[14a,30] Καὶ ἡ Τέως δὲ ἐπὶ χερρονήσῳ ἵδρυται λιμένα
ἔχουσα· ἐνθένδ´ ἐστὶν Ἀνακρέων ὁ μελοποιός, ἐφ´ οὗ
Τήιοι τὴν πόλιν ἐκλιπόντες εἰς Ἄβδηρα ἀπῴκησαν
Θρᾳκίαν πόλιν, οὐ φέροντες τὴν τῶν Περσῶν ὕβριν,
ἀφ´ οὗ καὶ τοῦτ´ εἴρηται „Ἄβδηρα καλὴ Τηίων ἀποι„κίη.“
πάλιν δ´ ἐπανῆλθόν τινες αὐτῶν χρόνῳ ὕστερον· εἴρηται δὲ
καὶ περὶ Ἀπελλικῶντος ὅτι Τήιος ἦν
κἀκεῖνος· γέγονε δὲ καὶ συγγραφεὺς Ἑκαταῖος ἐκ τῆς
αὐτῆς πόλεως. ἔστι καὶ ἄλλος λιμὴν ὁ πρόσβορρος ἀπὸ
τριάκοντα σταδίων τῆς πόλεως Γερραιίδαι.
| [14a,30] 30. Téos aussi est bâtie sur une presqu'île, mais elle a de plus
l'avantage de posséder un port. Anacréon, le poète lyrique, était de Téos
: du temps qu'il vivait, les Téiens, ne pouvant plus tenir aux vexations
et à la tyrannie des Perses, abandonnèrent leur ville et se transportèrent
à Abdère en Thrace, c'est ce qu'Anacréon rappelle dans ce vers que nous
avons déjà eu occasion de citer : «Abdère, la belle colonie des Téiens».
Mais dans la suite une partie des émigrants rentra à Téos. Une autre
circonstance que nous avons eu également occasion de mentionner ci-dessus
en parlant d'Apellicon, c'est que lui aussi était de Téos. Ajoutons que
l'historien Hécatée était pareillement Téien d'origine. A 30 stades au
nord de Téos est un autre port du nom de Gerraeidae.
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