[16b,43] Τὸ μὲν οὖν συμβαῖνον τοιοῦτον· γόητας δὲ ὄντας
σκήπτεσθαί φησιν ἐπῳδὰς ὁ Ποσειδώνιος τοὺς ἀνθρώπους
καὶ οὖρα καὶ ἄλλα δυσώδη ὑγρά, ἃ περικαταχέαντας
καὶ ἐκπιάσαντας πήττειν τὴν ἄσφαλτον, εἶτα
τέμνειν· εἰ μή τίς ἐστιν ἐπιτηδειότης τῶν οὔρων τοιαύτη,
καθάπερ καὶ ἐν ταῖς κύστεσι τῶν λιθιώντων,
καὶ ἐκ τῶν παιδικῶν οὔρων ἡ χρυσόκολλα συνίσταται·
ἐν μέσῃ δὲ τῇ λίμνῃ τὸ πάθος συμβαίνειν εὔλογον, ὅτι
καὶ ἡ πηγὴ τοῦ πυρὸς καὶ τῆς ἀσφάλτου κατὰ μέσον
ἐστὶ καὶ τὸ πλῆθος· ἄτακτος δὲ ἡ ἀναφύσησις, ὅτι καὶ
ἡ τοῦ πυρὸς κίνησις οὐκ ἔχει τάξιν ἡμῖν φανεράν,
ὥσπερ καὶ ἄλλων πνευμάτων πολλῶν. τοιαῦτα δὲ καὶ
τὰ ἐν Ἀπολλωνίᾳ τῇ Ἠπειρώτιδι.
| [16b,43] Voilà réellement comme les choses se passent ; mais, au dire de
Posidonius, les gens du pays, qui sont tous plus ou moins sorciers, ont un
procédé pour donner à l'asphalte cette dureté et cette consistance qui
permet de la couper en morceaux : ils prononcent certaines formules ou
incantations magiques, et, pendant ce temps-là, imbibent l'asphalte
d'urine et d'autres liquides également fétides, tantôt versés à flot,
tantôt exprimés goutte à goutte. Il pourrait se faire pourtant qu'{au lieu
de tirer cette propriété de formules magiques} l'urine la possédât
naturellement, et qu'elle agît en cette circonstance comme quand il se
forme des calculs dans la vessie et de la chrysocolle dans l'urine des
enfants. Ajoutons qu'on s'explique aisément comment le phénomène en
question se produit juste au milieu du lac, le centre du lac devant
correspondre exactement au foyer intérieur et à la source la plus
abondante de l'asphalte. Enfin, si l'éruption n'a lieu qu'à des époques
irrégulières, cela tient à ce que les mouvements du feu, non plus que les
mouvements de beaucoup d'autres gaz, n'obéissent à aucun ordre apparent.
C'est aussi un phénomène analogue qu'on observe à Apollonie en Epire.
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