[16b,41] Ἱερικοῦς δ´ ἐστὶ πεδίον κύκλῳ περιεχόμενον ὀρεινῇ
τινι καί που καὶ θεατροειδῶς πρὸς αὐτὸ κεκλιμένῃ·
ἐνταῦθα δ´ ἐστὶν ὁ φοινικών, μεμιγμένην ἔχων καὶ
ἄλλην ὕλην ἥμερον καὶ εὔκαρπον, πλεονάζων δὲ τῷ
φοίνικι, ἐπὶ μῆκος σταδίων ἑκατόν, διάρρυτος ἅπας
καὶ μεστὸς κατοικιῶν· ἔστι δ´ αὐτοῦ καὶ βασίλειον καὶ
ὁ τοῦ βαλσάμου παράδεισος· ἔστι δὲ τὸ φυτὸν θαμνῶδες,
κυτίσῳ ἐοικὸς καὶ τερμίνθῳ, ἀρωματίζον· οὗ
τὸν φλοιὸν ἐπισχίσαντες ὑπολαμβάνουσιν ἀγγείοις τὸν
ὀπὸν γλίσχρῳ γάλακτι παραπλήσιον· ἀναληφθεὶς δ´
εἰς κογχάρια λαμβάνει πῆξιν· λύει δὲ κεφαλαλγίας
θαυμαστῶς καὶ ὑποχύσεις ἀρχομένας καὶ ἀμβλυωπίας·
τίμιος οὖν ἐστι καὶ διότι ἐνταῦθα μόνον γεννᾶται·
καὶ ὁ φοινικὼν δὲ τοιοῦτος, ἔχων τὸν καρυωτὸν φοίνικα
ἐνταῦθα μόνον, πλὴν τοῦ Βαβυλωνίου καὶ τοῦ ἐπέκεινα
πρὸς τὴν ἕω· μεγάλη οὖν ἀπ´ αὐτῶν ἡ πρόσοδος.
καὶ τῷ ξυλοβαλσάμῳ δὲ ὡς ἀρώματι χρῶνται.
| [16b,41] Sous le nom de Hiéricho on désigne une plaine circulaire entourée de
montagnes dont le versant intérieur figure en quelque sorte les gradins
d'un amphithéâtre. C'est dans cette plaine que se trouve le Phoenicôn,
grand bois planté d'arbres fruitiers de toute espèce, mais principalement
de palmiers. Ce bois s'étend sur une longueur de 100 stades, des eaux
courantes le sillonnent en tout sens et un grand nombre d'habitations y
sont répandues. On y voit aussi un château royal avec un parc dit le
Jardin du Balsamier. Le balsamier est un arbuste assez semblable au cytise
et au térébinthe, et qui, comme eux, porte des baies odoriférantes. A
l'aide d'incisions profondes faites dans son écorce, on en fait découler
un suc crémeux qu'on recueille dans des espèces de godets pour le
transvaser ensuite dans des coquilles où il se coagule et finit par former
une sorte d'opiat, merveilleux soit pour dissiper les maux de tête, soit
pour arrêter à leur début les fluxions sur les yeux et les cas d'amblyopie. Naturellement cette substance est chère, d'autant qu'on ne la
recueille nulle autre part. Le Phoenicôn est également le seul endroit (si
l'on excepte toutefois Babylone et le canton situé immédiatement à l'est
de cette ville), où croisse le palmier caryote. Aussi tire-t-on de cet
arbre, comme du balsamier, de très gros revenus. Il n'est pas jusqu'au
bois du balsamier qu'on n'utilise aussi : on l'emploie comme aromate.
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