[17c,5] Ὑπὲρ ταύτης δ´ ἐστὶν ἐπὶ τῇ ἔξω θαλάττῃ ἡ τῶν
ἑσπερίων καλουμένων Αἰθιόπων χώρα κακῶς οἰκουμένη
τὸ πλέον. ἐνταῦθα δὲ καὶ καμηλοπαρδάλεις φησὶν
Ἰφικράτης γεννᾶσθαι καὶ ἐλέφαντας καὶ τοὺς καλουμένους
ῥίζεις, οἳ ταυροειδεῖς μέν εἰσι τὴν μορφήν,
κατὰ δὲ τὴν δίαιταν καὶ τὸ μέγεθος καὶ τὴν ἀλκὴν τὴν
πρὸς μάχην ἐλέφασιν ἐοίκασι· δράκοντάς τε λέγει μεγάλους
ὥστε καὶ πόαν ἐπιπεφυκέναι· τοὺς δὲ λέοντας
τοῖς πώλοις τῶν ἐλεφάντων ἐπιτίθεσθαι, αἱμάξαντας
δὲ φεύγειν ἐπιουσῶν τῶν μητέρων· τὰς δ´ ἐπειδὰν
ἴδωσιν ᾑμαγμένους, κτείνειν. ἐπανιόντας δὲ τοὺς λέοντας
ἐπὶ τὰ πτώματα νεκροφαγεῖν. Βόγον δὲ τὸν βασιλέα
τῶν Μαυρουσίων ἀναβάντα ἐπὶ τοὺς ἑσπερίους
Αἰθίοπας καταπέμψαι τῇ γυναικὶ δῶρα καλάμους τοῖς
Ἰνδικοῖς ὁμοίους, ὧν ἕκαστον γόνυ χοίνικας χωροῦν
ὀκτώ· καὶ ἀσπαράγων δ´ ἐμφερῆ μεγέθη.
| [17c,5] Au-dessus de la Maurusie, sur la mer Extérieure, est le pays des
Ethiopiens occidentaux, qui, dans sa plus grande partie, n'est à
proprement parler qu'un désert, peuplé surtout (c'est Hypsicrate qui le
dit) de girafes, d'éléphants et de rhizes, animaux, qui, avec l'encolure
des taureaux, ont les habitudes, la taille et l'ardeur belliqueuse des
éléphants. Hypsicrate parle aussi de serpents énormes à qui l'herbe pousse
sur le dos. Il ajoute que le lion dans ce désert attaque le petit de
l'éléphant, mais le lâche à l'approche de la mère, après l'avoir mis tout
en sang ; que la mère, quand elle voit son petit ainsi couvert de sang,
l'achève ; que le lion revient alors, et que, trouvant sa victime étendue
à terre, il dévore son cadavre. Hypsicrate raconte encore comment Bogus,
roi de Maurusie, à la suite d'une expédition heureuse contre les
Ethiopiens occidentaux, envoya à sa femme en présent des cannes semblables
à celles que produit l'Inde, mais tellement grosses que chaque noeud
pouvait avoir la capacité de huit cheenices. Il y avait joint des asperges
également énormes.
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