[13d,6] Κειμένων δ´ οὕτω πως τῶν ἐπῶν παρ´ Ὁμήρῳ
„Μῄοσιν αὖ Μέσθλης τε καὶ Ἄντιφος ἡγησάσθην, υἷε
„Ταλαιμένεος, τὼ Γυγαίη τέκε λίμνη, οἳ καὶ Μῄονας
„ἦγον ὑπὸ Τμώλῳ γεγαῶτας,“ προσγράφουσί τινες
τοῦτο τέταρτον ἔπος „Τμώλῳ ὑπὸ νιφόεντι, Ὕδης ἐν
„πίονι δήμῳ.“ οὐδεμία δ´ εὑρίσκεται Ὕδη ἐν τοῖς Λυδοῖς.
οἱ δὲ καὶ τὸν Τυχίον ἐνθένδε ποιοῦσιν ὅν φησιν
ὁ ποιητής „σκυτοτόμων ὄχ´ ἄριστος Ὕδῃ ἔνι.“ προστιθέασι
δὲ καὶ διότι δρυμώδης ὁ τόπος καὶ κεραυνόβολος,
καὶ ὅτι ἐνταῦθα οἱ Ἄριμοι· καὶ γὰρ τῷ „εἰν Ἀρίμοις,
„ὅθι φασὶ Τυφωέος ἔμμεναι εὐνάς“ ἐπεισφέρουσι
„χώρῳ ἐνὶ δρυόεντι, Ὕδης ἐν πίονι δήμῳ.“ ἄλλοι δ´
ἐν Κιλικίᾳ, τινὲς δ´ ἐν Συρία πλάττουσι τὸν μῦθον
τοῦτον, οἱ δ´ ἐν Πιθηκούσσαις, οἳ καὶ τοὺς πιθήκους
φασὶ παρὰ τοῖς Τυρρηνοῖς ἀρίμους καλεῖσθαι· οἱ δὲ
τὰς Σάρδεις Ὕδην ὀνομάζουσιν, οἱ δὲ τὴν ἀκρόπολιν
αὐτῆς. πιθανωτάτους δ´ ὁ Σκήψιος ἡγεῖται τοὺς ἐν τῇ
Κατακεκαυμένῃ τῆς Μυσίας τοὺς Ἀρίμους τιθέντας.
Πίνδαρος δὲ συνοικειοῖ τοῖς ἐν τῇ Κιλικίᾳ τὰ ἐν Πιθηκούσσαις,
ἅπερ ἐστὶ πρὸ τῆς Κυμαίας, καὶ τὰ ἐν Σικελίᾳ· καὶ γὰρ τῇ Αἴτνῃ φησὶν ὑποκεῖσθαι τὸν Τυφῶνα
„τόν ποτε Κιλίκιον θρέψεν πολυώνυμον ἄντρον· νῦν
„γε μὰν ταί θ´ ὑπὲρ Κύμας ἁλιερκέες ὄχθαι Σικελία τ´
„αὐτοῦ πιέζει στέρνα λαχνάεντα.“ καὶ πάλιν „κείνῳ
„μὲν Αἴτνα δεσμὸς ὑπερφίαλος ἀμφίκειται.“ καὶ πάλιν
„ἀλλ´ οἶος ἄπλατον κεράιζε θεῶν Τυφῶνα πεντηκοντακάρανον
ἀνάγκᾳ Ζεὺς πατὴρ ἐν Ἀρίμοις ποτέ.“ οἱ
δὲ τοὺς Σύρους Ἀρίμους δέχονται, οὓς νῦν Ἀραμαίους
λέγουσι, τοὺς δὲ Κίλικας τοὺς ἐν Τροίᾳ μεταναστάντας
εἰς Συρίαν ἀνῳκισμένους ἀποτεμέσθαι παρὰ τῶν Σύρων τὴν νῦν λεγομένην
Κιλικίαν. Καλλισθένης δ´ ἐγγὺς τοῦ Καλυκάδνου καὶ τῆς Σαρπηδόνος ἄκρας
παρ´ αὐτὸ τὸ Κωρύκιον ἄντρον εἶναι τοὺς Ἀρίμους, ἀφ´ ὧν
τὰ ἐγγὺς ὄρη λέγεσθαι Ἄριμα.
| [13d,6] 6. Les vers d'Homère sont ainsi conçus :
«A la tête des Méones marchent les deux fils de Talaemène, Mesthlès et
Antiphos : enfants du lac Gygée, ces deux héros commandent aux Méones que
le Tmole a vus naître» (Il. II, 864) ;
mais à ces trois vers quelques grammairiens en ajoutent un quatrième :
«Le Tmole neigeux, dans le riche dème d'Hydé»
et là-dessus, bien qu'on ne trouve nulle part, en Lydie, de canton nommé
Hydé, d'autres commentateurs ont voulu placer ici même la demeure de ce
Tychius dont parle Homère, de ce Tychius d'Hydé
«L'ouvrier le plus habile qui jamais ait travaillé le cuir» (Il. VII, 221),
assurant, du même coup, que tout le pays aux alentours était couvert de
forêts de grands chênes, que la foudre y tombait souvent et qu'il avait
les Arimes pour habitants, parce qu'il leur avait plu, après le vers
d'Homère {que tout le monde connaît} :
«Parmi les rochers des Arimes, sous le poids desquels, dit-on, gémit
couché le géant Typhon» (Il. II, 783),
d'introduire celui-ci :
«En un lieu couvert de chênes, dans le riche dème d'Hydè».
Malheureusement tout le monde n'assigne pas le même théâtre au mythe des
Arimes : quelques-uns le placent en Cilicie, d'autres en Syrie, d'autres
encore aux îles Pithécusses, non sans faire remarquer que, dans la langue
des Tyrrhènes, les pithèques ou singes étaient appelés des arimes.
D'autres reconnaissent dans Hydé Sardes même ; d'autres son acropole
seulement. Suivant le Scepsien, l'opinion la plus plausible est celle qui
retrouve le séjour des Arimes en Mysie dans la Catakékaumène. Pindare,
lui, mêle tout ensemble, la Cilicie, les Pithécusses de la côte de Cume,
la Sicile : il dira, par exemple, pour rappeler que Typhon est enseveli
«Typhon, que vit naître et grandir l'antre illustre de la Cilicie, est
maintenant écrasé sous le poids de la Sicile et des rochers qui bordent la
côte au-dessus de Cume, poids énorme qui oppresse sa poitrine velue»
(Pind. Pyth. 31-36 ; cf Olymp. IV, 10-12) ; et ailleurs :
«L'Etna, gigantesque entrave, retient ses membres prisonniers».
Ailleurs encore il dira :
«Seul entre tous les dieux, Jupiter a pu naguère, dans le pays des Arimes,
dompter et enchaîner pour jamais l'odieux Typhon, le géant aux cent têtes».
Il y a aussi certains auteurs qui reconnaissent les Arimes dans les
Syriens ou Araméens d'aujourd'hui, et qui racontent comment les Ciliciens
de la Troade vinrent chercher une nouvelle demeure en Syrie et détachèrent
de cette contrée, pour s'y établir, ce qui forme actuellement la Cilicie.
Callisthène enfin prétend que c'est dans le voisinage de Calycadnum et de
la pointe de Sarpédon, tout près de l'antre Corycien, qu'il faut placer
les Arimes, lesquels paraissent avoir donné leur nom aux monts Arima de ce
canton.
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