| [14e,11] Μέχρι μὲν δὴ δεῦρο ἡ παραλία πᾶσα ἀπὸ τῆς Ῥοδίων 
περαίας ἀρξαμένη πρὸς ἰσημερινὰς ἀνατολὰς ἀπὸ
τῶν ὁμωνύμων ἐκτείνεται δύσεων, εἶτ´ ἐπὶ τὴν χειμερινὴν 
ἀνατολὴν ἐπιστρέφει μέχρι Ἰσσοῦ, κἀντεῦθεν
ἤδη καμπὴν λαμβάνει πρὸς νότον μέχρι Φοινίκης, τὸ
δὲ λοιπὸν πρὸς δύσιν μέχρι στηλῶν τελευτᾷ. τὸ μὲν
οὖν ἀληθὲς ὁ ἰσθμὸς τῆς περιωδευμένης χερρονήσου
οὗτός ἐστιν ὁ ἀπὸ Ταρσοῦ καὶ τῆς ἐκβολῆς τοῦ Κύδνου
μέχρι Ἀμισοῦ· τὸ γὰρ ἐλάχιστον ἐξ Ἀμισοῦ διάστημα
ἐπὶ τοὺς Κιλίκων ὅρους τοῦτ´ ἔστιν· ἐντεῦθεν δὲ ἑκατὸν 
εἴκοσίν εἰσιν εἰς Ταρσὸν στάδιοι, κἀκεῖθεν οὐ
πλείους ἐπὶ τὴν ἐκβολὴν τοῦ Κύδνου. καὶ μὴν ἐπί γε
Ἰσσὸν καὶ τὴν κατ´ αὐτὴν θάλατταν οὔτ´ ἄλλη ὁδὸς
συντομωτέρα ἐστὶν ἐξ Ἀμισοῦ τῆς διὰ Ταρσοῦ, οὔτ´ ἐκ
Ταρσοῦ ἐπὶ Ἰσσὸν ἐγγυτέρω ἐστὶν ἢ ἐπὶ Κύδνον, ὥστε
δῆλον ὅτι ταῖς μὲν ἀληθείαις οὗτος ἂν εἴη ὁ ἰσθμός,
λέγεται δ´ ὅμως ὁ μέχρι τοῦ Ἰσσικοῦ κόλπου, παρακλεπτόντων 
διὰ τὸ σημειῶδες. διὰ δὲ τοῦτ´ αὐτὸ καὶ τὴν ἐκ τῆς Ῥοδίας γραμμήν, 
ἣν μέχρι τοῦ Κύδνου κατηγάγομεν, τὴν αὐτὴν ἀποφαίνομεν 
τῇ μέχρι Ἰσσοῦ, οὐδὲν παρὰ τοῦτο ποιούμενοι, καὶ τὸν Ταῦρόν 
φαμεν διήκειν ἐπ´ εὐθείας τῇδε τῇ γραμμῇ μέχρι τῆς Ἰνδικῆς.
 | [14e,11] Entre la Pérée rhodienne et ce point du Rhêgma la côte ne cesse de se 
diriger du couchant d'équinoxe au levant de même nom, mais à partir du 
Rhêgma et jusqu'à Issus elle incline au levant d'hiver ; puis elle se 
détourne brusquement et court au sud jusqu'à la Phénicie pour prendre 
alors une direction marquée vers l'ouest, direction qu'elle conserve 
jusqu'au point où elle vient finir, autrement dit jusqu'aux Colonnes 
d'Hercule. Pour être dans le vrai, il faudrait représenter l'isthme de la 
presqu'île dont nous venons de tracer le périple par une ligne partant de 
Tarse et de l'embouchure du Cydnus et aboutissant à Amisus : c'est Amisus 
en effet qui {de l'autre côté de la presqu'île} se trouve être le point le 
plus rapproché de l'extrême frontière cilicienne : entre l'extrémité dela 
Cilicie, maintenant, et la ville de Tarse, on compte environ 120 stades ; 
on n'en compte pas plus de 70 entre Tarse et l'embouchure du Cydnus ; et, 
comme d'autre part, il n'y a pas depuis Amisus jusqu'à Issus et au golfe 
Issique d'autre route plus courte que la route de Tarse, qu'il n'y a pas 
plus près non plus de Tarse à Issus que de Tarse à l'embouchure du Cydnus, il demeure évident que l'isthme véritable est ici entre Amisus et 
l'embouchure du Cydnus, et que ceux qui prétendent néanmoins le placer 
entre Amisus et le golfe Issique trichent un peu pour avoir {dans Issus} 
un point de repère plus voyant. Nous-même du reste n'en faisons-nous pas 
autant et ne cherchons-nous pas la même chose, quand, au lieu de tracer 
comme deux droites distinctes les lignes que nous tirons depuis la Pérée 
rhodienne jusqu'au Cydnus, et depuis le Cydnus jusqu'à Issus, nous les 
présentons hardiment comme une seule et même ligne ayant pour prolongement direct la chaîne même du Taurus jusqu'à l'Inde ?
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