[17c,11] Ἔστι δέ που αὐτόθι καὶ ἀσφάλτου πηγὴ καὶ χαλκωρυχεῖα·
καὶ σκορπίων δὲ καὶ πτηνῶν καὶ ἀπτέρων
λέγεται πλῆθος, μεγέθει δὲ - - - ἑπτασπονδύλων, ὁμοίως
δὲ καὶ φαλάγγια καὶ μεγέθει καὶ πλήθει διαφέροντα·
σαύρας δὲ διπήχεις φασίν. ἐν μὲν οὖν τῇ παρορείῳ
λίθους εὑρίσκεσθαί φασι τοὺς λυχνίτας καὶ καρχηδονίους
λεγομένους· ἐν δὲ τοῖς πεδίοις ὀστρακίων καὶ
χηραμύδων πλῆθος, οἷον ἐν τοῖς περὶ τοῦ Ἄμμωνος
λόγοις εἰρήκαμεν· καὶ δένδρον δέ ἐστι μελίλωτον καλούμενον,
ἐξ οὗ σκευάζουσιν οἶνον· τινὲς δ´ αὐτῶν
καὶ δίκαρπον ἔχουσι τὴν γῆν, καὶ δύο θεριστικὰ καρποῦνται,
τὰ μὲν θερινὰ τὰ δ´ ἐαρινά· ἔστι δὲ ἡ καλάμη
πεντάπηχυς τὸ ὕψος, πάχος δὲ τοῦ μικροῦ δακτύλου,
τὸν δὲ καρπὸν διακοσιοκαιτετταρακοντάχουν ἀποδίδωσι·
τοῦ δὲ ἔαρος οὐδὲ σπείρουσιν, ἀλλὰ παλιούροις
συνδεδεμέναις ἐπικαταψήσαντες τὴν χώραν τῷ ἐκπεσόντι
στάχυι κατὰ τὸν θερισμὸν ἀρκοῦνται· τελεσικαρπεῖ
γὰρ τὸν θερινὸν καρπόν. διὰ δὲ τὸ πλῆθος τῶν
θηρίων κνημῖδας ἔχοντες ἐργάζονται καὶ τἆλλα δὲ μέρη
διφθεροῦνται· καθεύδοντες δὲ περιχρίουσι τοὺς κλινόποδας
σκορόδοις τῶν σκορπίων χάριν καὶ παλιούροις περιδοῦσιν.
| [17c,11] On a constaté quelque part dans ce même pays la présence d'une source
d'asphalte et celle de mines de cuivre ; il s'y trouve aussi, dit-on, un
très grand nombre de scorpions, ailés et non ailés, de dimensions
{extraordinaires} et dont la queue a jusqu'à sept articles. Enfin on parle
d'innombrables araignées également énormes voire de lézards qui mesurent 2
coudées de long. Partout au pied de la montagne on peut extraire soit des
lychnites, soit des carchédoines ; on peut de même, partout dans la
plaine, observer des gisements considérables de coquilles et de moules,
circonstance que nous avons déjà signalée dans les livres qui précèdent en
parlant des environs du temple d'Ammon. Le même pays produit un arbre, le
mélilotus, duquel les indigènes tirent une espèce de vin. Dans quelques
cantons la terre porte deux fois l'an, et l'on y fait deux récoltes, l'une
en été, l'autre au printemps. La tige du blé y atteint une hauteur de 5
coudées et une grosseur égale à celle du petit doigt, et l'épi y rend 240
pour un. Au printemps, on ne prend pas la peine d'ensemencer la terre de
nouveau, on se contente de la sarcler avec des épines de paliures liées en
bottes, mais les grains tombés des épis pendant la moisson suffisent comme
semailles et donnent une pleine récolte à l'été. La quantité de serpents
qui infestent le pays fait que personne ne travaille à la terre sans avoir
les jambes protégées par des cnémides et le reste du corps couvert de
peaux de bêtes. De plus à l'heure du coucher on a la précaution, pour
éloigner les scorpions, de frotter les pieds de son lit avec de l'ail et
de lier fortement tout autour des épines de paliure.
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