[24] Φιλοσόφοις οὖν καὶ ἱερεῦσι καὶ τοῖς σωφρονικοῖς
ἅπασι γένεσιν ἐχαρισάμην τὸν λόγον, ᾧ τά τε πρὸς
τὸ θεῖον εὐσέβηται, τά τε πρὸς ἀνθρώπους εὖ συμβεβούλευται.
κἂν μὲν ἐξενεχθεὶς εἰς τὸ κοινὸν εὐδοκιμήσῃ παρὰ τοῖς
πλήθεσιν, ὥστ´ ἤδη τοὺς φιλοκόμους αἰσχυνθέντας, αὐτοὺς
μὲν ἐπιτηδεῦσαι μετριωτέραν κουρὰν καὶ σώφρονα, μακαρίσαι
δὲ οἷς ὑπάρχει μηδὲ δεῖσθαι κουρέως, οὐκ ἐμοὶ χάριν
ὑπὲρ τούτων ἰστέον· ἀλλ´ ἔστω καὶ τοῦτο τῆς ὑποθέσεως,
δι´ ἣν ὁ φαυλότατος εἰπεῖν παρὰ τὸν ἄριστον εἶναί τις
ἔδοξεν· εἰ δὲ μὴ πείθω λέγων, ἐνταῦθά τις ἂν τοὐμὸν αἰτιάσαιτο,
ὅτι μηδὲ μετὰ τῶν πραγμάτων ἀντέσχον ψιλῇ τῇ
χάριτι Δίωνος. εἴη δὲ τῆς τῶν πολλῶν ὠφελείας εἵνεκα
καὶ τόνδε τὸν λόγον ἀνειλῆφθαι ταῖς χερσίν.
| [24] J’ai rendu service aux philosophes, aux prêtres, aux gens de bien, en
composant ce discours où j’ai parlé de la Divinité avec le respect qu’elle mérite, et
rappelé aux hommes d’utiles vérités. Si cet écrit, livré au public, obtient du succès; si
je puis, en faisant rougir ceux qui entretiennent avec tant de soin leur chevelure, les
décider à la raser pour se donner un air plus modeste et plus sage; si je les amène à
envier le bonheur de ceux qui peuvent se passer du rasoir, il ne faudra pas m’en faire
un mérite: le choix du sujet aura soutenu ma faiblesse, et seul il m’aura permis de
combattre avec quelque avantage un éloquent écrivain. Si je ne persuade personne,
on me reprochera justement de n’avoir pu, même avec les ressources de la vérité,
triompher de Dion qui n’a pour lui que son talent oratoire. Puisse l’étude que j’ai faite
de son livre tourner au profit du public !
|