HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XV-2

Chapitre 7

  Chapitre 7

[15b,7] Ἦν δέ τι ὅμοιον τῇ δάφνῃ φυτόν, οὗ τὸ γευσάμενον τῶν ὑποζυγίων ἀπέθνησκε μετὰ ἐπιληψίας καὶ ἀφροῦ· ἄκανθα δὲ τοὺς καρποὺς ἐπὶ γῆς κεχυμένη, καθάπερ οἱ σίκυοι, πλήρης ἦν ὀποῦ· τούτου δὲ ῥανίδες εἰς ὀφθαλμὸν ἐμπεσοῦσαι πᾶν ἀπετύφλουν ζῷον· οἵ τε ὠμοὶ φοίνικες ἔπνιγον πολλούς. ἦν δὲ κίνδυνος καὶ ἀπὸ τῶν ὄφεων· ἐν γὰρ τοῖς θισὶν ἐπεφύκει βοτάνη, ταύτῃ δ´ ὑποδεδυκότες ἐλάνθανον τοὺς δὲ πληγέντας ἀπέκτεινον. ἐν δὲ τοῖς Ὠρίταις τὰ τοξεύματα χρίεσθαι θανασίμοις φαρμάκοις ἔφασαν, ξύλινα ὄντα καὶ πεπυρακτωμένα· τρωθέντα δὲ Πτολεμαῖον κινδυνεύειν· ἐν ὕπνῳ δὲ παραστάντα τινὰ τῷ Ἀλεξάνδρῳ δεῖξαι ῥίζαν αὐτόπρεμνον, ἣν κελεῦσαι τρίβοντα ἐπιτιθέναι τῷ τρωθέντι· ἐκ δὲ τοῦ ὕπνου γενόμενον, μεμνημένον τῆς ὄψεως εὑρεῖν ζητοῦντα τὴν ῥίζαν πολλὴν πεφυκυῖαν καὶ χρήσασθαι καὶ αὐτὸν καὶ τοὺς ἄλλους· ἰδόντας δὲ τοὺς βαρβάρους εὑρημένον τὸ ἀλέξημα ὑπηκόους γενέσθαι τῷ βασιλεῖ. εἰκὸς δέ τινα μηνῦσαι τῶν εἰδότων, τὸ δὲ μυθῶδες προσετέθη κολακείας χάριν. ἐλθὼν δ´ εἰς τὸ βασίλειον τῶν Γεδρωσίων ἑξηκοσταῖος ἀπὸ Ὠρῶν, διαναπαύσας τὰ πλήθη μικρόν, ἀπῆρεν εἰς τὴν Καρμανίαν. [15b,7] N'oublions pas de dire aussi qu'il y a dans ce pays un arbuste assez semblable au laurier, et que toutes les bêtes de somme qui en mâchaient seulement quelques feuilles mouraient dans les convulsions de l'épilepsie et l'écume à la bouche ; qu'on y rencontre également en très grande quantité certaine plante rampante, certaine épine, avec des fruits couchés semblables à des concombres, et pleine d'un suc si âcre que quelques gouttes tombant dans l'oeil soit d'un homme, soit d'un animal, suffisaient à le rendre aveugle ; qu'enfin beaucoup de soldats périrent étouffés en voulant manger des dattes vertes. Un autre danger dont l'armée eut à se préserver fut la morsure des serpents, car partout dans les dunes croît une herbe sous laquelle les serpents se glissent et se tiennent cachés, et quiconque était piqué mourait infailliblement. Enfin, les Orites passent pour imprégner de poisons mortels les flèches dont ils se servent et qui sont faites de bois durci au feu. Ptolémée, blessé par une de leurs flèches, était en danger de mort, dit-on, quand Alexandre eut un songe : il crut voir pendant son sommeil un homme s'approcher de lui, cet homme tenait à la main une racine avec sa tige et ses feuilles, et, en la lui montrant, il lui recommandait d'en exprimer le suc et d'en faire une application sur la plaie du blessé. A peine réveillé, Alexandre, se rappelant toutes les circonstances de son rêve, s'était mis en quête de la précieuse racine, et, l'ayant trouvée (sans grand'peine du reste, car elle croît fort abondamment dans ces déserts), il en avait fait usage avec succès pour Ptolémée et pour d'autres blessés. De leur côté, les Barbares, frappés de la découverte miraculeuse de ce contre-poison, étaient venus en foule apporter leur soumission au roi. Il est probable que quelque indigène, instruit des propriétés de cette plante, avait livré son secret à Alexandre, mais par flatterie on crut devoir ajouter un peu de merveilleux à la réalité. Parvenu enfin à la capitale de la Gédrosie, soixante jours après son départ de chez les Orites, Alexandre y fit reposer quelque temps son armée, puis il se remit en route pour la Carmanie.


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Dernière mise à jour : 19/03/2009