[17c,25] Αἱ δ´ ἐπαρχίαι διῄρηνται ἄλλοτε μὲν ἄλλως, ἐν δὲ
τῷ παρόντι ὡς Καῖσαρ ὁ Σεβαστὸς διέταξεν. ἐπειδὴ
γὰρ ἡ πατρὶς ἐπέτρεψεν αὐτῷ τὴν προστασίαν τῆς ἡγεμονίας,
καὶ πολέμου καὶ εἰρήνης κατέστη κύριος διὰ
βίου, δίχα διεῖλε πᾶσαν τὴν χώραν καὶ τὴν μὲν ἀπέδειξεν
ἑαυτῷ τὴν δὲ τῷ δήμῳ, ἑαυτῷ μὲν ὅση στρατιωτικῆς
φρουρᾶς ἔχει χρείαν· αὕτη δ´ ἐστὶν ἡ βάρβαρος
καὶ πλησιόχωρος τοῖς μήπω κεχειρωμένοις ἔθνεσιν ἢ
λυπρὰ καὶ δυσγεώργητος, ὥσθ´ ὑπὸ ἀπορίας τῶν ἄλλων
ἐρυμάτων δ´ εὐπορίας ἀφηνιάζειν καὶ ἀπειθεῖν,
τῷ δήμῳ δὲ τὴν ἄλλην ὅση εἰρηνικὴ καὶ χωρὶς ὅπλων
ἄρχεσθαι ῥᾳδία· ἑκατέραν δὲ τὴν μερίδα εἰς ἐπαρχίας
διένειμε πλείους, ὧν αἱ μὲν καλοῦνται Καίσαρος αἱ δὲ
τοῦ δήμου. καὶ εἰς μὲν τὰς Καίσαρος ἡγεμόνας καὶ
διοικητὰς Καῖσαρ πέμπει, διαιρῶν ἄλλοτε ἄλλως τὰς
χώρας καὶ πρὸς τοὺς καιροὺς πολιτευόμενος, εἰς δὲ τὰς
δημοσίας ὁ δῆμος στρατηγοὺς ἢ ὑπάτους· καὶ αὗται
δ´ εἰς μερισμοὺς ἄγονται διαφόρους, ἐπειδὰν κελεύῃ τὸ
συμφέρον. ἀλλ´ ἐν ἀρχαῖς γε διέθηκε ποιήσας ὑπατικὰς
μὲν δύο, Λιβύην τε ὅση ὑπὸ Ῥωμαίοις ἔξω τῆς ὑπὸ
Ἰούβᾳ μὲν πρότερον νῦν δὲ Πτολεμαίῳ τῷ ἐκείνου
παιδί, καὶ Ἀσίαν τὴν ἐντὸς Ἅλυος καὶ τοῦ Ταύρου πλὴν
Γαλατῶν καὶ τῶν ὑπὸ Ἀμύντα γενομένων ἐθνῶν, ἔτι
δὲ Βιθυνίας καὶ τῆς Προποντίδος· δέκα δὲ στρατηγικάς,
κατὰ μὲν τὴν Εὐρώπην καὶ τὰς πρὸς αὐτῇ νήσους
τήν τε ἐκτὸς Ἰβηρίαν λεγομένην, ὅση περὶ τὸν Βαῖτιν
ποταμόν, καὶ τῆς Κελτικῆς τὴν Ναρβωνῖτιν, τρίτην δὲ
Σαρδὼ μετὰ Κύρνου, καὶ Σικελίαν τετάρτην, πέμπτην
δὲ καὶ ἕκτην τῆς Ἰλλυρίδος τὴν πρὸς τῇ Ἠπείρῳ καὶ
Μακεδονίαν, ἑβδόμην δ´ Ἀχαΐαν μέχρι Θετταλίας καὶ
Αἰτωλῶν καὶ Ἀκαρνάνων καί τινων Ἠπειρωτικῶν
ἐθνῶν ὅσα τῇ Μακεδονίᾳ προσώριστο, ὀγδόην δὲ
Κρήτην μετὰ τῆς Κυρηναίας, ἐνάτην δὲ Κύπρον, δεκάτην
δὲ Βιθυνίαν μετὰ τῆς Προποντίδος καὶ τοῦ
Πόντου τινῶν μερῶν· τὰς δὲ ἄλλας ἐπαρχίας ἔχει
Καῖσαρ, ὧν εἰς ἃς μὲν πέμπει τοὺς ἐπιμελησομένους
ὑπατικοὺς ἄνδρας, εἰς ἃς δὲ στρατηγικούς, εἰς ἃς δὲ καὶ
ἱππικούς· καὶ βασιλεῖς δὲ καὶ δυνάσται καὶ δεκαρχίαι
τῆς ἐκείνου μερίδος καὶ εἰσὶ καὶ ὑπῆρξαν ἀεί.
| [17c,25] La division des provinces a varié à différentes époques, présentement
c'est la division établie par César Auguste qui est en vigueur. A peine
investi par la patrie et pour toute sa vie de la souveraine puissance et
du droit de faire la paix ou la guerre, Auguste divisa l'empire en deux
parts, réserva l'une pour lui-même et attribua l'autre au peuple. Dans la
sienne étaient comprises toutes les contrées ayant encore besoin d'être
gardées militairement, contrées barbares et limitrophes des peuples encore
insoumis, ou contrées stériles et incultes que leur dénuement, joint aux
inépuisables moyens de défense que leur a fournis la nature, encourage à
la désobéissance et à la rébellion ; dans la part du peuple, au contraire,
étaient compris tous les pays pacifiés et par conséquent faciles à
gouverner sans le secours de la force armée. L'une et l'autre parts furent
ensuite divisées par Auguste en plusieurs provinces, appelées les unes
provinces césariennes, les autres provinces populaires. Dans les
premières, César envoie des gouverneurs et des procurateurs ou intendants,
les divisant tantôt d'une façon, tantôt d'une autre, et adaptant leur
administration toujours aux circonstances ; dans ses provinces à lui, le
peuple envoie des préteurs ou des consuls. Disons pourtant que dans
celles-là même les divisions sont sujettes à varier, si la raison d'Etat
le commande. Mais, au début, voici quelle fut la répartition établie {par
Auguste} : deux provinces consulaires, comprenant toute la partie de la
Libye soumise aux Romains, à l'exception de l'ancien royaume de Juba passé
aujourd'hui aux mains de Ptolémée, son fils, et toute l'Asie sise en deçà
de l'Halys et du Taurus, à l'exception de la Galatie, du royaume
d'Amyntas, voire de la Bithynie et de la Propontide ; dix provinces
prétoriennes toutes situées en Europe ou dans les îles qui en dépendent, à
savoir l'Ibérie ultérieure ou bassin du Baetis, la Narbonaise en Gaule,
une troisième province formée de la Sardaigne et de Cyrnus ; une quatrième
comprenant la Sicile ; la partie de l'Illyrie qui confine à l'Epire et la
Macédoine formant les cinquième et sixième provinces ; une septième
province formée de l'Achaïe et, sous ce nom, comprenant la Thessalie,
l'Etolie, l'Acarnanie et la partie de l'Epire {non} attribuée à la
Macédoine ; pour la huitième province la Crète unie à la Cyrénaïque ;
Cypre pour neuvième province ; pour dixième enfin la Bithynie, mais
augmentée de la Propontide et de quelques portions du Pont. Toutes les
autres provinces ne relèvent que de César, qui envoie à titre de
gouverneurs dans les unes des personnages consulaires, dans les autres
d'anciens préteurs, dans les autres enfin de simples chevaliers. De même
tous les Etats que gouvernent des rois, des dynastes, des décarques,
relèvent de l'empereur seul et n'ont jamais relevé que de lui.
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