Texte grec :
[17a,28] Τῆς δὲ κατασκευῆς τῶν ἱερῶν ἡ διάθεσις τοιαύτη·
κατὰ τὴν εἰσβολὴν τὴν εἰς τὸ τέμενος λιθόστρωτόν
ἐστιν ἔδαφος, πλάτος μὲν ὅσον πλεθριαῖον ἢ καὶ
ἔλαττον, μῆκος δὲ καὶ τριπλάσιον καὶ τετραπλάσιον,
ἔστιν ὅπου καὶ μεῖζον· καλεῖται δὲ τοῦτο δρόμος, καθάπερ
Καλλίμαχος εἴρηκεν „ὁ δρόμος ἱερὸς οὗτος
„Ἀνούβιδος.“ διὰ δὲ τοῦ μήκους παντὸς ἑξῆς ἐφ´ ἑκάτερα
τοῦ πλάτους σφίγγες ἵδρυνται λίθιναι, πήχεις
εἴκοσιν ἢ μικρῷ πλείους ἀπ´ ἀλλήλων διέχουσαι, ὥσθ´
ἕνα μὲν ἐκ δεξιῶν εἶναι στίχον τῶν σφιγγῶν ἕνα δ´ ἐξ
εὐωνύμων· μετὰ δὲ τὰς σφίγγας πρόπυλον μέγα, εἶτ´
ἄλλο προελθόντι πρόπυλον, εἶτ´ ἄλλο· οὐκ ἔστι δὲ
διωρισμένος ἀριθμὸς οὔτε τῶν προπύλων οὔτε τῶν
σφιγγῶν· ἄλλα δ´ ἐν ἄλλοις ἱεροῖς, ὥσπερ καὶ τὰ μήκη
καὶ τὰ πλάτη τῶν δρόμων. μετὰ δὲ τὰ προπύλαια ὁ
νεὼς πρόναον ἔχων μέγα καὶ ἀξιόλογον, τὸν δὲ σηκὸν
σύμμετρον, ξόανον δ´ οὐδέν, ἢ οὐκ ἀνθρωπόμορφον,
ἀλλὰ τῶν ἀλόγων ζῴων τινός· τοῦ δὲ προνάου παρ´
ἑκάτερον πρόκειται τὰ λεγόμενα πτερά· ἔστι δὲ ταῦτα
ἰσοϋψῆ τῷ νεῷ τείχη δύο, κατ´ ἀρχὰς μὲν ἀφεστῶτα
ἀπ´ ἀλλήλων μικρὸν πλέον ἢ τὸ πλάτος ἐστὶ τῆς κρηπῖδος
τοῦ νεώ, ἔπειτ´ εἰς τὸ πρόσθεν προϊόντι κατ´
ἐπινευούσας γραμμὰς μέχρι πηχῶν πεντήκοντα ἢ ἑξήκοντα·
ἀναγλυφὰς δ´ ἔχουσιν οἱ τοῖχοι οὗτοι μεγάλων
εἰδώλων, ὁμοίων τοῖς Τυρρηνικοῖς καὶ τοῖς ἀρχαίοις
σφόδρα τῶν παρὰ τοῖς Ἕλλησι δημιουργημάτων. ἔστι
δέ τις καὶ πολύστυλος οἶκος, καθάπερ ἐν Μέμφει, βαρβαρικὴν
ἔχων τὴν κατασκευήν· πλὴν γὰρ τοῦ μεγάλων
εἶναι καὶ πολλῶν καὶ πολυστίχων τῶν στύλων
οὐδὲν ἔχει χαρίεν οὐδὲ γραφικόν, ἀλλὰ ματαιοπονίαν
ἐμφαίνει μᾶλλον.
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Traduction française :
[17a,28] En général, voici quelle est la disposition de ces anciens temples
{d'Egypte}. A l'entrée du téménos ou de l'enceinte sacrée, se trouve une
avenue pavée en pierre, ayant de largeur un plèthre environ (plutôt moins
que plus) et de longueur le triple et le quadruple, voire même quelquefois
davantage : on appelle cette avenue le dromos : témoin ce vers de
Callimaque : «Voilà le dromos, le dromos sacré d'Anubis».
Sur toute la longueur et des deux côtés règne une suite de sphinx en
pierre, espacés entre eux de 20 coudées ou d'un peu plus de 20 coudées, de
sorte qu'il y a double rangée de sphinx, la rangée de droite et la rangée
de gauche. Au bout de cette avenue de sphinx, on arrive à un grand
propylée auquel en succède un second, puis un troisième, sans que le
nombre des propylées pourtant, non plus que celui des sphinx, ait rien de
fixe : ce nombre varie d'un temple à l'autre, de même que la longueur et
la largeur du dromos. Au delà des propylées commence le néôs {ou temple
proprement dit}, qui se compose d'un grand pronaos d'un effet imposant, et
d'un sécos proportionné à la grandeur du pronaos, mais qui ne contient
aucune statue, du moins aucune statue d'homme (car on y trouve parfois la
statue de tel ou tel animal sacré). Les deux côtés du pronaos sont
couverts par ce qu'on appelle les ptères (les ailes), deux murs de même
hauteur que le néôs, qui, distants l'un de l'autre à leur point de départ
d'un peu plus que la largeur même du soubassement du temple, suivent en
avançant deux lignes convergentes, de manière à ne plus être séparés au
bout que par une distance de 50 à 60 coudées. Ces murs sont décorés de
bas-reliefs représentant de grandes figures, assez semblables par leur
style à celles des bas-reliefs tyrrhéniens et aux plus anciennes
sculptures grecques. Ajoutons que, {dans certains temples,} à Memphis, par
exemple, on a ajouté un édifice à plusieurs rangées de colonnes qui
rappelle par son ordonnance le style barbare, car, à part les dimensions
imposantes des colonnes, leur grand nombre et leur alignement sur
plusieurs rangées, l'édifice n'a rien de gracieux ni de pittoresque, il
accuse plutôt l'effort, et l'effort impuissant.
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