[13d,5] Αἱ δὲ Σάρδεις πόλις ἐστὶ μεγάλη, νεωτέρα μὲν
τῶν Τρωικῶν ἀρχαία δ´ ὅμως, ἄκραν ἔχουσα εὐερκῆ·
βασίλειον δ´ ὑπῆρξε τῶν Λυδῶν, οὓς ὁ ποιητὴς καλεῖ
Μῄονας οἱ δ´ ὕστερον Μαίονας, οἱ μὲν τοὺς αὐτοὺς
τοῖς Λυδοῖς οἱ δ´ ἑτέρους ἀποφαίνοντες· τοὺς δ´ αὐ–
τοὺς ἄμεινόν ἐστι λέγειν. ὑπέρκειται δὲ τῶν Σάρδεων
ὁ Τμῶλος, εὔδαιμον ὄρος, ἐν τῇ ἀκρωρείᾳ σκοπὴν
ἔχον, ἐξέδραν λευκοῦ λίθου, Περσῶν ἔργον, ἀφ´ οὗ
κατοπτεύεται τὰ κύκλῳ πεδία καὶ μάλιστα τὸ Καϋστριανόν·
περιοικοῦσι δὲ Λυδοὶ καὶ Μυσοὶ καὶ Μακεδόνες. ῥεῖ δ´ ὁ Πακτωλὸς ἀπὸ τοῦ Τμώλου, καταφέρων τὸ παλαιὸν ψῆγμα χρυσοῦ πολύ, ἀφ´ οὗ τὸν Κροίσου λεγόμενον πλοῦτον καὶ τῶν
προγόνων αὐτοῦ διονομασθῆναί φασι· νῦν δ´ ἐκλέλοιπε τὸ ψῆγμα, ὡς εἴρηται.
καταφέρεται δ´ ὁ Πακτωλὸς εἰς τὸν Ἕρμον, εἰς ὃν καὶ ὁ
Ὕλλος ἐμβάλλει, Φρύγιος νυνὶ καλούμενος· συμπεσόντες δ´ οἱ τρεῖς καὶ ἄλλοι
ἀσημότεροι σὺν αὐτοῖς εἰς τὴν
κατὰ Φώκαιαν ἐκδιδόασι θάλατταν, ὡς Ἡρόδοτός φησιν.
ἄρχεται δ´ ἐκ Μυσίας ὁ Ἕρμος, ἐξ ὄρους ἱεροῦ τῆς
Δινδυμήνης, καὶ διὰ τῆς Κατακεκαυμένης εἰς τὴν
Σαρδιανὴν φέρεται καὶ τὰ συνεχῆ πεδία μέχρι τῆς θαλάττης.
ὑπόκειται δὲ τῇ πόλει τό τε Σαρδιανὸν πεδίον
καὶ τὸ τοῦ Κύρου καὶ τὸ τοῦ Ἕρμου καὶ τὸ Καϋστριανόν,
συνεχῆ τε ὄντα καὶ πάντων ἄριστα πεδίων. ἐν δὲ
σταδίοις τετταράκοντα ἀπὸ τῆς πόλεως ἔστιν ἡ Γυγαία
μὲν ὑπὸ τοῦ ποιητοῦ λεγομένη {λίμνη}, Κολόη δ´ ὕστερον
μετονομασθεῖσα, ὅπου τὸ ἱερὸν τῆς Κολοηνῆς
Ἀρτέμιδος μεγάλην ἁγιστείαν ἔχον. φασὶ δ´ ἐνταῦθα
χορεύειν τοὺς καλάθους κατὰ τὰς ἑορτάς, οὐκ οἶδ´
ὅπως ποτὲ παραδοξολογοῦντες μᾶλλον ἢ ἀληθεύοντες.
| [13d,5] 5. Sardes a l'aspect d'une grande ville. Fondée postérieurement à la
guerre de Troie, elle est cependant fort ancienne. Elle possède une
citadelle ou acropole très forte et a servi longtemps de résidence aux
rois des Lydiens, des Mêones, pour dire comme Homère. Sous ce dernier nom,
qu'on a écrit plus tard Maeones {au lieu de Mêones}, les uns reconnaissent
les Lydiens mêmes, les autres un peuple différent des Lydiens ; mais ce
sont les premiers, ceux qui ne font des Lydiens et des Maeones qu'un seul
et même peuple, qui nous paraissent avoir raison. Au-dessus de Sardes est
le mont Tmole, dont les flancs sont couverts de riches cultures et que
couronne une tourelle d'observation en marbre blanc, bâtie par les Perses,
laquelle découvre toutes les plaines environnantes, et principalement la
plaine du Caystre. Dans ces plaines habitent des Lydiens, des Mysiens, des
Macédoniens. Le Pactole, qui descend du Tmole, charriait anciennement
beaucoup de paillettes d'or : c'est même à cela qu'on attribue la grande
réputation de richesse faite à Crésus et à ses ancêtres, mais aujourd'hui
{comme nous l'avons dit précédemment} toute trace de paillettes d'or a
disparu. Le Pactole se jette dans l'Hermus, qui reçoit également l'Hyllus,
ou, comme on l'appelle actuellement, le Phrygius. Une fois réunis, ces
trois cours d'eau, que d'autres moins connus grossissent encore, vont
déboucher, ainsi que le marque Hérodote, dans la mer de Phocée. L'Hermus
prend naissance en Mysie, dans une montagne consacrée à {Cybèle}
Dindymène, après quoi il traverse la Catakékaumène, et, se dirigeant vers
le territoire de Sardes, arrose les différentes plaines qui en forment le
prolongement, jusqu'à ce qu'enfin il débouche dans la mer. Au-dessous de
Sardes, en effet, on voit se succéder la plaine de Sardes proprement dite,
la plaine du Cyrus, celle de l'Hermus et celle du Caystre, les plus riches
plaines connues. A 40 stades de la ville est un lac qu'Homère appelle le
lac Gygée, mais qui plus tard a échangé ce nom contre celui de Coloé. Sur
le bord de ce lac s'élève le temple de Diane Coloène en grande vénération
encore aujourd'hui. Certains auteurs assurent qu'ici, pendant les fêtes,
on voit les paniers danser : comment y a-t-il des gens qui aiment mieux
débiter de pareils contes que de dire tout simplement la vérité, c'est ce
qui me passe.
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