| [17b,5]  Ἀληθὲς δὲ καὶ τὸ Ἡροδότου καὶ ἔστιν Αἰγυπτιακὸν 
 τὸ τὸν μὲν πηλὸν ταῖς χερσὶ φυρᾶν, τὸ δὲ στέαρ
 τὸ εἰς τὴν ἀρτοποιίαν τοῖς ποσί. καὶ οἱ κάκεις δὲ
 ἴδιόν τι ἄρτου γένος, στατικὸν κοιλίας, καὶ τὸ κῖκι
 καρπός τις σπειρόμενος ἐν ἀρούραις, ἐξ οὗ ἔλαιον
 ἀποθλίβεται εἰς μὲν λύχνον τοῖς ἀπὸ τῆς χώρας σχεδόν 
 τι πᾶσιν, εἰς ἄλειμμα δὲ τοῖς πενεστέροις καὶ ἐργατικωτέροις 
 καὶ ἀνδράσι καὶ γυναιξί· καὶ τὰ κοΐκινα
 δὲ πλέγματα Αἰγυπτιακά ἐστι φυτοῦ τινος, ὅμοια τοῖς
 σχοινίνοις ἢ φοινικίνοις. τὸ δὲ ζύθος ἰδίως μὲν σκευάζεται 
 παρ´ ἐκείνοις, κοινὸν δ´ ἐστὶ πολλοῖς, καὶ παρ´
 ἑκάστοις δὲ αἱ σκευασίαι διάφοροι. καὶ τοῦτο δὲ τῶν
 μάλιστα ζηλουμένων παρ´ αὐτοῖς τὸ πάντα τρέφειν τὰ
 γεννώμενα παιδία καὶ τὸ περιτέμνειν καὶ τὰ θήλεα
 ἐκτέμνειν, ὅπερ καὶ τοῖς Ἰουδαίοις νόμιμον· καὶ οὗτοι
 δ´ εἰσὶν Αἰγύπτιοι τὸ ἀνέκαθεν, καθάπερ εἰρήκαμεν
 ἐν τῷ περὶ ἐκείνων λόγῳ. φησὶ δ´ Ἀριστόβουλος ἐκ
 τῆς θαλάττης μηδὲν ἀνατρέχειν ὄψον εἰς τὸν Νεῖλον
 πλὴν κεστρέως καὶ θρίσσης καὶ δελφῖνος διὰ τοὺς κροκοδείλους, 
 τοὺς μὲν δελφῖνας διὰ τὸ κρείττους εἶναι,
 τοὺς δὲ κεστρέας τῷ παραπέμπεσθαι ὑπὸ τῶν χοίρων
 παρὰ γῆν κατά τινα οἰκείωσιν φυσικήν· τῶν δὲ χοίρων 
 ἀπέχεσθαι τοὺς κροκοδείλους στρογγύλων ὄντων
 καὶ ἐχόντων ἀκάνθας ἐπὶ τῇ κεφαλῇ φερούσας κίνδυνον 
 τοῖς θηρίοις· ἀναθεῖν μὲν οὖν ἔαρος τοὺς κεστρέας 
 γόνον ἔχοντας, μικρὸν δὲ πρὸ δύσεως πλειάδος 
καταβαίνειν τεξομένους ἀθρόους, ὅτε καὶ ἡ ἅλωσις 
 αὐτῶν γίνεται περιπιπτόντων τοῖς φράγμασιν
 ἀθρόων· τοιαύτην δέ τινα εἰκάζειν ἔστι καὶ περὶ τῆς
 θρίσσης αἰτίαν. ταῦτα καὶ περὶ Αἰγύπτου.
 | [17b,5] Cet autre détail que donne Hérodote est bien exact et bien particulier 
à l'Egypte, oui, «les Egyptiens pétrissent la boue avec les mains et la 
pâte à faire le pain avec les pieds». Ils font aussi une espèce de pain 
appelé caces, qui a la propriété d'arrêter la diarrhée, et appellent cici 
le fruit d'une plante qu'ils sèment beaucoup dans leurs champs, parce 
qu'en l'écrasant ils en extraient une huile qui est à peu près la seule 
qui se brûle dans les lampes et qui en même temps serve aux petites gens, 
aux gens de métier, hommes et femmes, à se frotter, à s'oindre le corps. 
Le nom de koïkina, maintenant, désigne certains tissus, propres à 
l'Egypte, que l'on confectionne avec les fibres d'une plante particulière, 
mais qui ressemblent assez en somme aux tissus fabriqués ailleurs avec les 
fibres du jonc ou l'écorce de palmier. La manière dont les Egyptiens 
préparent la bière n'appartient aussi qu'à eux, mais la bière est une 
boisson commune à beaucoup de peuples, et naturellement chacun d'eux a une 
façon différente de la préparer. Un autre usage spécial aux Egyptiens, et 
l'un de ceux auxquels ils tiennent le plus, consiste à élever 
scrupuleusement tous les enfants qui leur naissent et à pratiquer la 
circoncision sur les garçons et l'excision sur les filles. Il est vrai que 
cette double coutume se retrouve aussi chez les Juifs ; mais, ainsi que 
nous l'avons dit plus haut, en décrivant leur pays actuel, les Juifs sont 
originaires d'Egypte. Aristobule prétend qu'aucun poisson de mer ne 
remonte le Nil à cause des crocodiles, qu'il en est trois pourtant qu'on y 
rencontre, à savoir le dauphin, le cestreus et le thrissa, le dauphin 
parce qu'il est plus fort que le crocodile, et le cestreus parce qu'il 
range la terre de très près toujours escorté par le choerus, qui obéit en 
cela à une sorte d'affinité ou de sympathie naturelle : or le crocodile ne 
touche jamais au choerus, à cause de sa forme ronde et des forts piquants 
qui lui garnissent la tête et qui risqueraient de blesser le vorace 
animal. C'est au printemps pour frayer que les cestreus remontent ainsi le 
fleuve ; puis on les voit, un peu avant le coucher des Pléiades, 
redescendre en bancs serrés pour la ponte des oeufs ; et rien n'est plus 
facile alors que de les prendre, car ils se précipitent en masse dans les 
parcs ou enclos ménagés à cet effet. Il est naturel de penser qu'une cause 
analogue pousse le thrissa à remonter le Nil. - Voilà ce que nous avions 
encore à dire au sujet de l'Egypte.
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