[16d,1] Ἀρχὴ δὲ τῆς Ἀραβίας ἀπὸ τῆς Βαβυλωνίας ἐστὶν
ἡ Μαικήνη· πρόκειται δὲ ταύτης τῇ μὲν ἡ ἔρημος τῶν
Ἀράβων τῇ δὲ τὰ ἕλη τὰ κατὰ Χαλδαίους, ἃ ποιεῖ
παρεκχεόμενος ὁ Εὐφράτης, τῇ δὲ ἡ κατὰ Πέρσας θάλαττα.
δυσάερος {δὲ} οὖσα καὶ ὁμιχλώδης καὶ ἔπομβρος
ἅμα καὶ καυματηρά, καλλίκαρπός ἐστιν ὅμως· ἡ δ´
ἄμπελος ἐν ἕλεσι φύεται, καλαμίναις ῥιψὶν ἐπιβαλλομένης
γῆς, ὅση δέξαιτ´ ἂν τὸ φυτόν, ὥστε φορητὴν
γίνεσθαι πολλάκις, εἶτα κοντοῖς ἀπωθεῖσθαι πάλιν εἰς
τὴν οἰκείαν ἕδραν.
| [16d,1] La première province d'Arabie où l'on entre, en sortant de la
Babylonie, est la Maesène, qui, bornée d'un côté par le grand désert
d'Arabie, et protégée d'un autre côté par ces marais de la Chaldée
qu'alimentent les débordements de l'Euphrate, touche en outre par un
troisième côté à la mer de Perse. Malgré son climat malsain et brumeux, à
la fois chaud et pluvieux, la Maesène est d'une grande fertilité. La vigne
y croît en pleins marais sur des claies d'osier qu'on a recouvertes d'une
couche de terre suffisante pour que les racines de la plante y puissent
prendre ; et, comme ces claies sont sujettes à de fréquents déplacements
par suite du mouvement des eaux, on les repousse avec de longues perches
de manière à les ramener à leur place primitive.
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