[2,4] Τὰ μὲν ἀμφὶ Τυφῶνι ταῦτα· ῥητὰ γὰρ πάντα.
τί γὰρ ἂν γένοιτο περὶ χθονίαν φύσιν ἱερὸν καὶ ἀπόρρητον;
ἱερολογεῖται δὲ καὶ τεθείασται τὰ Ὀσίριδος, ὥστε
κίνδυνος παραβάλλεσθαι πρὸς τὴν διήγησιν. ἀλλὰ γένεσις
μὲν αὐτοῦ, καὶ τροφαί, καὶ προπαίδειαί τε καὶ παιδεῖαι,
καὶ ἡγεμονίαι μείζους, καὶ ὅπως ἀρχαιρεσιασάντων θεῶν τε
καὶ θείων ἀνδρῶν ἐπὶ τὴν μεγάλην ἀρχὴν κατέστη, καὶ
ὡς ἐπῆρξεν αὐτῇ, καὶ ὡς ἐπ´ αὐτὸν ἡ συνωμοσία συνέστη,
καὶ εἰς ὅσον ἐκράτησε, καὶ ὡς οὐκ εἰς ἅπαν ἐξίκετο· ταῦτα
μὲν οὐκ ἀνάξια κοινολογίας, καὶ εἴρηται. προσκείσθω δὲ ὅτι
μηδὲ ἀνόνητος ἡ φυγὴ τῷ πάντα εὐδαίμονι· ἀλλ´ ἐν ἐκείνῳ
γὰρ τῷ καιρῷ τὰς τελεωτάτας τῶν ἄνω θεῶν τελετὰς
ἐτελέσθη τε καὶ ἐπώπτευσε καὶ θεωρίᾳ προσανέσχε τὸν
νοῦν, σχασάμενος πολιτείαν. λεγέσθω δὲ αὐτοῦ καὶ κάθοδος
ἱερά, καὶ δῆμοι στεφανηφόροι συγκαταγαγόντες αὐτὸν
τοῖς θεοῖς, ἤπειρον ὅλην ἐπὶ τῷ προπομπεῦσαι κατιόντας
ἀμείψασθαι, καὶ παννυχίδες, καὶ δᾳδουχίαι, καὶ διανομαὶ
γερῶν, καὶ ἐπώνυμον ἔτος, καὶ τοῦ δυσμενοῦς ἀδελφοῦ δευτέρα
φειδώ, ὃν ὀργῆς ἠρεθισμένου τοῦ δήμου παρῃτεῖτο,
καὶ θεῶν ἐδεῖτο σῴξειν αὐτόν, ἐπιεικέστερα δρῶν μᾶλλον
ἢ δικαιότερα.
| [2,4] J’ai fini de parler de Typhon, et je pouvais m’exprimer sans crainte; car dans
une nature terrestre est-il rien de sacré, rien qui exige un religieux silence? Mais
l’histoire d’Osiris se rapporte à des mystères augustes et sacrés: les raconter c’est
s’exposer à commettre une profanation. Sa naissance, son enfance, sa première
éducation, les leçons qu’il reçut, les fonctions qu’il exerça, son élévation à la royauté
que lui décernèrent les suffrages des dieux et des hommes les plus vénérables, son
règne, le complot formé contre sa personne, la conjuration d’abord triomphante, mais
plus tard vaincue, voilà le récit que toutes les oreilles peuvent entendre, et dont j’ai été
le narrateur. Ajoutons que, toujours heureux, Osiris sut tirer profit de son exil même;
car il consacra tout ce temps à s’initier complètement aux choses divines, à en
acquérir la pleine vision : délivré des soucis du gouvernement, il put se donner tout
entier à la contemplation. Disons aussi que son retour fut une fête : les Égyptiens,
avec des couronnes sur la tête, s’unissaient aux dieux pour ramener l’exilé; de tous les
lieux d’alentour on accourait pour lui faire cortège; c’étaient des réjouissances de nuit,
des processions aux flambeaux. Puis Osiris distribua les magistratures, donna son
nom à l’année; épargnant une seconde fois son indigne frère, il parvint, par ses
prières, à calmer la colère du peuple, et à obtenir des dieux qu’ils feraient à Typhon
grâce de la vie; en cela il fit preuve de mansuétude plutôt que de justice.
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