[17b,1] Πολλὰ δ´ εἴρηται περὶ τῶν Αἰθιοπικῶν ἐν τοῖς
πρότερον, ὥστε συμπεριωδευμένα ἂν εἴη τῇ Αἰγύπτῳ
καὶ τὰ τούτων. ὡς δ´ εἰπεῖν, τὰ ἄκρα τῆς οἰκουμένης
τὰ παρακείμενα τῇ δυσκράτῳ καὶ ἀοικήτῳ διὰ καῦμα
ἢ ψῦχος ἀνάγκη ἀποτεύγματα εἶναι τῆς εὐκράτου καὶ
ἐλαττώματα· ταῦτα δ´ ἐκ τῶν βίων δῆλα καὶ τῆς πρὸς
τὰς χρείας τὰς ἀνθρωπικὰς ἀπορίας. κακόβιοί τε δὴ
καὶ γυμνῆτές εἰσι τὰ πολλὰ καὶ νομάδες· τά τε βοσκήματα
αὐτοῖς ἐστι μικρά, πρόβατα καὶ αἶγες καὶ βόες·
καὶ κύνες μικροί, τραχεῖς δὲ καὶ μάχιμοι. τάχα δὲ καὶ
τοὺς Πυγμαίους ἀπὸ τῆς τούτων μικροφυΐας ὑπενόησαν
καὶ ἀνέπλασαν· ἑωρακὼς μὲν γὰρ οὐδεὶς ἐξηγεῖται
τῶν πίστεως ἀξίων ἀνδρῶν.
| [17b,1] Nous avons déjà beaucoup parlé de l'Ethiopie dans les pages qui précèdent,
et l'on pourrait à la rigueur considérer ce que nous en avons dit en
parcourant l'Egypte comme une description complète et méthodique du pays.
{Ajoutons cependant encore quelques traits généraux.} On sait que toute
contrée reléguée aux extrémités de la terre habitée, par cela seul qu'elle
touche à cette zone inclémente que l'excès de la chaleur ou du froid rend
inhabitable, se trouve vis-à-vis de la zone tempérée dans un état de
désavantage et d'infériorité marquée. Or cette infériorité ressort avec la
dernière évidence des conditions d'existence de la nation éthiopienne et
du dénuement dans lequel elle est pour toutes les choses nécessaires à la
vie de l'homme. La plupart des Ethiopiens, en effet, mènent une vie
misérable ; ils vont nus et en sont réduits à errer de place en place à la
suite de leurs troupeaux. Le bétail qui compose ces troupeaux est lui-même
de très petite taille, et cela est vrai des boeufs aussi bien que des
brebis et des chèvres. Les chiens aussi sont très petits, mais rachètent
ce défaut par leur vitesse et leur ardeur belliqueuse. A la rigueur on
pourrait croire que c'est ce rapetissement, propre aux races de
l'Ethiopie, qui a donné l'idée de la fable des Pygmées, car il est notoire
qu'aucun voyageur digne de foi n'a parlé de ce peuple comme l'ayant vu.
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