[16d,3] Μοναρχοῦνται δὲ πᾶσαι καὶ εἰσὶν εὐδαίμονες,
κατεσκευασμέναι καλῶς ἱεροῖς τε καὶ βασιλείοις, αἵ τε
οἰκίαι ταῖς Αἰγυπτίαις ἐοίκασι κατὰ τὴν τῶν ξύλων ἔνδεσιν·
χώραν δ´ ἐπέχουσιν οἱ τέτταρες νομοὶ μείζω τοῦ
κατ´ Αἴγυπτον Δέλτα· διαδέχεται δὲ τὴν βασίλειαν οὐ
παῖς παρὰ πατρός, ἀλλ´ ὃς ἂν πρῶτος γεννηθῇ τινι
τῶν ἐπιφανῶν παῖς μετὰ τὴν κατάστασιν τοῦ βασιλέως·
ἅμα γὰρ τῷ κατασταθῆναί τινα εἰς τὴν ἀρχὴν
ἀναγράφονται τὰς ἐγκύους γυναῖκας τῶν ἐπιφανῶν
ἀνδρῶν καὶ ἐφιστᾶσι φύλακας, ἥτις {δ´} ἂν πρώτη
τέκῃ, τὸν ταύτης υἱὸν νόμος ἐστὶν ἀναληφθέντα τρέφεσθαι
βασιλικῶς ὡς διαδεξόμενον.
| [16d,3] Ces différentes cités, qui forment un seul et même Etat monarchique,
ont toutes l'aspect de l'opulence et sont toutes ornées de temples et de
palais magnifiques. Leurs maisons, par l'assemblage de la charpente,
rappellent tout à fait les maisons égyptiennes. Pris ensemble les quatre
nomes couvrent un espace plus grand que le delta d'Egypte. Dans cette
monarchie, le pouvoir ne passe pas du père au fils, le successeur désigné
est le premier enfant de sang noble né depuis l'avènement du roi. Aussi
est-il d'usage, en même temps qu'on procède à l'installation du roi, de
dresser une liste des femmes des principaux seigneurs de la cour qui se
trouvent alors enceintes et de leur donner à chacune des surveillants : on
sait ainsi quelle est celle qui accouche la première, et, si c'est un fils
qu'elle a mis au monde, la loi veut qu'on le lui prenne et qu'on l'élève
royalement, comme étant l'héritier présomptif de la couronne.
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