[16c,5] Ἀπὸ δὲ τῆς Καρμανίας εἰρήκασι καὶ Νέαρχος καὶ
Ὀρθαγόρας νῆσον Ὤγυριν κεῖσθαι πρὸς νότον πελαγίαν
ἐν δισχιλίοις σταδίοις, ἐν ᾗ τάφος Ἐρύθρα δείκνυται,
χῶμα μέγα ἀγρίοις φοίνιξι κατάφυτον· τοῦτον
δὲ βασιλεῦσαι τῶν τόπων καὶ ἀπ´ αὐτοῦ τὴν θάλατταν
ἐπώνυμον καταλιπεῖν· δηλῶσαι δὲ ταῦτά φησιν
αὐτοῖς Μιθρωπάστην τὸν Ἀρσίτου τοῦ Φρυγίας σατράπου,
φυγόντα μὲν Δαρεῖον, διατρίψαντα δ´ ἐν τῇ
νήσῳ, συμμίξαντα δὲ αὐτοῖς καταχθεῖσιν εἰς τὸν Περσικὸν
κόλπον καὶ ζητοῦντα κάθοδον δι´ αὐτῶν εἰς τὴν οἰκείαν.
| [16c,5] A 2000 stades, maintenant, au sud de la Carmanie, en pleine mer,
Néarque et Orthagoras placent l'île de Tyriné, et, dans cette île, ils
signalent certain tertre élevé, ombragé de palmiers sauvages, comme étant
soi-disant le tombeau d'Erythras. Néarque ajoute qu'Erythras, ancien roi
de la contrée, est le même qui laissa son nom à la mer Erythrée, et
qu'Orthagoras et lui avaient recueilli ces détails de la bouche de
Mithrôpastès, fils d'Aréinos, le satrape de Phrygie. Contraint de fuir la
colère de Darius, Mithrôpastès avait, paraît-il, résidé pendant un certain
temps dans cette île ; puis il avait eu occasion, quand les chefs de la
flotte macédonienne avaient pénétré dans le golfe Persique, de s'aboucher
avec eux, et il leur avait demandé alors de lui fournir les moyens de
rentrer dans son pays.
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