρόντα τὴν ᾐνιγμένην ἐμφέρειαν. τὰ δ´ οὔτ´ ἀλλήλοις
ὁμοφωνεῖ πρὸς ἀλήθειαν· ἴστων μὴ οὐδὲ εὐσεβοῦντες οἷς
ἐπιχειρήσουσι, προαναχωννύντες ὃ δεῖ τέως κατορωρύχθαι·
κρύψαντες γὰρ ἔχουσι θεοὶ βίον ἀνθρώποισιν.
| [2,7] De tout ce qui précède ressort encore cette conséquence (car c’est comme en
géométrie, où les corollaires succèdent aux corollaires), que de deux frères celui qui
ne vaut rien c’est l’aîné. Dans la race humaine s’opère aussi cette sorte d’expurgation,
quand Dieu se prépare à produire un être d’une vertu parfaite et sans tache: alors, tout
en ayant l’air d’être de la même famille, deux hommes sont en réalité entièrement
étrangers l’un à l’autre. Cela ne se voit pas, il est vrai, chez les frères qui naissent
dans les conditions ordinaires, c’est-à-dire à moitié bons, à moitié mauvais; mais s’ils
sortent de l’ordre commun, si parmi les qualités contraires dont la nature fait en nous
le mélange ils ont les unes sans avoir les autres, il serait étonnant qu’ils n’offrissent
pas entre eux l’opposition dont je viens de parler. Mais assez là-dessus. Ce récit
suggère encore d’autres réflexions. Souvent, dans des contrées et à des époques
différentes, les mêmes événements se reproduisent; les vieillards sont témoins de
révolutions dont ils entendaient, dans leur enfance, parler à leurs grands-pères, ou
qu’ils lisaient dans les livres. Il y a là de quoi nous donner un profond étonnement;
mais nous serons moins étonnés si nous recherchons la cause de ce phénomène;
pour la rechercher, remontons un peu haut, car la question a son importance et ses
difficultés. Considérons le monde comme un tout composé de parties qui se tiennent
et s’accordent; nous ne comprendrons pas en effet que l’unité puisse se maintenir si
les parties sont en lutte les unes avec les autres : comment formeront-elles un tout si
elles ne se relient ensemble par des rapports mutuels? Il y aura donc entre elles des
influences tantôt réciproquement subies et exercées, tantôt seulement exercées ou
subies par certaines parties. Ces principes une fois posés, si nous en venons à la
question qui nous occupe, nous trouverons que tout ce qui se produit sur la terre est
dû à ce corps bienheureux qui se meut circulairement. Le ciel et notre monde sont
des parties de l’univers, et il existe entre eux des relations. Si la génération céleste est
la cause de la génération terrestre, ce qui se passe ici-bas n’est aussi que la
conséquence de ce qui s’accomplit là-haut. A la possession de cette vérité si l’on
ajoute cette autre connaissance que nous tenons de l’astronomie, à savoir que les
astres et les sphères reviennent à leur point de départ, après avoir effectué leurs
révolutions par des mouvements tantôt simples, tantôt composés, on unit à la science
des Égyptiens l’intelligence des Grecs, et l’on s’élève ainsi jusqu’à la parfaite sagesse.
Alors on ne se refuse pas à croire, puisque les astres recommencent leur cours,
que les mêmes effets reparaissent avec les mêmes causes, et que sur la terre vivent
des hommes, identiques à ceux des temps anciens par la naissance, l’éducation, le
caractère et la destinée. Nous n’avons donc pas à nous étonner si nous voyons revivre
l’histoire dés âges passés. C’est ainsi que nous avons pu saisir des ressemblances
frappantes entre les faits qui se sont déroulés naguère, et qui continuent de se
dérouler sous nos yeux, et ceux que nous connaissons pour les avoir entendu
raconter. Les idées qui se cachent dans le sujet que je viens de traiter offrent des
analogies nombreuses avec les mystères des mythes sacrés. Quels sont ces
mystères? Il n’est pas permis de les publier; chacun pourra faire ses conjectures.
Quelques-uns de ceux dont ce récit aura frappé les oreilles se pencheront sur les
livres des Égyptiens, pour essayer de deviner l’avenir, en recherchant ces analogies
que nous avons indiquées du passé avec le présent. Mais entre diverses époques la
ressemblance n’est pas exacte de tout point. Il faut comprendre d’ailleurs que c’est
une entreprise impie de prétendre découvrir ce qui doit rester profondément caché.
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